El último lector

Quand Remigio trouve dans le puits de sa maison le cadavre d’une jolie petite fille, il ne lui vient qu’une chose à l’esprit: recourir aux lumières de Lucio, son père, un bibliophile qui passe ses journées à lire et à censurer les livres de ce qui fut un jour, la bibliothèque tant fréquentée d’Icamole. La sécheresse et l’aridité du village ont raréfié l’atmosphère. Dans ce lieu tout est couvert de poussière, les âmes des personnages y compris. Lucio écoute son fils et lui donne une réponse qu’il n’attendait pas: « elle s’appelait Babette, dit-il, elle avait douze ans, et je vais te la décrire comme seul Pierre Laffite a sur le faire ». Personnage sorti d’un roman qui n’existe que dans l’univers de Toscana, Babette se matérialise dans le corps de la petite. Sa mort mystérieuse et son apparition dans le puits conduiront tous les personnages impliqués à chercher des réponses là où il n’y a que des questions: dans la littérature. Dans ce fragment, Lucio donne une leçon à Remigio sur deux éléments qui paraissent, à première vue, contradictoires: la dignité et la mort, à un moment proche du dénouement (si l’on peut parler ainsi) de l’histoire.


Le bouc se trouve attaché à l’arbre. Remigio s’approche et emprisonne l’animal entre ses jambes, en lui serrant les deux flancs. De la main gauche, il saisit la peau et le pelage à la hauteur de la nuque, tandis que de la droite il approche le couteau de son cou. L’animal remue les pattes dans un léger effort pour se libérer, un effort sans espoir, histoire de ne pas abandonner. Il regarde le récipient de matière plastique violet prêt à recevoir le sang.

Attends, dit Lucio, ne le tue pas comme d’habitude.

Quelques heures plus tôt, Lucio a cogné à la porte de plusieurs maisons, il a demandé si quelqu’un avait une chèvre dont l’heure était venue. C’est monsieur Treviño qui a dit : Oui, j’ai un bouc qui a perdu ses dons de reproducteur. Lucio a alors proposé de se charger de tout. Demain, je vous l’apporte nettoyé, prêt à manger ou à vendre, et il a précisé qu’il ne percevrait pas un centime, c’est pour apprendre quelque chose à mon fils. Monsieur Treviño a fait une moue d’indifférence et a dit qu’il n’avait pas besoin d’explications, il suffisait qu’on lui rapporte la viande au complet, avec ses tripes. Si vous aimez, gardez le sang et la peau, lui a-t-il dit, le reste, vous me le devez.

Remigio écarte les jambes pour libérer le bouc, qui va à l’autre bout de l’arbre. Son pas est lent, il n’a pas l’intention de s’enfuir. Il commence à brouter les herbes autour des racines. Ta main gauche faisait ce qu’il fallait, dit Lucio, avec elle, tu vas le prendre par la nuque, mais tu vas changer autre chose. Avec le couteau, par exemple, tu ne vas pas lui couper le cou, tu vas juste le lui planter dans l’abdomen, sous le sternum, en outre, tu vas te placer face à lui, tu vas le lever de sorte qu’il soit debout sur deux pattes et que tu puisses le regarder droit dans les yeux. Remigio se tord les lèvres et réfléchit un instant. Il dit oui de la tête et rentre dans la maison. Deux minutes plus tard il ressort, en caleçon et pieds nus. Lucio soupire. Quand mon fils s’est-il ramolli ? Je veux lui révéler quelque chose d’important et tout ce à quoi il pense, c’est à ne pas salir ses vêtements.

Je suis prêt, dit Remigio et là-dessus il saisit le bouc à la nuque et le dresse sur ses pattes arrière, explique-moi seulement ce qu’est le sternum. L’animal continue de mâcher l’herbe, Lucio place son index où commence le mou du ventre. Ici, dit-il, frappe-le vite ou lentement, comme tu voudras. Remigio place la pointe du couteau à l’emplacement désiré. Avant de l’enfoncer, il regarde fixement ses yeux jaunes, à la pupille allongée, alors il pousse fort. Au début, la seule différence notoire est que le bouc cesse de mâcher, il ne bêle pas. En revanche, on entend un sifflement au fond de sa gorge, la dilatation et la contraction rapide de ses fosses nasales. Fais tourner le couteau, ordonne Lucio, l’animal doit être conscient que c’est toi qui lui fais mal. Remigio ne regarde pas la blessure pour fixer les yeux de sa victime, mais il n’a pas besoin de la voir, il sent le sang tomber sur son poing, et sur ses bras de faibles coups de sabot, il entend le jet d’urine qui asperge la terre. Il tord le couteau un peu plus et le bouc baisse un peu les paupières, sa tête entière commence à prendre un visage que Remigio ne parvient pas à définir, mais qui l’intrigue. Le bouc finit par fermer les yeux complètement, bien qu’il soit encore en vie. Je continue ? C’est égal, répond Lucio, tu as certainement déjà vu ce que tu devais voir. Remigio sort le couteau et lâche l’animal, qui s’appuie tout tremblant sur ses pattes affaiblies. Le brin d’herbe sort de sa bouche.

Voyons si tu es plus intelligent que Santín et compagnie. As-tu vu de l’horreur et des yeux grands comme des soucoupes ? Non, pas du tout. Et sais-tu pourquoi le bouc est l’animal idéal pour les sacrifices ? Devant le silence de Remigio, Lucio répond : Parce qu’il meurt comme l’homme, mais seulement avec plus de dignité, car le bouc ne pense pas à ses projets, à ce qu’il n’a pas achevé, ni à sa mère ni à ses enfants ni à une femme appelée Evangelina, c’est pour ça qu’il est docile, et s’il remue les jambes c’est par réflexe, il ne cherche pas à te blesser. Les prêtres ne parlent pas de poules expiatoires parce que celles-ci continuent de courir quand on leur a coupé la tête, ni de chiens, parce que ceux-ci mordent. Évidemment, l’homme tente de se défendre, il a peur et il ressent tout ce que racontent les auteurs, mais avant la fin, il devient comme le bouc, il ne ressent plus de terreur mais autre chose, as-tu remarqué ? Remigio tente de déchiffrer l’expression du bouc, il retourne voir l’animal trembler, qui, dans un acte de mansuétude, est allé jusqu’à se coucher au-dessus du récipient pour s’y vider de son sang. De la honte, dit-il, j’ai l’impression qu’il a honte. Lucio esquisse un sourire de satisfaction. Exact ! Je ne pensais pas qu’un homme en caleçon puisse trouver cela, mais je sais que ton regard pénètre plus loin que celui de Santín et de ses amis. Je t’assure qu’une femme mourante, avec une balle dans la poitrine, sûre d’être perdue, ressent de la honte, comme si elle se trouvait toute nue sur une place publique ou qu’on l’épie dans son bain et elle pensera, si on lui en donne le temps, à la robe qu’on va lui mettre pour l’enterrer, il n’y a rien de cela dans les romans qui racontent des meurtres, seulement de la violence, du sang et surtout de l’horreur, avec tous ses synonymes, qui sont nombreux, parfois il y a de la rage, des jurons ou des larmes, mais jamais de la honte. Madame Urdaneta est mordue par un serpent quand elle va faire ses besoins dans la nature. Que fera-t-elle de ses dernières forces ? Je ne sais pas, répond Remigio, je suppose qu’elle va lisser les jupons qu’elle venait de retrousser jusqu’à la taille. Très juste, dit Lucio, et si elle a du papier dans la main, d’abord elle va s’essuyer, l’essentiel n’est pas de tenter de survivre, mais de rendre décentes les circonstances dans lesquelles elle meurt, au lieu de cela, Santín la ferait hurler : Je ne veux pas mourir, et il lui donnerait des yeux pleins de terreur et lui ferait verser de pleins seaux de cette matière avec laquelle on fabrique la fausse mort. Bientôt le bouc saura que tout est accompli et il penchera la tête. Et Pedro Montes ? interroge Remigio. Lui aussi, dit Lucio, il a passé plusieurs jours couché là, c’est pour cela qu’il a écrit cette lettre, mais je t’assure que dans les derniers moments il a surtout ressenti de la honte, surtout à cause de son odeur d’urine.

Remigio hausse les épaules. Ce que tu dis est peut-être vrai, mais si les lecteurs ne distinguent pas entre une vraie et une fausse mort, qu’est-ce que ça fait que l’auteur le fasse, c’est pour ça qu’ils admirent Santín. En tout cas, les romans ne sont que des mots, et le mot mort, ce n’est pas la même chose que la mort.

Lucio pense à Herlinda, à la manière dont il l’a trouvée pudiquement couchée dans le lit, le drap relevé jusqu’à la poitrine, quand sans doute il y a eu un moment auquel elle a compris que la douleur de ses jambes n’était pas une simple fatigue mais quelque chose de grave, et même ainsi elle a préféré rester au lit plutôt que sortir dans la rue demander l’aide, mourir plutôt en silence, discrètement, plutôt qu’offrir aux yeux de tout Icamole des jambes gonflées qui commençaient à devenir violettes. Allez dire à Lucio qu’Herlinda meurt, aurait dit la première femme qui l’aurait trouvée couchée sur le sable, et Herlinda, sachant qu’il ne lui restait qu’un instant, aurait fendu l’âme de cette femme, peut-être madame Urdaneta : S’il vous plaît, dites à Lucio que je l’aime beaucoup, et dites à Remigio que depuis l’autre monde je continue à veiller sur lui. Non, même si elle avait eu le choix de prononcer ces phrases, il valait mieux mourir comme elle l’a fait, en silence, sans madame Urdaneta prête à me murmurer à l’oreille son message posthume, dès que le cercueil serait descendu dans la tombe : Au fait, votre femme m’a dit qu’elle vous aimait beaucoup.

Lucio observe un moment Remigio en caleçon, les pieds éclaboussés de sang. Il lui semble fragile malgré le couteau qu’il brandit dans une attitude vaillante. Plein de compassion, il l’embrasse comme il ne l’avait pas fait depuis qu’il était enfant. Tu sais, lui dit-il, ta mère veille toujours sur toi depuis l’autre monde.

Près de l’avocatier, le bouc bave.

Zulma, 2009, pp.177 à 182.

Traduit par François-Michel Durazzo

Cuando Remigio encuentra el cuerpo muerto de una hermosa niña en el pozo de su casa se le ocurre una sola cosa: recurrir a Lucio, su padre, un bibliófilo que pasa los días leyendo y censurando los libros de lo que alguna vez fue la jamás concurrida biblioteca de Icamole. La sequía y la aridez del pueblo hacen que el ambiente permanezca enrarecido. En este lugar todo está cubierto por el polvo, las almas de los personajes también. Lucio escucha a su hijo y le da la respuesta que no esperaba: «se llamaba Babette, dice, tenía doce años, y te la voy a describir como sólo Pierre Laffitte supo hacerlo». Personaje salido de una novela existente sólo en el universo de Toscana, Babette cobra materialidad en el cuerpo de la pequeña. Su misteriosa muerte y aparición en el pozo llevará a los personajes implicados a encontrar respuestas en donde sólo hay preguntas: la literatura. En este fragmento Lucio da una lección a Remigio sobre dos elementos que parecen, a primera vista, contradictorios: dignidad y muerte, en un momento cercano al desenlace (si es que puede haber tal) de la historia


EL CHIVO SE HALLA ATADO al árbol. Remigio se aproxima y aprisiona al animal entre sus piernas, apretándole ambos costados. Con la mano izquierda le toma pellejo y pelambre a la altura de la nuca y con la derecha acerca el cuchillo al cuello. El animal mueve las patas en un leve esfuerzo por liberarse, un esfuerzo sin esperanza, sólo por no dejar. Mira el recipiente morado de plástico presto a recibir la sangre.

Espera, dice Lucio, no lo mates como de costumbre.

Horas antes Lucio tocó las puertas de varias casas; preguntó si a algún chivo le había llegado su hora. Fue el señor Treviño quien le dijo sí, tengo uno que perdió sus dotes de semental. Entonces Lucio se ofreció a encargarse de todo. Mañana se lo traigo limpio, listo para comerse o venderse, y aclaró que no cobraría un centavo; es para enseñarle algo a mi hijo. El señor Treviño hizo un gesto de apatía y dijo que no hacían falta explicaciones, le bastaba con tener de vuelta la carne completa, con todo y sus adentros. Si gusta quédese con la sangre y la piel, le dijo, lo demás se lo encargo.

Remigio abre las piernas para liberar al chivo, que camina al otro extremo del árbol. Su paso es lento, no pretende huir. Comienza a pastar las hierbas en torno a las raíces. Tu mano izquierda estaba en lo correcto, dice Lucio, con ella vas a tomarlo de la nuca, pero vas a cambiar otras cosas. El cuchillo, por ejemplo, no va a cortar el cuello, se lo vas a encajar en el abdomen, justo abajo del esternón; además, tú vas a estar frente a él, lo vas a levantar de manera que esté parado en dos patas y puedas mirarlo directo a los ojos. Remigio tuerce la boca y medita un instante. Afirma con la cabeza y se mete en su casa. Luego de un par de minutos sale de nuevo, en calzoncillos, descalzo. Lucio resopla. ¿En qué momento se ablandó mi hijo? Yo quiero revelarle algo importante y él piensa en no ensuciar la ropa.

Listo, dice Remigio en lo que toma al chivo de la nuca y lo pone en las patas traseras, sólo aclárame cuál es el esternón. El animal continúa mascando una hierba; Lucio le pone el índice donde nace la blandura del vientre. Aquí, dice, dale rápido o poco a poco, como tú quieras. Remigio coloca la punta del cuchillo en el sitio justo. No la clava hasta mirar fijamente los ojos rubios, de pupila asalchichada; entonces empuja con fuerza. Al principio la única diferencia notoria es que el chivo deja de mascar; no hay balido. Sí, en cambio, un siseo de la garganta, una expansión y contracción rápida de los hoyos nasales. Haz que gire el cuchillo, ordena Lucio; el animal debe estar consciente de que eres tú quien le hace daño. Remigio no ve la herida por tener la mirada en los ojos de su víctima; pero no le hace falta verla: siente la sangre bajarle por el puño, percibe en el brazo los débiles golpes de pezuña, escucha el chisguete de orines salpicando en la tierra. Tuerce el cuchillo un poco más y los párpados del chivo se entrecierran, el rostro en conjunto comienza a formar una expresión que Remigio no alcanza a precisar, pero que le intriga. El chivo acaba por cerrar los ojos a pesar de que aún le queda vida. ¿Le sigo? Da lo mismo, responde Lucio, seguramente ya viste lo que debías ver. Remigio saca el cuchillo y suelta al animal, que se apoya trémulo en sus débiles patas. El trozo de hierba asoma por su boca.

Veamos si eres más inteligente que Santín y sus colegas. ¿Viste horror y ojos abiertos como platos? No, nada de eso. ¿Y sabes por qué el chivo es el animal ideal para los sacrificios? Ante el silencio de Remigio, Lucio se responde. Porque muere como el hombre, sólo que más dignamente, porque el chivo no piensa en sus planes de vida, proyectos inconclusos ni en su madre ni en sus hijos ni en una mujer llamada Evangelina; por eso es dócil, y si patalea lo hace de reflejo, no desea lastimarte. Los sacerdotes no hablan de gallinas expiatorias porque éstas corren aun descabezadas; ni de perros, porque éstos sueltan mordidas. Claro, el hombre trata de defenderse, se horroriza y todo eso que dicen los escritores, pero antes del final se vuelve igual que un chivo, ya no siente terror sino otra cosa, ¿lo notaste? Remigio trata de descifrar la expresión del chivo, voltea a ver al animal tembloroso, que, en un acto de mansedumbre, ha caminado hasta posarse sobre el recipiente para vaciar ahí su sangre. Vergüenza, dice, me parece que siente vergüenza. Lucio sonríe de buena gana. Exacto; no pensé que un hombre en calzones pudiera acertar, pero ahora sé que tu mirada penetra más allá que la de Santín y sus amigos. Yo te aseguro que una mujer moribunda, con un balazo en el pecho, segura de estar perdida, siente vergüenza, igual que si apareciera desnuda en una plaza pública o la espiaran en el baño; y si le dan tiempo pensará en el vestido que van a ponerle para enterrarla; nada de eso hay en las novelas con asesinatos, sólo violencia, sangre y, sobre todo, horror, con todos sus sinónimos, que son muchos; a veces hay rabia, insultos o lágrimas, pero nunca vergüenza. La señora Urdaneta es mordida por una serpiente mientras se va de vientre en un descampado. ¿Qué hará con sus últimas fuerzas? No lo sé, responde Remigio, supongo que se alisará las enaguas que recién tenía fruncidas en la cintura. Correcto, dice Lucio, y si trae papel en mano primero se limpiará; la cosa no es tratar de sobrevivir, sino volver decorosas las condiciones en que muere; pero Santín la pondría a gritar no quiero morir y los ojos llenos de terror y caudales de esa materia con la que se construye la falsa muerte. Pronto el chivo sabrá que todo se ha consumado e inclinará la cabeza. ¿Y Pedro Montes?, cuestiona Remigio. También, dice Lucio, él pasó varios días ahí tirado, por eso escribió la carta, pero te aseguro que en los últimos instantes sintió vergüenza, sobre todo por el olor a orines.

Remigio se encoge de hombros. Tal vez sea cierto lo que dices, pero si los lectores no distinguen entre una muerte real y una falsa, no es importante que el escritor lo haga; por eso a Santín le aplauden. Y en todo caso las novelas son sólo palabras, y la palabra muerte no es lo mismo que la muerte.

Lucio piensa en Herlinda, en cómo la halló acostada en la cama, con la sábana pudorosamente alzada hasta el pecho, cuando sin duda hubo un momento en que comprendió que su dolor de piernas no era mero cansancio sino algo grave, y aun así decidió permanecer en cama antes que salir a la calle a pedir auxilio; mejor morir en silencio, discretamente, que andar prestando a los ojos de todo Icamole unas piernas hinchadas que comenzaban a tornarse violáceas. Vayan a avisarle a Lucio que Herlinda se está muriendo, diría la primera mujer que la hallara tirada en la arena, y Herlinda, a sabiendas de que le quedaba apenas un instante, le abriría el alma a esa mujer, tal vez la señora Urdaneta: Por favor dígale a Lucio que lo quiero mucho, y dígale a Remigio que siempre velaré por él desde la otra vida. No, si la opción era pronunciar esas frases, mejor fue morir como lo hizo, en silencio, sin la señora Urdaneta lista para susurrarme al oído el recado póstumo justo cuando el féretro descendiera por la fosa: Por cierto, me dijo su mujer que lo quería mucho.

Lucio observa un instante a Remigio en calzoncillos, con los pies salpicados de sangre. Le parece frágil pese al cuchillo que blande en pose de valiente. Se compadece de él y lo abraza como no lo había hecho desde que era un niño. Por cierto, le dice, tu madre siempre vela por ti desde la otra vida.

Junto al aguacate, el chivo babea.

Par David Toscana

Après des études au Lycée américain de Monterrey, David TOSCANA (Monterrey, 1961) fait des études d’ingénieur et commence à écrire à 29 ans. Il a publié cinq romans et un recueil de nouvelles. Son œuvre est largement traduite en anglais, mais aussi en allemand, arabe, grec, portugais, italien et suédois.
Parmi ses ouvrages on peux trouver : Las Bicicletas (1992), Estaciones de Lontananza (1997), Santa María del Circo (1998), El último lector (2005) et El ejército iluminado (2006). El último lector, publié en français par Éditions Zulma sous le même titre, a été couronné par le prix Colima, le prix Fuentes Mares et le prix Antonin Artaud France-Mexique. Il est traduit pour la première fois en français.

François-Michel Durazzo (1956) enseigne le latin et le grec en lettres supérieures à Angoulême. Poète de langue corse, il a traduit en français, en corse, en espagnol ou en italien une quarantaine de recueils et d’anthologies de poésie et plusieurs romanciers (Ramón Gómez de la Serna, Ricardo Piglia, Néstor Ponce), essentiellement de l’espagnol, mais aussi d’autres langues (catalan, corse, galicien, italien, latin, portugais…). Parmi ses derniers auteurs à paraître au 1er trimestre 2009 : le poète catalan Pere Gimferrer (L’Espace désert, Fédérop) ; trois Mexicains dont un romancier, David Toscana (El último lector, Zulma), un poète, José Luis Rivas (Pays natal, éd. du Noroît), un auteur d’aphorismes, Marco Antonio Campos (Arbres, éd. Fédérop) ; le poète colombien Juan Manuel Roca (Voleur de nuit, éd. Myriam Solal).

Les photographies appartiennent à la série Frontières
de Pia Elizondo.