Introduction

Vue du dehors, l’Amérique latine, cette vaste portion de terre qui s’étend de la Patagonie jusqu’aux rives du Río Grande n’est qu’un grand bloc composé d’êtres similaires, irrémédiablement situé au sud. Ainsi, l’Amérique latine, ou l’Amérique du Sud, est perçue comme un tout polymorphe, linguistiquement varié et surtout, exotique. Il importe peu qu’à Mexico, Buenos Aires ou Brasilia il règne une « modernité » comparable, voire plus grande que dans certains pays d’Europe centrale, du Pacifique asiatique ou d’Afrique : tout cet espace semble baigner dans une atmosphère, un rythme communs.

À l’inverse, au sein de cet ensemble, on a une perception marquée de la division du continent américain en trois aires bien distinctes : le Nord, qui va du Canada au Mexique ; le Centre, qui s’étend du Guatemala au Panama ; et le Sud, qui s’étale de la Colombie jusqu’au cap Horn. Cependant, malgré la conscience d’une convergence des géographies et des espaces idiosyncrasiques, un mal commun, qui frappe toute l’Amérique latine, continue de sévir ; ce mal, c’est la profonde méconnaissance de l’autre, tant sur le plan social que sur le plan littéraire.

Rengaine bien connue, répétée à satiété, que cette ignorance qui nous éloigne de notre voisin, celui qui vit dans un pays proche, mais dont nous ne savons rien — ou que nous ne connaissons qu’à travers des clichés qui loin de le révéler, le dissimulent, le rendant au bout du compte inaccessible. Cette méconnaissance de ce qui est proche de nous est, de façon ironique, inversement proportionnelle à la précision de la science que nous détenons en matière de nouvelles venues des quatre coins de la planète, qui déferlent sur les écrans plasma, les stations de radio, Internet. Un inquiétant phénomène similaire touche la littérature : la plus grande partie des Latino-Américains est au fait de ce qui se passe dans la Mecque culturelle du monde hispanique, l’Espagne (point de passage obligé pour qui veut être lu et connu, surtout dans son pays d’origine), dans le monde anglo-saxon (par le biais du prix Booker) ou francophone (par le biais du prix Goncourt). Il est même plus aisé pour un lecteur latino-américain de citer un écrivain des Balkans que des auteurs d’Équateur (d’ailleurs, il s’en trouverait sans doute un pour demander, non sans ironie, s’il existe des écrivains équatoriens).

Ainsi, alors que la génération qui nous a précédés, celle qui devait obligatoirement passer par l’intermédiaire des journaux, de la télévision, du téléphone ou des lettres pour pouvoir s’informer et entrer en communication avec le monde, se trouvait confrontée à cette difficulté, presque insoluble, de faire tomber les barrières de la distance et de dépasser l’indifférence envers son voisin, pour nous qui sommes nés à partir des années 70 du siècle dernier, qui avons grandi et fait nos armes cognitives et relationnelles à l’ère de l’ordinateur et d’Internet, la tâche semble toujours moins complexe, toujours plus aisée. La dématérialisation progressive des supports d’édition (CD, livres, films, enregistrements, DVD), et la révolution qu’elle a entraînée, la création d’un flux illimité d’informations, a permis de mettre à bas les frontières et de donner la possibilité de découvrir ce qui se fait à l’autre bout de la planète — mais aussi ce qui se passe juste à côté.

Bien sûr, le changement n’a pas été univoque, unimodal (il n’existe toujours pas un portail unique, ou un petit groupe de portails, qui regroupe toute l’information essentielle pour accéder en quelques clics aux mondes littéraires d’Amérique latine). Cependant, les catalogues des maisons d’édition, la vente de livres, et surtout les pages personnelles et les journaux en ligne ou blogs, sont devenus le fer de lance de l’espace virtuel, par le biais duquel on a pu mettre à portée de clic toute une littérature jusqu’alors distante et inaccessible. Ce qui auparavant était impensable, voire suicidaire, arrive de plus en plus fréquemment : les revues et les livres (de tous genres, et en particulier les anthologies), sont d’abord publiés sous forme électronique ; certaines œuvres arrivent même directement dans les boites mail, distribuées de façon anonyme grâce aux réseaux de contacts des gens qui partagent les mêmes intérêts.

C’est bien là le pari de Retors, qui a abandonné dès le départ l’idée de restreindre son projet de traduction et de diffusion en français de littératures étrangères à la sphère de l’imprimé, et opté pour le potentiel illimité du Web. Et c’est, de même, la perspective dans laquelle s’inscrit le projet « Hispanophonies », atelier de traduction qui dans chacun de ses numéros proposera un panorama thématique, générique ou national de littératures écrites en langue hispanique.

À cette occasion, nous avons souhaité souligner la volonté de diffusion qui est la nôtre, au-delà de toute frontière, en nous appuyant tout particulièrement sur des publications électroniques d’Amérique latine, et parfois sur des pages personnelles, afin de réaliser la sélection que nous présentons aujourd’hui au lecteur, et qui embrasse deux versants de l’écriture : la poésie et le récit.

Les poètes dont nous publions les textes sont « jeunes » (ils ont moins de 40 ans) et trouvent dans les blogs, pages personnelles ou revues, le vecteur idéal pour rendre accessible leur écriture. Leurs centres d’intérêt sont aussi variés que leurs lieux de naissance : de l’évocation d’événements historiques à l’histoire individuelle, en passant par la condensation d’une trajectoire vitale, la parole est pour ces écrivains l’outil qui permet de décrire, de dénoncer ou de sublimer les faits du quotidien dans leur fugace écoulement.

C’est l’Argentin Fabián Casas qui ouvre la marche avec ses Poemas. Avec Cucurto, c’est l’un des auteurs les plus appréciés des lecteurs de sa génération et des suivantes. Les poèmes de Casas déroulent le flux des événements tels qu’ils se produisent dans la vie quotidienne : les doutes existentiels surgissent au beau milieu de la nuit sous la forme d’un corps silencieux, ou au milieu d’un parc, tels des « sacs en plastique à la dérive », tout cela dans la plus grande simplicité. La vie et ses drames se révèlent dans ces vers dépourvus de toute prouesse verbale, comme le ferait notre propre existence, qui ne se déroule plus au centre du monde, en tant que « locataires de quelque quartier périphérique » : de façon réglée, prosaïque, mais aussi étonnamment légère et marginale.

Puis c’est le vers en tension et sans coupe du Guatémaltèque Alan Mills (de longues strophes que nous pourrions qualifier de « prose poétique ») qui nous plonge dans des Syncopes sanglantes et honteuses d’un Guatemala meurtri par la violence des guérillas et du putsch de la fin du XIXe siècle. Il nous entraîne délibérément dans son exhumation des humeurs des morts, obligeant les vivants à prendre leur place et à (re)vivre les épisodes atroces qui hantent et obsèdent d’une façon ou d’une autre ce pays. Sommé par la voix de Mills, le lecteur doit s’interroger sur la valeur de sa vie, de ses habitudes, de son confort qui le tient éloigné d’une réalité qui hurle de rage et de douleur, et qui nous indiffère. C’est là le pari impossible de Mills : jeter vers nous un pont pour nous faire sortir de notre impassibilité.

Quant au Chilien Christian Anwandter, il se lance le défi de trouver l’angle précis sous lequel les actes ordinaires, y compris celui de penser, acquièrent une fulgurance inédite (Poemas) Le souvenir d’une idée, une photo de voyage sont des matériaux identiques à l’aventure, polie à l’extrême, jusqu’à l’abstraction quasiment, de la parole nue, aventure qui débouche sur la transformation de cet ensemble de mots qu’est le poème en prismes de sens, en joyaux du langage vivant.

Pour ce qui est du récit, nous avons pensé que le mieux était de mettre à profit une anthologie d’auteurs latino-américains, Le futur ne nous appartient pas, réalisée par le Péruvien Diego Tréllez Paz, qui n’a cessé de gagner en importance avec le temps, étant donné l’ampleur du projet. Dans le vaste océan des publications virtuelles (parmi les plus importantes, citons Los noveles et Hermano Cerdo, deux sites qui sont des hybrides entre la revue et le portail littéraire), cette sélection présente l’avantage d’intégrer une génération qui, bon gré, mal gré, a dû s’adapter aux nouvelles technologies et qui dans la majorité des cas, a su s’en servir comme outils de partage d’affinités et comme transpondeurs de leur propre écriture, ainsi que de celle qu’ils proposent de découvrir dans leur répertoire de pages favorites.

Après avoir lu cette très vaste sélection, nous avons décidé de retenir comme critère de sélection pour ce numéro une unique condition : qu’il y ait dans les textes une volonté manifeste de forger une parole personnelle, à travers un style et des thèmes personnels. De quarante-sept auteurs possibles, nous n’en avons ainsi gardé que sept (nous sommes partis de quarante-sept, et non de soixante-trois, le nombre total de textes présentés, pour plusieurs raisons :

1) Nous avons écarté les six Mexicains présents dans cette anthologie car nous avons publié en ligne l’atelier de traduction Voix du Mexique consacré à ce pays, dans lequel nous avons inclus trois auteurs publiés par Diego Tréllez : Vivian Abenshushan, Tryno Maldonado et Antonio Ortuño.

2) Nous avons considéré Diego Tréllez comme compilateur et non comme auteur, bien que sa nouvelle seccion surrealista en el harry ransom center figure dans L’avenir ne nous appartient pas.

3) Nous avons laissé de côté trois auteurs qui ont déjà été traduits en français, ou qui le seront bientôt : Andrés Neuman, Alejandro Zambra et Santiago Roncagliolo.

4) Enfin, nous avons également écarté les auteurs argentins, car le prochain numéro de Hispanophonies ouvrira ses pages virtuelles à une ample sélection d’auteurs de nouvelles de ce pays). S’il veut trouver un fil conducteur dans les textes choisis (tâche fort difficile), le lecteur doit prendre en compte la particularité de chaque voix. Cependant, ce qui doit sauter aux yeux c’est plutôt le manque d’unité de l’ensemble, car ce qui abonde, ce sont les perspectives, les points de vue sur l’acte d’écriture.

Le premier récit de l’anthologie, Seltz, du Péruvien Carlos Yushimito, nous plonge dans un espace semblable à celui d’un verre de cristal dans lequel se dissout une pastille de Seltz : un espace liquide, effervescent, cristallin et froid. Tonhino, un employé d’une boutique départementale dont le travail consiste à se déguiser en crocodile, doit nager dans les eaux troubles d’une société qui rassemble tout à la fois le meilleur et le pire du royaume de la jungle. Pris entre ses propres désirs physiques et ses efforts pour survivre dans un monde dominé par les nouvelles règles d’un consumérisme bien-pensant, Tonhino, adoptant d’une certaine façon l’instinct animal du crocodile, se tapit ou attaque brusquement, pour conserver son amour-propre et sauver sa peau, tout en gardant malgré tout une once d’humanité.

C’est sur de tout autres chemins que nous entraîne la Chilienne Andrea Jeftanovic avec Remous : nous pénétrons avec elle dans le monde de l’intime, celui des désirs refoulés qui, au moment adéquat, déclenchent les actes les plus impulsifs et les plus intenses. En guise d’un voyage dans le temps qui tente de briser la linéarité des événements qui constituent notre quotidien, les deux personnages de ce récit s’abandonnent aux courants, dans des attitudes où la douleur, l’amour et le désir brouillent chacun de nos points de repère moraux face à la probabilité de la mort. Il existe une pléthore d’espaces inexplorés entre la vie et l’idée de la vie, et les malheurs sont là pour nous les montrer, pour nous inviter à les découvrir, même si cela nous oblige à dépasser ce que nous croyions être nos propres limites.

Musique incidente du Vénézuélien Jesús Nieves Montero (publié ici dans une version remaniée qui diffère de celle qui apparaît dans Le futur ne nous appartient pas) développe un thème séduisant et repoussant à la fois : la rencontre de deux personnes qui font l’expérience d’un immense plaisir érotique et sexuel par le biais de la violence physique. Nieves Montero, dont l’écriture indolente frôle l’anecdotique, nous fait assister à la transformation d’une « rencontre de plus » en l’invention progressive d’un monde intérieur sans complexes ni entraves, dans lequel il est possible de vivre en parfaite harmonie, même au prix d’attitudes socialement répréhensibles.

Le Guatémaltèque Maurice Echeverría nous offre avec D-S156 un récit délicieusement équivoque, qui joue sur l’indéfinition de son personnage Alan/Alejandra, qui tente de réaliser son rêve : partir aux États-Unis, le « paradis des travestis ». Pour réunir la somme nécessaire à son projet, Alan/Alejandra se livre à différentes rencontres sexuelles dont il, ou elle, selon les cas et selon l’humeur du personnage, ne ressort pas indemne. Pourtant, Alan/Alejandra garde le cap et une naïveté mordante, sauf quand il/elle est confronté(e) à l’homophobie et aux agressions qui sont monnaie courante dans une société machiste — comme le sont en général les sociétés latino-américaines. Un dénouement ironique — et heureux ? — nous rappelle qu’en réalité le pire n’est pas la violence que nous pensons devoir infliger à l’autre, mais celle qui révèle les peurs les plus profondes de chacun.

De Maximiliano Barrientos, c’est une nouvelle inédite, Laura, que nous publions. Comme dans ses autres récits, le Bolivien y transcrit une vision sombre de l’existence. Ses personnages, hantés par un événement traumatisant, portent jusqu’à la fin de leurs jours, imprimée dans leur chair, la marque invisible du malheur. L’originalité du récit de Barrientos réside dans le ton distancié qu’adopte le narrateur. Ton qui, malgré tout, laisse affleurer une amertume voilée face à l’impossibilité pour l’homme de changer les choses, face aussi aux actes désespérés des êtres qui nous sont chers et qui finissent par disparaître, plus tôt que tard, de nos vies.

L’autre femme de cette anthologie, la Bolivienne Giovanna Rivero, Sang Doux, nous oblige à voguer avec elle sur les eaux saumâtres des images dérangeantes d’une relation incestueuse sublimée entre un père distant et sa fille, partagée entre l’admiration qu’elle voue à son géniteur et la répulsion que lui inspirent les regards lascifs que ce dernier, « M. Orange », lui lance, à travers son appareil photographique. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, le récit évite le cliché du thème incestueux grâce au point de vue choisi : la narratrice est en effet l’amie de Silvia, qui n’est pas qu’une spectatrice dans cette histoire. Son rôle d’actrice dans l’intrigue, et la jalousie qu’elle ressent en voyant comment son amie est salie par les avances de M. Orange, nous montrent, de façon subtile, à quel point l’esprit et les désirs humains peuvent être complexes.

Enfin, le Chilien Luis Valenzuela Prado, avec Des silences dans la fête, nous invite à réfléchir sur le rôle que peut jouer le hasard dans la vie d’un homme ordinaire et sur les différents degrés de signification que peut prendre le silence, quand l’environnement est constitué d’un écran bruyant qui recouvre une réalité voilée et interdite à la majorité des gens. Suivant le conseil de sa tante, le personnage de Urrutia ose aller jusqu’au plus profond de sa curiosité (reflet de celle du lecteur), et réagit comme il peut, jusqu’où il peut, en conservant son attitude silencieuse d’étonnement et d’impuissance. Le voile des illusions tombera au moment précis où il se verra confronté à la possibilité de dépasser ses propres limites, plongé dans le désarroi et la honte que suscite en lui l’interdit.

Un monde incertain, régi par des possibilités infinies, c’est la vision que nous offre la lecture des auteurs de ce numéro. Quoi de plus pertinent, alors, que l’œuvre, reconnaissable entre mille, du plasticien Jerónimo López Ramírez connu sous le nom du Dr Lakra (Dr. Racaille), pour illustrer ce dossier ? Ses « interventions » surréalistes (dans la veine de celles réalisées par Georges Hugnet il y a plus de soixante ans),

connues dans les capitales mondiales de l’art, sont la meilleure « impression » de ce que représente, à notre avis, l’écriture aujourd’hui : une marque personnelle imprimée sur les thèmes et motifs qui imprègnent notre imaginaire, somme des différentes traditions qui constituent de nos jours la cartographie générale du monde dans lequel nous évoluons quotidiennement. Ce que nous appelons interventions prend toute son importance lorsque nous voyons comment s’y matérialisent les potentialités contenues dans toute création humaine. À la luxure qu’il perçoit dans les images originelles des nus féminins, le Dr Lakra ajoute la matière noire de l’encre sur tout type de support, et avec les intentions les plus diverses : incubes et succubes, semence, y apparaissent comme par magie.

Une autre particularité de la vision artistique du Dr Lakra est l’ironie qu’il manifeste envers l’idéal de perfection vers lequel tendent ces corps imprimés. Ironie qui imprègne aussi ses poupées « infantiles », revêtues d’ingénuité autant que d’érotisme. Sous le regard de ce Mexicain, les voiles de la censure tombent, laissant à nu l’homme face à sa corporéité, avec tout ce que cela implique de positif et de négatif. Le morbide, comme règle directrice du monde, se laisse percevoir aussi dans toutes ces images où la mort pointe son nez : comme une façon de se moquer des lois qui régissent notre monde et un rappel du caractère dérisoire de nos espérances face à l’inexorable disparition qui nous guette, tôt ou tard.

Humour, malheur, désenchantement, mais aussi passion et désir sont au cœur de ce premier volet de Hispanophonies. Le voyage ne fait que commencer et nous en appelons à toutes les formes et à tous les thèmes pour attirer l’attention du lecteur : nous avons le temps avec nous. C’est pourquoi nous devons nous concentrer sur la façon de porter notre regard sur les propositions qui, à notre avis, sortent du lot dans ce vivier inépuisable (quoique non infini) qu’est Internet. Que ce dossier soit le premier maillon de la chaîne qui servira, espérons-le, de filtre, de transpondeur, pour ces auteurs dans leur voyage vers d’autres horizons.

Remerciements

Nous voulons exprimer notre gratitude aux auteurs, qui nous ont autorisés à reproduire leurs textes et qui ont toujours offert une oreille attentive à nos doutes et à nos remarques. De même, nous adressons nos remerciements à nos traductrices pour la grande qualité de leur travail, car sans elles ces pages n’atteindraient pas leur destination. Nous exprimons tout particulièrement notre reconnaissance à Audrey Aubou, Marilyn Baudeneau, Gersende Camenen, Alba Escalón, Laure Gauzé, Valérie Grossi, Pauline Hachette et Laure Labat. À Diego Tréllez pour la somme d’informations complémentaires qu’il nous a fournies sur L’avenir ne nous appartient pas. À Pepo Paz aussi, des éditions Bartleby, pour nous avoir accordé l’autorisation de reproduire la nouvelle Sang doux de Giovanna Rivero, publiée dans le recueil Fillettes et détectives. Au Dr Lakra, pour nous avoir autorisé à utiliser ses images appartenant de ses différentes séries, ainsi qu’à la très aimable Amelia Hinojosa (qui nous a apporté une aide précieuse pour l’illustration de ce numéro), qui travaille pour la galerie Kurimanzutto où l’artiste a présenté sa dernière exposition individuelle dans la capitale mexicaine. Nos remerciements vont aussi à chacun de nos conseillers pour leurs commentaires avisés. Et enfin, évidemment, aux trois éditrices de cette revue : Sarah Cillaire, Monika Prochniewicz et Karine Samardzija, qui ont cru en cet atelier et lui ont accordé une place à part dans leur revue. Nous espérons que les voix hispaniques présentées ici nourriront, en filigrane, le dialogue auquel invite Retors dans chacun de ses numéros. Clic.

Traduit par Audrey Aubou

Fuera de Latinoamérica, la extensa franja que va de la Patagonia hasta el Río Bravo es un gran bloque de entes similares situado, irresolublemente, en el sur. Así, Latinoamérica, o Sudamérica, se ve como un todo poliforme, lingüísticamente variado, y sobre todo, exótico. No importa que en México, Buenos Aires o Brasilia haya tanta, o mucha mayor “modernidad” que en países de Europa central, del pacífico asiático, o de África: este espacio se asocia a un ambiente y un ritmo comunes.

En este conglomerado hay, al contrario, una percepción bastante clara de los diferentes territorios que constituyen el continente americano, dividido en tres áreas: el Norte, que va de Canadá a México; el Centro, que recorre Guatemala y se detiene en Panamá; y el Sur, que se extiende de Colombia hasta el Cabo de Hornos. Sin embargo, a pesar de tener consciencia de las geografías y de los espacios idiosincrásicos convergentes, todavía persiste un mal común del que adolece toda Latinoamérica: el profundo desconocimiento del otro, tanto a nivel de sociedad, como a nivel de lo literario.

Cantinela retomada hasta la saciedad, la ignorancia que se tiene del vecino, ese que vive en algún país cercano y del que desconocemos todo —o al que conocemos por los clichés, los cuales lo esconden más que descubrirlo, volviéndolo al fin y al cabo inaccesible. Esta ignorancia de lo próximo es irónicamente proporcional al profundo conocimiento que se tiene de las novedades que invaden pantallas de plasma, estaciones de radio, Internet, producidas en unos cuantos puntos del planeta. En literatura, existe un inquietante fenómeno similar: la mayor parte de los latinoamericanos están al día de lo que sucede en la meca cultural del mundo hispánico, España (punto por el que hay que pasar si se quiere ser conocido y leído, sobre todo en su país de origen), en el mundo sajón (mediante el Booker Price) o en el francés (con el Goncourt). Incluso, es mucho más fácil que un lector latinoamericano cite el nombre de escritores de los Balcanes que de escritores de Ecuador (incluso, no sin ironía, alguno podría preguntar: “¿hay escritores ecuatorianos?).

Ahora bien, si la generación anterior a la nuestra, aquella que debía pasar obligatoriamente por los diarios, la televisión, el teléfono o las cartas, para poder enterarse o comunicar con el mundo, tenía una dificultad casi insoluble para romper las barreras de las distancias y borrar la indiferencia hacia su(s) vecino(s), a nosotros, los nacidos a partir de los años 70 del siglo pasado, quienes crecimos e hicimos nuestras armas cognitivas y relacionales con la computadora e Internet, la tarea parece resultar(nos) cada vez menos difícil, cada vez más sencilla. La paulatina des-materialización de los soportes de edición (cd’s, libros, cintas, impresiones, dvd’s), en beneficio de un flujo de información ilimitada, ha sentado las bases para romper las fronteras y abrir así la posibilidad de descubrir lo que se hace en los lugares más distantes — pero también aquello que se encuentra justo al lado.

Cierto, el cambio no ha sido (pues sigue en proceso) unívoco, unimodal (aún no existe un solo portal, o un puñado, que agrupe toda la información esencial para desentrañar en unos cuantos clics los mundos literarios de Latinoamérica). Sin embargo, los catálogos de las editoriales, la venta de libros, y en especial las páginas personales y las bitácoras personales o blogs, se han constituido como la punta de lanza del espacio de Internet, mediante el cual se ha podido poner al alcance del ratón toda una literatura hasta entonces distante e inaccesible. Lo que antes era algo impensable, incluso suicidario, sucede cada vez más con mayor frecuencia: las revistas y los libros (de todos los géneros, sobre todo antologías) ven primero la luz en contenido electrónico; incluso, ciertas obras aterrizan de manera directa en el buzón del correo al ser distribuidos anónimamente, aprovechando las redes de contactos de la gente que comparte intereses afines.

Esta, y no otra, es la apuesta de Retors, quien abandonó desde el principio la idea de restringir al medio impreso su proyecto de traducción y de difusión al francés de literaturas en otras lenguas, en beneficio del potencial ilimitado de la Red. Esta, y no otra, es de igual modo la visión que anima el dossier “Hispanofonías”, taller de traducción que dará en cada uno de sus números un panorama temático, genérico o nacional de literaturas escritas en lengua hispánica.

En esta ocasión quisimos subrayar el interés de difusión que nos mueve, sin limitarnos a una frontera en particular, al apoyarnos sobre todo en publicaciones electrónicas realizadas en Latinoamérica, y en algunos casos en páginas personales, con el fin de realizar la selección que presentamos ahora al lector, y que integra dos vertientes de la escritura: la poesía y la narrativa.

Los poetas que publicamos son “jóvenes” (menos de 40) y que encuentran en blogs, páginas personales o revistas, la ventana ideal para permitir el acceso al mundo de su escritura. Sus intereses son tan variados como su lugar de nacimiento: de la alusión a acontecimientos históricos hasta la historia individual, pasando por la condensación de la experiencia vital, la palabra le sirve a estos escritores como herramienta que retrata, denuncia o sublima los hechos cotidianos en su escurridizo paso por el tiempo.

En primer lugar, tenemos al argentino Fabián Casas con sus Poemas que, junto con Cucurto, es uno de los autores con mayor presencia entre los lectores de su generación y subsecuentes. En sus poemas, Casas retrata el flujo de los acontecimientos tal como acontecen en la vida cotidiana de un hombre: las dudas existenciales aparecen en medio de la noche en forma de un cuerpo silencioso, o en un parque, como “sachets a la deriva”, en medio de la simpleza más grande. El drama de la vida se despliega en estos versos desprovistos de toda pirotecnia verbal como lo haría nuestra existencia, que ya no tiene lugar en el ombligo del mundo, de “inquilinos de un barrio periférico”: de forma reglada, prosaica, pero también asombrosamente ligera y marginal.

Enseguida, el verso tendido y sin cortes del guatemalteco Alan Mills (largos párrafos que también podríamos llamar “prosa poética”), nos hunde en el Síncope sangriento y vergonzoso de una Guatemala marcada por la violencia de las guerrillas y del golpe militar a final del siglo XX. Con pulso firme, Mills socava los humores de los muertos, obligando al vivo a ponerse en su lugar y (re)vivir los episodios atroces que persiguen y obsesionan de un modo u otro a este país. El lector se ve orillado por la voz de Mills a interrogarse sobre el valor de su vida, de sus costumbres, de un bienestar que lo mantiene alejado de una realidad que grita de rabia y de dolor, y a la que somos indiferentes. Con esto, Mills intenta lo imposible: tendernos un puente para romper nuestra impasibilidad.

Por fin, el chileno Christian Anwandter (Poemas) acomete el reto de encontrar el ángulo preciso por el que los actos, los gestos ordinarios, incluido el del pensamiento, cobran un fulgor inusitado. El recuerdo de una idea, la fotografía de un viaje, son materiales idénticos a la aventura de un pulimento extremo, casi abstracto, de la palabra desnuda, aventura que acaba por transformar al conjunto de palabras (el poema) en prismas de sentido, joyas del lenguaje vivo.

Ahora bien, en cuanto a la narrativa, pensamos que lo mejor era utilizar una antología de narradores latinoamericanos, El futuro no es nuestro, compilada por el peruano Diego Tréllez Paz, y que ha ido ganando en importancia conforme pasa el tiempo por lo que el proyecto representa. En el ancho mar de las publicaciones virtuales (de las más notables, hay que mencionar Los noveles y Hermano Cerdo, sitios que se encuentran entre el género de la revista y del portal literario), esta selección tiene el mérito de integrar en ella a una generación que, de buen o mal modo, tuvo que adaptarse a las nuevas tecnologías y que, en la mayoría de los casos, ha sabido aprovecharlas para compartir afinidades y servir de transpondedores a su propia escritura, así como a la de aquellos que proponen en su repertorio de páginas amigas.

Después de leer esta vastísima selección, decidimos limitar el número a una sola condición: que en los textos hubiera una clara apuesta por forjar una voz personal, mediante un estilo y temas personales. De este modo, de cuarenta y siete autores posibles seleccionamos sólo a siete (cuarenta y siete, y no sesenta y tres, que es la cuenta total, por varios motivos.

1°: no tomamos en cuenta a los seis mexicanos presentes en esta antología pues en el pasado mes de marzo pusimos en línea el taller de traducción « Voix du Mexique » dedicado a este país, en el que incluimos tres autores publicados por Diego Tréllez: Vivian Abenshushan, Tryno Maldonado y Antonio Ortuño.

2°: vimos a Diego Tréllez como antologador y no como autor, a pesar de que él mismo aparece también como cuentista en El futuro no es nuestro.

3°: dejamos de lado a tres autores que ya han sido traducidos, o lo serán dentro de poco, al francés: Andrés Neuman, Alejandro Zambra y Santiago Roncagliolo.

4°: y último: tampoco tomamos en cuenta a los autores argentinos, ya que el siguiente número de Hispanofonías abrirá sus páginas virtuales a una amplia selección de cuentistas de ese país sudamericano). De querer encontrar algún hilo conductor en los textos escogidos (algo ciertamente difícil), el lector debe tener en mente la particularidad de cada voz. Sin embargo, lo que debe saltar a la vista más bien es la falta de unidad en el conjunto, pues lo que abundan son las perspectivas, de lugares y de enfoques frente al acto de la escritura.

El primer relato de la antología, Seltz del peruano Carlos Yushimito, nos introduce en un espacio semejante al de un vaso de cristal en el que se disuelve una pastilla de seltz: líquido, efervescente, cristalino y frío. Tonhino, empleado para disfrazarse como cocodrilo en una tienda departamental, se ve obligado a moverse en las aguas turbias de una sociedad que conjura, al mismo tiempo, lo mejor y lo peor del reino de la jungla. Entre el deseo que anima su cuerpo, y el intento de sobrevivir a las nuevas reglas del consumerismo bienpensante, Tonhino se inmoviliza o ataca abruptamente, adoptando en cierto modo la animalidad del cocodrilo, para no perder el orgullo y continuar en vida manteniendo a pesar de todo un ligero aire de humanidad.

La chilena Andrea Jeftanovic nos lleva con Marejadas por otros rumbos, ligados al mundo interno, cuyos deseos soterrados ejecutan en el momento adecuado los actos más impulsivos, los más intensos. Como un viaje en el tiempo que intenta quebrar la linealidad de los acontecimientos que conforman nuestro cotidiano, los dos personajes de este relato se abandonan a un oleaje de gestos en los que el dolor, el amor y el deseo borran todos y cada uno de nuestros puntos de referencia morales frente a la probabilidad de la muerte. Existen demasiados espacios inexplorados entre vivir y la idea de vivir, por eso están ahí las desgracias, para mostrárnoslos, para proponérnoslos, aunque al habitarlos nos veamos obligados a rebasar aquello que creíamos eran nuestros propios límites.

Música incidental del venezolano Jesús Nieves Montero (en una versión modificada de la que aparece en El futuro no es nuestro), explora una vertiente que atrae y repele al mismo tiempo: el del encuentro de dos personas que experimentan un inmenso placer erótico y sexual a través de la violencia física. Nieves Montero, con un lenguaje indolente, casi anecdótico, nos invita a presenciar la transformación de “un encuentro más” en la invención paulatina de un mundo interior sin complejos ni tapujos, en el que es posible vivir en completa armonía, aun cuando haya de por medio actos socialmente reprobables.

Maurice Echevarría, guatemalteco, despliega en D-S156 un provechoso equívoco al servirse de la indefinición que asalta a su personaje Alan/Alejandra cuando este intenta realizar su sueño: irse a los Estados unidos, “paraíso de los travestis”. Alan/Alejandra, obligado a juntar el dinero para sufragar los gastos ligados a su proyecto, tiene diferentes encuentros sexuales, por lo que se ve violentado, o violentada, según sea el caso y el humor del personaje, en su ánimo. Aún así, Alan/Alejandra no pierde el rumbo ni una mordaz ingenuidad, menos cuando debe hacer frente a la homofobia y a las agresiones que pululan en una sociedad machista —como suelen ser en general las sociedades de los países latinoamericanos. Un final irónico y ¿feliz?, nos recuerda que lo peor no es precisamente la violencia que pensamos que el otro debe sufrir, sino aquella que pone al descubierto el miedo más grande de cada quien.

De Maximiliano Barrientos publicamos un cuento inédito, Laura. En él, el boliviano explora (como en otros relatos suyos) una visión oscura de la existencia. Sus personajes, marcados por un acontecimiento traumatizante, se ven herrados con la marca invisible de la desgracia hasta el fin de sus días. El matiz particular del relato de Barrientos se encuentra en el tono distanciado que adopta el narrador. Tono que, a pesar de todo, rezuma una amargura velada por la inherente imposibilidad humana para cambiar las cosas, así como hacia los actos extremos de las personas que amamos y que acaban por desparecer, más tarde que temprano, de nuestras vidas.

La otra mujer de la antología, la boliviana Giovanna Rivero,(Sangre Dulce) nos obliga a bogar junto con ella por las vergonzosas imágenes de una sublimada relación incestuosa entre un padre distante y su hija, dividida entre la admiración a su progenitor y la repulsión que le produce la mirada lasciva que este, “Mr. Orange”, le dirige valiéndose de la cámara fotográfica. El relato, contra lo que podría pensarse, evita el cliché del tema incestuoso gracias al punto de vista desde el que está contado: el narrador, la narradora, es la amiga de Silvia, quien participa en la historia no sólo como espectadora. Su rol como actriz, y los celos que experimenta al ver a su amiga mancillada mientras es hostigada por Mr. Orange, nos revelan de manera sutil qué tan complejas pueden ser la mente, los deseos del ser humano.

Por último, el chileno Luis Valenzuela Prado nos invita a reflexionar con Silencios en la fiesta sobre el alcance del azar en la vida de un hombre ordinario, así como los diferentes grados de significación que puede cobrar el silencio cuando el entorno es una pantalla ruidosa que encubre una realidad velada y vedada para la mayoría. Siguiendo el consejo de su tía, el personaje de “Urrutia” se atreve a ir hasta el fondo de su curiosidad (idéntica a la del lector), y reacciona como puede, hasta donde puede, manteniendo su actitud silenciosa de asombro y de impotencia. El velo del engaño caerá justo en el instante en el que se vea confrontado a la posibilidad de ir más allá de sus fronteras, sumido en el desconcierto y la vergüenza que le produce lo prohibido.

Un mundo incierto, pautado por infinitas posibilidades, tal parece ser la lectura que se desprende de los autores de este número. ¿Qué mejor, entonces, que la obra inconfundible del artista plástico Jerónimo López Ramírez, conocido con el nombre de Dr. Lakra, para acompañar visualmente este dossier? Sus “intervenciones” surrealistas (en la misma línea de las que realizó Georges Hugnet hace más de sesenta años:

son conocidas en algunos de los lugares más importantes del arte a la escala mundial, son la mejor “impresión” de lo que representa, a nuestro parecer, la escritura en la hora actual: una marca personal en los temas y motivos que impregnan nuestro imaginario compuesto por las diferentes tradiciones que constituyen ahora el mapa global en el que nos movemos cotidianamente. Así, esto que llamamos intervenciones cobra toda su importancia cuando vemos cómo se materializan en ellas las potencialidades que toda creación humana encierra en sí misma. A la lujuria que respira en las imágenes originales de las mujeres desnudas, el Dr. Lakra la condensa con la materia negra de la tinta en cualquier tipo de soporte, y con las intenciones más diversas: con gran facilidad aparecen en ellas súcubos, íncubos, semen.

Otro matiz de la visión particular del Dr. Lakra es la ironía hacia el ideal de perfección que exhiben los cuerpos impresos. Ironía que recorre por igual a las muñecas “infantiles” recubiertas con los vestidos de la ingenuidad y de lo erótico. Bajo la mirada de este mexicano, los velos de la censura desaparecen, dejando al desnudo al hombre frente a su corporalidad, con todo lo que esto implica, tanto de negativo como de positivo. Lo mórbido, como regla del mundo, también se deja sentir en todas aquellas imágenes en las que la muerte asoma su rostro: mofa de las reglas que rigen nuestro mundo y recordatorio de lo insulso de nuestras esperanzas frente a la inevitable desaparición que nos espera tarde o temprano.

Humor, desdicha, desencanto, pero también pasión y deseo, recorren este primer dossier de Hispanofonías. El incipiente viaje en el que nos embarcamos nos obliga a apelar a todas las formas y a todos los temas para atraer hasta aquí la atención del lector: lo que nos sobra es tiempo. Así, en lo que tenemos que concentrarnos es en la manera de centrar nuestra atención en aquellas propuestas que, a nuestro juicio, sobresalen en el inagotable (aunque no infinito) campo que es internet. Valga este Hispanofonías como el primer eslabón de la cadena que servirá, esperémoslo, como filtro y transpondedor, para estos autores hacia otros horizontes.

Agradecimientos

Quede constancia aquí de la gratitud hacia los autores, quienes nos permitieron reproducir sus textos, y que siempre se han mantenido atentos a nuestras dudas y observaciones. De igual modo, todo nuestro reconocimiento a nuestras traductoras por la calidad de su trabajo, y sobre todo por el tiempo que nos acordaron para este número, pues sin ellas estas páginas no llegarían hasta donde deben; gracias dobles sean dadas a Audrey Aubou, Marilyn Baudeneau, Gersende Camenen, Alba Escalón, Laure Gauzé, Valérie Grossi, Pauline Hachette y Laure Labat. A Diego Tréllez por toda la información suplementaria sobre El futuro no es nuestro. También a Pepo Paz de Bartleby editores por autorizarnos a reproducir el cuento “Sangre dulce” de Giovanna Rivero, incluido en el libro Niñas y detectives. Al Dr. Lakra, por cedernos las imágenes extraídas de sus distintas series, así como a la amabilísima Amelia Hinojosa (quien con tanta generosidad nos ayudó para ilustrar este número), quien trabaja para la galería Kurimanzutto en donde el artista presentó su última exposición individual en la capital mexicana. A cada uno de nuestros consejeros por sus acertados comentarios. Por último, y de manera inevitable, a las tres editoras de esta revista: Sarah Cillaire, Monika Prochniewicz y Karine Samardzija, quienes han creído en este taller, dándole un lugar aparte en su revista. Que las voces hispánicas aquí publicadas incrementen en filigrana el diálogo al que invita Retors en cada uno de sus números. Clic.

Par Iván Salinas, Mariana Martínez Salgado

Les illustrations de l’atelier Hispanophonie sont de Jerónimo López Ramírez, dit “Dr. Lakra”, Mexico, 1972. Il vit et travaille entre Mexico et la ville d’Oaxaca, au Mexique.

Performance en ligne, septembre 2008

Il est représenté par la Galerie Mexicaine Kurimanzutto

Ivan Salinas réalise actuellement un doctorat en littérature comparée à la Sorbonne nouvelle - Paris III, où il collabore à la revue Trans— de Littérature Générale et Comparée.

Il a été photographe (Harmonies primaires) et éditeur (Punto de Partida N° 147).

Dans le domaine de la traduction, il a traduit de nombreux poètes et narrateurs francophones, notamment Henri Michaux, Antoine Volodine, Jean-Philippe Toussaint et Le Clézio ; actuellement, il prépare l’anthologie El sendero frugal, qui paraîtra cette année dans la collection Hotel Ambosmuntos, de l’auteur Jacques Dupin, de qui la revue Letras libres vient de publier un essai.

Il est aussi l’un des coordinateurs de l’atelier d’écriture en espagnol du « Taller de París » qui a lieu à l’Institut Cervantes.

Actuellement il traduit le livre Tapies et Caries d’Ivan Alechine

Mariana Martínez Salgado (Mexico, 1981), écrivain et éditrice, a fait des études en Lettres hispaniques à l’UAG — bravant l’avertissement qu’elle mourrait de faim si elle le faisait. Elle a travaillé comme rédactrice en chef de deux revues littéraires indépendantes et d’une autre pour hommes d’affaires. Elle a collaboré aux revues mexicaines Replicante, Tierra Adentro, Cuaderno Salmón, Hoja por hoja, Armas y letras, Picnic et Istmo. Résidant actuellement à Paris, elle fait un master en Littérature française à l’Université de la Sorbonne nouvelle — Paris 3, assiste à l’atelier d’écriture en espagnol « Taller de París », et participe à divers projets éditoriaux.

Audrey Aubou, ancienne élève de l’École Normale Supérieure de Paris, agrégée d’espagnol, est docteure en littérature latino-américaine. Ses travaux portent sur la littérature cubaine contemporaine et les phénomènes de dissidence littéraire. Elle s’intéresse tout particulièrement au cinéma, à la littérature hispano-américaine contemporaine et à la traduction. Elle dirige actuellement un ouvrage sur Reinaldo Arenas.