Je crois que je suis hors de moi par ondulations
De lumière, déversant les palabres
D’un grand conte d’heures courtes.
Mais je ne le suis pas. La ville
Un monde nouvellement ancien, cette histoire sans fin
De ce que je vois
Est impossible à construire
En pyramide inversée.
J’ai essayé de ne pas sentir
Le pincement élevé
Ou parfois retranché
Sous terre au fond de mes longues cours.
Rien n’y fait
Ni blanc ni noir ce soir
Des Malboros et un Coca sur la table d’à côté
Doivent inclure les feuilles qui ricochent
Mortes sur le trottoir dans un soleil liquide
Et même le début de soirée déjà bien passé
sous les platanes
Personne ne s’arrête pour regarder
Ou écouter ce qui vide,
La vie de l’esprit galopant
Sur le boulevards des limbes
Qui avancent doucement.
I think I am beside myself in slithers
Of light, pervasively rattling on
With a tall tale of short hours.
But I am not. The city
A newly old world, this endless story
Of what I see
Is impossible to construct
In inverted pyramid style.
I have tried not to feel
The pinch elevated
Or sometimes furrowed
Underground at the back of my extended courtyards.
It can’t be helped
Not white or black tonight
A Marlboro and Coke at the next table
Must include leaves skittering
Dead on the walk in liquid sun
And even long past
Early night under the plane trees
No one pauses to look
Or hear what empties,
The life of the mind rampant
In the boulevard of limbs
Quietly moving on.
Amy Hollowell est poète, journaliste et traductrice franco-américaine. Elle est l’auteur de plusieurs recueils de poèmes, notamment Nous ici/Here We Are (édition bilingue, Presses universitaires de Rouen et du Havre, 2015) et Giacomettrics (corrupt press, 2013).
Depuis 1983, elle est membre de la rédaction de l’International Herald Tribune à Paris et elle a contribué en tant que journaliste à d’autres publications, en Europe et aux États-Unis. Elle est aussi enseignante de la méditation Zen dans la lignée White Plum crée par Taizan Maezumi Roshi. En 2004, elle a fondé à Paris le groupe Wild Flower Zen, qu’elle continue à diriger en France et au Portugal.
Célin Vuraler est née à Paris en 1976. Elle est traductrice littéraire du turc et de l’anglais. Particulièrement intéressée par la poésie, elle a traduit essentiellement des auteurs turcs contemporains.
Traductions :
Yiğit Bener, Le revenant, (2015, Actes Sud)
Alper Canıgüz, L’assassinat d’Hicabi Bey (2014, Mirobole éditions)
Küçük İskender, poèmes pour Levée d’encre, (2013, CITL)
Ahmet Altan pour le livre de photographies de Frances Del Chele, Du loukoum au béton (2012, Trans Photographic Press)
Ayşe Gül Altınay et Fethiye Çetin, Les petits-enfants (2011, Actes Sud)
Texte de Perihan Mağden pour Passa Porta, Maison internationale des littératures, pour le projet « Lettres à l’Europe » (2011)
Textes de Yiğit Bener, en collaboration avec la Villa Gillet et la Maison des écrivains étrangers (Meet) (2011)
Yiğit Bener, Autres cauchemars (nouvelles), (2010, Actes Sud)
Textes pour une anthologie du théâtre turc, Un œil sur le bazar, (2010, l’Espace d’un instant)
Poèmes contemporains pour les revues Siècles 21 et Pensée de Midi (ex : Murathan Mungan ; 2010)
Poèmes du « Second renouveau » pour la revue Action Poétique (ex : Ece Ayhan, Ilhan Berk ; 2010)
Poèmes pour les éditions de la Biennale des Poètes en Val-de-Marne 2009 et 2010 (ex : Haydar Ergülen, Tugrul Tanyol, Gür Genç)
Demir Özlü, Un rêve de Beyoğlu (nouvelle) (2009, Petra)
Dans la revue Retors, retrouvez sa traduction du Grand poème du Moyen Orient de Küçük İskender.