Die Wiener Gruppe - Le Groupe de Vienne

gerhard rühm

(1954 - )


6 constellations et idéogrammes - extraits

la nuit

et la fille de la nuit

et la fille de la fille de la nuit

et la fille de la fille de la fille de la nuit

le jour

et le fils du jour

et le fils du fils du jour

et le fils du fils du fils du jour

le fils

et

la fille

et tous leurs parents tous les parents

ils regardent le frère et la sœur

ils regardent le fils et la fille

du fils et de la fille

du fils et de la fille

et il fait jour

et il fait nuit

*

courir courir

courir courir

court court

court court

coule

coule

courir coule

couler court

couler couler

couler couler

dedans

dedans

couler couler

coul é

coul é

oppos é

posés posés

posée

posé

oppos é

oppos é à

à courir

courir court

à couler

couler

à coule [1]

*

chair cher chair cher

chair cher chair cher

chair cher chair cher

chair cher chair cher

chair cher chair cher

chair cher chair cher

chair cher chaircher



gerhard rühm


courte description des environs de vienne

montage


il y a déjà des siècles de cela des hommes vivaient déjà dans notre
vienne d’aujourd’hui.

telle une fleur géante la ville a poussé.

l’apprenti doit être l’enfant de parents honnêtes.

lorsqu’il réalisait un ouvrage de compagnon, il devenait compagnon.


les animaux travaillent pour nous.

aidons les animaux.


l’horizon.

il est élastique et persistant.

on s’en sert pour les meubles des ponts et des douves de fond.


du front goutte la sueur.

la colchique ne fleurit que sur la prairie humide.

elle est de toutes parts vénéneuse.


se tenir tout en haut du kahlenberg, personne ne l’a encore regretté !

où la retrouvons-nous ?

où habite-t-elle ?

comment est-elle ?

au printemps cela ne suffit plus.

poilu côté ventre.

une trompe pour fouiller la terre.


l’homme est un animal utile.

préparations hivernales dans le règne animal :

les oiseaux s’en vont, parce qu’ils ne trouvent pas de nourriture

une excursion sur la colline hermann.

la forêt.

le jeune cerf s’appelle clitoris.

bourgeons délicats et fleurs délicates.


pour nous, quelques qualités du cerf :

craintif,

sensible,

agile,

gourmand ;

musique et langue latine.


les citadins sortent de la ville pour jouir du bon air.

alors ils sont prêts à l’emploi et on les emmène.


fer et une nuit

les corps s’étendent sous l’action de la chaleur.

avoir un corps fluide.


porter des bijoux de dame.

le bassin viennois.

la haute paroi est un lieu d’excursion apprécié.

nos monts sont pour la plupart extrêmement hauts et terriblement à pic.

et tu frémis inébranlable,

là où se porte la houppe

(eh ! tu croyais que c’était au visage.)

fidélité : sur le côté inférieur deux bandes de cire.

seules les écailles tombent.

de quoi ça a l’air maintenant ?


il y a de cela 120 ans tout rond, la première machine à vapeur allait de floridsdorf

à deutsch-wagram : inconfortable et dangereuse.


allons à mariazell !

nous prenons le train jusqu’à sankt pölten.

le citadin recherche la détente.

sa chair s’agrippe à ses os.

le jour de sa fête fournit de l’électricité à l’autriche.


dimanche après dimanche de riants corps du peuple s’en vont, leur sac

à dos rempli, vers le splendide univers montagnard

qu’y a-t-il là-bas ?

des lieux de détente.


l’abeille habite dans la ruche.

l’homme habite dans l’ovaire.

de l’œuf à l’abeille : 21 jours.


de clou il n’y en a qu’un par étage.

se couper les ongles régulièrement.


greifenstein.

d’abord palais, puis ruine.


émincer : découper en morceaux.

on ôte les feuilles.

on les nettoie.

on retire aux limes leur jus.

les cuisses retournent aux paysans, on s’en sert pour engraisser les bêtes.

l’homme est assez gros pour nourrir la terre.

la ruine de greifenstein attire beaucoup de visiteurs en excursion.

le train le plus important est le franz-josef.

nous voulons les protéger,

parce qu’ils nous sont utiles.

la langue pousse vers l’arrière et peut être replacée à l’avant.


presque chaque visiteur porte un pantalon et croque ce qui lui vient
entre les dents.

dans la ville on se sert du granit pour les pavés et les monuments.



TRAVAUX COMMUNS (1957)

konrad bayer

gerhard rühm


le vaisseau fantôme

une pièce pour hubert aratym


phase 1

il faut manger en quantité avant de s’embarquer.

aujourd’hui nous avons une belle journée.

ne souhaitez-vous pas vous servir de ce fauteuil, chère demoiselle ?

nous allons avoir une mer calme.

je n’aime pas trop m’asseoir si près du moteur ; il fait trop chaud d’un côté et trop froid de l’autre.

le bateau commence à tanguer.

les rasoirs ne coupent plus, l’un d’eux est ébréché.

en quantité, justement pas, car mon voisin a de l’embonpoint.

nous n’allons tout de même pas avoir mauvais temps ?

on dirait presque ; le ciel tourne au gris et les mouettes volent
bas.

asseyez-vous plutôt au milieu

les vagues commencent à frapper par-dessus bord.

où est mon carton à chapeau où est mon parapluie ?

j’ai le souffle court, j’en souffre.

douze heures, si ça continue comme ça.

enfonce-moi une aiguille dans le cou.

mes doigts sont quelque peu engourdis.

l’air se refroidit notablement.

peigne-moi, – mais fais attention ; je ne veux pas de boucles.

mais alors une fenêtre doit rester ouverte

êtes-vous, cher monsieur, amateur de grands jardins ?

voici un pourboire.

enfonce-moi une aiguille dans le cou.

le vent se lève ; il est possible qu’il disperse les nuages.

au contraire, il semble qu’il les rassemble au-dessus de nos têtes

l’orage est déjà tout proche.

quel coup !

mon harnais est à vos ordres

puis-je avoir le messenger de galignani ?

je regrette, on est justement en train de le lire.

le vent a tourné dans la soirée, une paroi préoccu-

pante s’élève de l’horizon.

le bateau roule fortement.

je ne veux pas de boucles.

de bons chanteurs, de belles chanteuses.

maintenant attache-moi.

la montre est sur la table à bibelots.

on replie les voiles.

mes doigts sont quelque peu engourdis.

nous avons la pleine lune ; elle va éclairer le ciel.

nous sommes tout proches.

maintenant nous sommes à mi-chemin.

nous allons avoir une belle soirée.


phase 2

il n’est pas permis de parler au pilote.

peigne-moi, — mais fais attention ; je ne veux pas de boucles.

au contraire, il semble qu’il les rassemble au-dessus de nos têtes.

je ne veux pas de boucles.

je ne veux pas de boucles.

très bien, si le vent se maintient.

peigne-moi, — mais fais attention.

on replie les voiles.

le ciel tourne au gris et les mouettes volent bas.

il n’est pas permis de parler au pilote.

je ne veux pas de boucles.

enfonce-moi une aiguille dans le cou.

je ne veux pas de boucles.

n’êtes-vous pas, cher monsieur, amateur de grands jardins ?

n’est pas nécessaire.

je ne veux pas de boucles.

je ne veux pas de boucles.

le vent se lève ; il est possible qu’il disperse les nuages.

les rasoirs ne coupent plus ; l’un d’eux est ébréché.

maintenant attache-moi.

l’orage est déjà tout proche.

peigne-moi, — mais fais attention.

peigne-moi, — mais fais attention.

le vent a tourné dans la soirée, une paroi préoccu-

pante s’élève de l’horizon.

où est mon carton à chapeau où est mon parapluie ?

où est mon carton à chapeau où est mon parapluie ?

je ne trouve pas mon savon à l’amande !

nous avons la pleine lune ; elle va éclairer le ciel.

personne ne manque.

mais alors une fenêtre doit rester ouverte.

peigne-moi, — mais fais attention.

n’est pas nécessaire.

nous avons la pleine lune ; elle va éclairer le ciel.

peigne-moi, — mais fais attention.

mes doigts sont quelque peu engourdis.

ne me dites pas que nous allons avoir mauvais temps ?


phase 3

de bons chanteurs, de belles chanteuses.

peigne-moi, – mais fais attention.

les mouettes volent bas.

peigne-moi, – mais fais attention.

peigne-moi, – mais fais attention.

l’air se refroidit notablement.

je ne veux pas de boucles.

les rasoirs ne coupent plus ; l’un d’eux est ébréché.

maintenant attache-moi.

n’est pas nécessaire.

peigne-moi, – mais fais attention.

n’est pas nécessaire.

douze heures, si ça continue comme ça.

je ne trouve pas mon savon à l’amande.

le ciel tourne au gris.

je ne veux pas de boucles.

je ne veux pas de boucles.

les mouettes volent bas.

mais alors une fenêtre doit rester ouverte.

n’est pas nécessaire.

les vagues frappent par-dessus bord.

peigne-moi, – mais fais attention.

je ne prends pas congé.

les vagues me frappent au visage.

peigne-moi, – mais fais attention.

peigne-moi, – mais fais attention.

enfonce-moi une aiguille dans le cou.

il n’est pas permis de parler au pilote.

peigne-moi, – mais fais attention ; je ne veux pas de boucles.

le vent se lève ; il est possible qu’il disperse les nuages.

n’est pas nécessaire.

maintenant attache-moi.

le vent se lève ; il est possible qu’il disperse les nuages.

je ne veux pas de boucles.

je ne veux pas de boucles.

malheur, là-bas est étendu l’homme au beefsteak.

(9./11.5.1957)



konrad bayer

gerhard rühm


il y a un début à tout

un roman utopique

dieu a tout créé.

alfred est parti au lieu de nous aider.

mais l’orage menaçant l’a conduit à faire demi-tour.

le père ne peut pas nous accompagner.

son étoile a pâli.

elle ne désigne désormais qu’une bicyclette.

et elle se met à enfler.

alors que les cônes des pins pendent ceux des sapins s’élèvent.

les gardes vont et viennent et maintiennent l’ordre.

ils espèrent ainsi faire une petite joie.

le vent meut le sommet de l’arbre tandis qu’avec attention je l’
observe.

dieu le père fournit tout ce qui est nécessaire.

il met sur la table ce qui était sur le sol.

il aiguise le couteau.

mais ce chapeau m’appartient !

il met le couteau dans sa gaine

nous étions bouleversés par la perte de notre amie.

il suspend sa jupe.

la société s’était bien divertie.

nous éteignons la lumière.

à quoi tu penses ?

des étoiles qui luisent sont des oiseaux qui chantent.

alors comment sont mes mains ?

au clair de lune ?

nous les améliorons.

à la place de pommes tu reçois des poires.

tous se regardèrent et se mirent à rire.

(16 sept. 1957)



CABARET LITTÉRAIRE - CHANSONS

konrad bayer

gerhard rühm


veux-tu dis

veux-tu dis être mon ami

ce soir ? lance la dame flétrie

car seule je ne puis demeurer

depuis que rex ma chienne m’a quittée

combien madame paye-t-elle de l’heure

répond, direct, le jeune ténébreux

elle gémit en canins souvenirs de bonheur,

il sourit pensivement à son verre de mousseux

sa main saisit sa bourse, tremblante d’émotion

et sa bouche classique murmure « rex »

alors d’un geste tendre il effleure son talon

maintenant elle comprend qu’il le fait avec sexe



Konrad Bayer

l’enfant tsar

lorsque je vins au monde

encore enfant

et encore aveugle

on sait pourtant que je n’y peux rien

lors je mordis mon père

ne fus guère bien méchant

il sait pourtant

que je n’étais encore

qu’un animal inconscient

mais lui comme un sauvage

frappa l’enfant à son image

contre le mur

de sa main

mais lui comme un sauvage

frappa l’enfant à son image

contre le mur

de sa main

alors on entend ma maman

hurler

avec le souhait

d’apaiser

la fureur de mon papa

sur ce il ne jeta

plus un regard

sur moi

hop son ardeur

s’accrut

et il défia le destin

il me conçut une fois encore

moi son fils

pour le trône d’or

et il défia le destin

il me conçut une fois encore

moi son fils

pour le trône d’or


Traduit par Lucie Taïeb

gerhard rühm

(1954 - )


6 konstellationen und ideogramme

die nacht

und die tochter der nacht

und die tochter der tochter der nacht

und die tochter der tochter der tochter der nacht

der tag

und der sohn des tages

und der sohn des sonhes des tages

und der sohn des sohnes des sohnes des tages

der sohn

und

die tochter

und alle ihre verwandten alle verwandten

sie blicken auf das geschwisterpaar

sie blicken auf den sohn und die tochter

des sohnes und der tochter

des sohnes und der tochter

und es wird tag

und es wird nacht

*

rennen rennen

rennen rennen

rennt rennt

rennt rennt

rinnt

rinnt

rennen rinnt

rinnen rennt

rinnen rinnen

rinnen rinnen

innen

innen

rinnen rinnen

ge rinnen

ge rinnen

ge gen

engen engen

enge

enger

ge gen

ge gen über

über rennen

rennen rennt

über rinnen

rinnen

über rinnt

*

leib leib leib leib

leib leib leib leib

leib leib leib leib

leib leib leib leib

leib leib leib leib

leib leib leib leib

leib leib leibleib



gerhard rühm


kurze beschreibung der umgebung wiens

montage


schon vor vielen jahrhunderten lebten menschen in unserm heutigen
wien.

wie eine riesenblume wuchs die stadt.

der lehrling musste das kind ehrlicher eltern sein.

wenn er ein gesellenstück machte, war er ein geselle.


die tiere arbeiten für uns.

wir wollen den tieren helfen.


der horizont.

er ist elastisch und dauerhaft.

er wird für möbel bei brückenbauten und fassbauden verwendet.


von der stirne tropft der schweiss.

die herbstzeitlose blüht erst auf den feuchten wiesen.

sie ist in allen ihren teilen giftig.


hoch auf den kahlenberg zu stehen, hat keiner noch bereut !

wo treffen wir sie ?

wo wohnt sie ?

wie sieht sie aus ?

es reicht im frühjahr nicht mehr aus.

bauchseite behaart.

rüssel zum wühlen.


der mensch ist ein nützliches tier.

wintervorbereitungen im tierreich :

die vögel fliegen fort, weil sie keine nahrung finden.

ein ausflug auf den hermannskogel.

der wald.

das junge reh heisst kitzler.

zarte knospen und zarte blumen.


das reh gibt uns einige eigenschaften :

scheu,

empfindsam,

flink,

naschhaft ;

musik und lateinische sprache.


die städter fahren hinaus, um die gute luft zu geniessen.

dann sind sie gebrauchsfähig und werden abgeführt.


eisen und eine nacht.

die körper dehnen sich durch wärme aus.

einen flüssigen körper haben.


damenschmuck tragen.

das wiener becken.

die hohe wand ist ein beliebtes ausflugsziel.

unsre berge sind zum teil riesig hoch und schrecklich steil

und du schauerst unentwegt,

wo ein mensch sein gamsbart trägt.

(ei, du glaubtest im gesicht.)

treue : auf der unterseite zwei wachsstreifen.

nur du schuppen fallen ab.

wie sieht es nun aus ?


vor rund 120 jahren fuhr die erste dampfeisenbahn von floridsdorf

bis deutsch-wagram : unbequem und gefährlich.


auf nach mariazell !

wir fahren mit der westbahn nach st. pölten.

der städter sucht erholung.

sein fleisch klammert sich an die knochen.

sein namenstag liefert strom für österreich.


sonntag für sonntag ziehen lachende volkskörper mit gefüllten ruck-

säcken in die herrliche bergwelt.

was gibt es dort ?

erholungsorte.


die biene wohnt im bienenstock.

der mann wohnt im eierstock.

vom ei zur biene : 21 tage.


nagel ist nur einer in jedem stock.

regelmässig die nägel schneiden.


greifenstein.

zuerst burg, später ruine.


zerkleinerung : zerschneiden in stücke.

die blätter werden entfernt.

gewaschen.

der saft wird den feilen entzogen.

die schenkel kommen an die bauern zurück und werden als mast-
futter verwendet.

der mensch ist dick genug, um die erde zu ernähren.

die ruine greifenstein zieht viele ausflüger an.

die wichtigste bahn ist die franz-josefsbahn.

wir wollen sie schützen,

weil sie uns nützen.

die zunge ist rückwärts angewachsen und kann vorgeklappt werden.


fast jeder ausflüger trägt hosen und beisst, was ihm zwischen die
zähne kommt.

der granit wird in der stadt für pflastersteine und denkmäler verwendet.



GEMEINSCHAFTARBEITEN (1957)

konrad bayer

gerhard rühm


der fliegende holländer

ein stück für hubert aratym


1. phase

man muss recht viel essen, ehe man abfährt.

wir haben heute einen schönen tag.

wollen sie sich nicht dieses sessels bedienen, mein fräulein ?

wir werden eine ruhige see haben.

ich sitze nicht so gerne so nahe an der maschine ; es ist zu heiss auf der
einen seite und zu kalt auf der anderen.

das schiff fängt an zu schaukeln.

die rasiermesser schneiden nicht mehr, eins davon ist schartig.

viel eben nicht, denn mein herr nachbar ist etwas wohlbeleibt.

wir werden doch nicht etwa schlechtes wetter bekommen ?

es scheint fast so ; der himmel färbt sich grau und die möven fliegen
tief.

setzen sie sich lieber in der mitte.

die wellen fangen an, über bord zu schlagen.

wo ist meine hutschachtel und mein regenschirm ?

ich leide an kurzem atem.

zwölf stunden, wenn es so fort geht.

stecke eine nadel in meinen hals.

die finger sind mir etwas erstarrt.

die luft kühlt sich merklich ab.

kämme mich, - etwas behutsam ; ich will keine locken.

aber dann muss ein fenster offen bleiben.

sind sie, mein herr, ein freund von grossen gärten ?

hier ist ein trinkgeld.

stecke eine nadel in meinen hals.

der wind erhebt sich, es ist möglich, dass er die wolken zerteilt.

im gegenteil, er scheint sie über unseren häuptern aufzutürmen.

das gewitter ist schon ganz nahe.

welch ein schlag !

mein geschirr steht ihnen zu befehl.

kann ich galignani’s messenger haben ?

bedaure, er wird eben gelesen.

der wind hat sich nach abend gedreht, auch zeigt sich eine bedenk-

liche wand am horizont.

das schiff schwankt bedeutend.

ich will keine locken.

gute sänger, schöne sängerinnen.

schnür mich jetzt ein.

die uhr liegt auf dem nipptische.

die segel werden eigezogen.

die finger sind mir etwas erstarrt.

wir haben vollmond ; der wird den himmel wieder aufhellen.

wir sind ganz in der nähe.

jetzt sind wir im durchschnitt.

wir werden einen schönen abend haben.


2. phase

es ist nicht erlaubt, mit dem steuermann zu sprechen.

kämme mich, - etwas behutsam ; ich will keine locken.

im gegenteil, er scheint sie über häuptern aufzutürmen.

ich will keine locken.

ich will keine locken.

sehr gut, wenn der wind bleibt.

kämme mich, - etwas behutsam.

die segel werden eingezogen.

der himmel färbt sich grau und die möven fliegen tief.

es ist nicht erlaubt, mit dem steuermann zu sprechen.

ich will keine locken.

stecke eine nadel in meinen hals.

ich will keine locken.

sind sie, mein herr, kein freund von grossen gärten ?

ist nicht nötig.

ich will keine locken.

ich will keine locken.

der wind erhebt sich ; es ist möglich, dass er die wolken zerteilt.

die rasiermesser schneiden nicht mehr, eins davon ist schartig.

schnür mich jetzt ein.

das gewitter ist schon ganz nahe.

kämme mich, - etwas behutsam.

kämme mich, - etwas behutsam.

der wind hat sich nach abend gedreht, auch zeigt sich eine bedenk-

liche wand am horizont.

wo ist meine hutschachtel und mein regenschirm ?

wo ist meine hutschachtel und mein regenschirm ?

ich finde meine mandelseife nicht !

wir haben vollmond ; der wird den himmel wieder aufhellen.

es fehlt niemand.

aber dann muss ein fenster offen bleiben.

kämme mich, - etwas behutsam.

ist nicht nötig.

wir haben vollmond ; der wird den himmel wieder aufhellen.

kämme mich, - etwas behutsam.

die finger sind mir etwas erstarrt.

wir werden doch nicht etwa schlechtes wetter bekommen ?


3. phase

gute sänger, schöne sängerinnen.

kämme mich, - etwas behutsam.

die möven fliegen tief.

kämme mich, - etwas behutsam.

kämme mich, - etwas behutsam.

die luft kühlt sich merklich ab.

ich will keine locken.

die rasiermesser schneiden nicht mehr, eins davon ist schartig.

schnür mich jetzt ein.

ist nicht nötig.

kämme mich, - etwas behutsam.

ist nicht nötig.

zwölf stunden, wenn es fort geht.

ich finde meine mandelseife nicht.

der himmel färbt sich grau.

ich will keine locken.

ich will keine locken.

die möven fliegen tief.

aber dann muss ein fenster offen bleiben.

ist nicht nötig.

die wellen schlagen über bord.

kämme mich, - etwas behutsam.

ich nehme nicht abschied.

die wellen schlagen mir ins gesicht.

kämme mich, - etwas behutsam.

kämme mich, - etwas behutsam.

stecke eine nadel in meinen hals.

es ist nicht erlaubt, mit dem steuermann zu sprechen.

kämme mich, - etwas behutsam ; ich will keine locken.

der wind erhebt sich ; es ist möglich, dass er die wolken zerteilt.

ist nicht nötig.

schnür mich jetzt ein.

der wind erhebt sich ; es ist möglich, dass er die wolken zerteilt.

ich will keine locken.

ich will keine locken.

o weh, dort liegt der herr mit dem beefsteak.

(9./11. 5. 1957)



konrad bayer

gerhard rühm


aller anfang ist schwer

ein utopischer roman

gott schuff alles.

alfred ging weg, statt uns zu helfen.

aber das drohende gewitter bewegte ihn zur umkehr.

der vater kann nicht mit.

sein stern ist erblichen.

er bezeichnet jetzt nur ein fahrrad.

er schwillt dann an.

während die zapfen der fichte hängen, stehen die der tanne.

wachleute schreiten auf und ab und halten die ordnung aufrecht.

sie hoffen, damit eine kleine freude zu machen.

der wind bewegt die baumwipfel, während ich sie aufmerksam
beobachte.

gottvater schafft alles nötige herbei.

er stellt auf den tisch, was auf dem boden gelegen ist.

er schleift das messer.

der hut gehört mir !

er steckt das messer in die scheide.

wir waren bestürzt über den verlust unserer freundin.

er hängt seinen rock auf.

die gesellschaft war recht zerstreut.

wir löschen das licht aus.

woran denkst du ?

sterne, die leuchten, sind vögel, die singen.

wie sind dann meine hände ?

bei mondschein ?

wir bessern sie aus.

statt der äpfel bekommst du birnen.

alle sahen aneinder an und lachten.

(16.09.1957)



LITERARISCHES CABARET

konrad bayer

gerhard rühm


willst du sprich

willst du sprich heute abend mein freund sein

stösst die welkende dame hervor

denn ich kann fürchte ich nicht allein sein

seit ich rex meine hündin verlor

wieviel zahlen madame für die stunde

meint der düstere jüngling direkt

sie stöhnt auf gedanken an hunde

doch er lächelt verträumt in den sekt

ihre zitternde hand greift zur börse

und der klassische mund flüstert rex

nun berührt er gar zart ihre ferse

da begreift sie er macht es mit sex



konrad bayer

das zarenkind

als ich zur welt kam

ein kind noch

und blind noch

ich kann nichts dafür

da biss ich den vater

ohn fleiss doch

er weiss doch

ich war noch

ein unwissend tier

doch er wie ein wilder

schlug sein ebenbild er

hinein in die wand

mit der hand

doch er wie ein wilder

schlug sein ebenbild er

hinein in die wand

mit der hand

da hört man mein mütterlein

brüllen

im willen

zu stillen

des väterchens glut

drauf gab er keinerlei

blick mehr

mir mehr

flugs er

wuchs in der wut

und trotzte dem schicksal

er zeugte noch einmal

mich seinen sohn

für den thron

und trotzte dem schicksal

er zeugte noch einmal

mich seinen sohn

für den thron


Par die Wiener Gruppe

Les textes ici proposés tentent de donner un aperçu du travail mené par la « Wiener Gruppe » (le groupe de Vienne).

Ce groupe, composé de quatre poètes, Konrad Bayer, Oswald Wiener, Gerhard Rühm et Friedrich Achleitner, se constitua dans le sillage de l’Art Club, fondé en 1946 par des artistes dont la volonté était de rattraper le temps perdu après 7 ans de nazisme et de « purification » de l’art.

Au cours des années 50, la Wiener Gruppe se mit ainsi en quête de procédés d’écriture d’avant-garde qui emprunteraient aussi bien à l’expressionnisme qu’au dadaïsme et au surréalisme et qui n’ignoreraient pas, non plus, l’influence des théories langagières de Wittgenstein.

Unis dans un commun rejet de la littérature conventionnelle, les quatre membres du groupe, qui s’essayèrent également aux « travaux en commun » (ou jeux de société) rendaient compte de leurs découvertes lors de lectures et autres happenings, tel le Cabaret Littéraire, où étaient présentés leurs montages, poèmes concrets, acoustiques, visuels, ainsi que divers sketches et chansons. S’ils se heurtèrent souvent à de violentes critiques, en raison de leur goût peu consensuel de l’obscène et du macabre, mais aussi de leur radicalisme littéraire, leur œuvre connut par ailleurs une certaine popularité du fait de l’usage, dans certains poèmes, du dialecte viennois.

Le choix de textes ici présenté n’a pas la prétention de donner une image fidèle et complète de l’entreprise de la Wiener Gruppe, mais tout au plus de faire ressentir ou pressentir au lecteur dans quel esprit ces textes ont été écrits : avec un goût de l’invention et de la subversion, un désir de mettre au jour une autre manière d’écrire des poèmes, qui serait accessible à chacun. Si nous avons renoncé à traduire les poèmes en dialecte, les poèmes concrets (et plus particulièrement rennen rennen, dont nous proposons deux versions) fournissent également un exemple des choix auxquels on peut être confronté pour traduire l’intraduisible : en l’occurrence, la motivation de l’écriture même du poème par les homophonies.

[1Deuxième version de la traduction :

courir courir

courir courir

court court

court court

coule

coule

courir coule

couler court

couler couler

couler couler

en

en

couler couler

cou lant

cou lant

con tre

entrés

entrées

entré

con tre

con tre coup

couler contre

couler coule

courir court

contre courir

courir

contre courant