Publication du Poêle

Parution de Lucifer au chômage d’Aleksander Wat dans la traduction d’Erik Veaux, précédé de MOI d’un côté et MOI de l’autre côté de mon bichon poêle en fonte, traduit par Sarah Cillaire et Monika Prochniewicz.

Illustrations : Jan Lebenstein

Editions l’Age d’Homme, janvier 2013


Jean-Yves Potel dans sa critique du Poêle pour La Quinzaine Littéraire (n°1079) souligne "l’invention verbale du jeune Wat. Sa verve nous évoque l’écriture automatique que découvraient alors Breton et Soupault à l’Hôtel des Grands Hommes. (...) Nous voici emportés dans un tourbillon d’images urbaines et fantastiques, où se croisent personnages et légendes, misérables lords rasés, chiens abandonnés, peuples et dieux, prostituées, évêques et empereurs d’opérettes. (...) Ces cinquante pages éblouissantes, absolument non résumables, crient une révolte existentielle, un refus, en se moquant, en constituant des situations grotesques, en s’interrogeant sur le Mal qui se répand là où on ne l’attend pas. Le tout en trois parties, comme trois chants de Maldoror, qui se terminent sur une vision prémonitoire de son destin déchiré par son siècle, de chaque côté du poêle. (...)

Les vingt nouvelles rassemblées en 1927 sous le titre Lucifer au chômage ont paru au plus fort du futurisme polonais, quand l’influence de Maïakovski et de Khlebnikov les tirait encore vers le communisme. D’apparence plus "ordonnées", elles exploitent la veine fantastique et retrouvent, en les mettant encore plus au jour, les questionnements du Poêle. (...) Dans ces nouvelles, [Wat] se montre préoccupé par le mal présent en chacun de nous, en adaptant l’insolence inquiète du dernier Maïakovski dont il est très proche lors de ses trois visites à Varsovie. il conserve toutefois des motifs baroques et oniriques."

Voir aussi un beau texte sur Lucifer au chômage par Thiery Jolif dans Univers
et un article d’Anthony Poireaudeu Aleksander Wat, poète-siècle