D’après une histoire vraie VI

On toque à la porte. ELLE s’y précipite.

ELLE : Je vais ouvrir.

LUI : Attends...

ELLE : Lâche-moi la main.

LUI : N’ouvre pas, demande d’abord qui c’est.

On toque à nouveau.

LUI : Pourquoi frappe-t-il avec autant d’insistance ?

ELLE : Tu me fais mal... lâche...

LUI : Reste, ne bouge pas. C’est lui.

ELLE : Lâche-moi !

LUI : Il faut fuir... Passons par l’autre côté !

ELLE s’approche de la porte et l’ouvre. Nous ne voyons pas le nouveau venu. ELLE discute avec lui.

ELLE : C’est pour toi... la police. Au policier. Un instant, je vous prie.

LUI : Ne laisse entrer personne dans la maison.

ELLE : C’est idiot de laisser ce policier attendre sur le palier.

LUI : Es-tu sûre que c’est un policier ?

ELLE : C’est ce qu’il prétend. Reçois-le, toi... Qu’on en finisse et qu’il parte. Après, nous nous disputerons encore un peu, puis nous irons nous coucher.

LUI : Très bien. Laisse-le entrer.


Elle ouvre la porte, reste coite.

ELLE : Il n’est plus là.

LUI : Comment ça, il n’est plus là ?

ELLE : Je ne sais pas. Il n’y est plus.

LUI : La police ne disparaît pas comme ça.

ELLE referme la porte.

ELLE : Je vais me coucher. Bonne nuit.

LUI : Es-tu certaine qu’il s’agissait d’un policier ?

ELLE : Il s’est présenté comme étant de la police. Si quelqu’un te dit qu’il est de la police, c’est qu’il est policier.

LUI : Donne-moi ces gouttes pour me calmer.

ELLE : Il n’y a pas de gouttes.

LUI : J’ai la main engourdie... Mon Dieu...

ELLE : Prends un bouquin et lis !

LUI : Ce n’est pas la lecture qui me calmera !

On toque. Il se lève.

LUI : Je suis à bout ! Allez-vous-en ! Laissez-moi tranquille !

ELLE ouvre. Entre LE POLICIER.

LE POLICIER : Bonsoir.

ELLE : Vous aviez disparu ! Je vous cherchais à l’instant...

LE POLICIER : J’inspectais la maison. Petites vérifications extérieures, une formalité. Pardonnez-moi, je ne me suis pas présenté...

De sa poche, il sort son insigne et lui tend.

LE POLICIER : Donc, ça s’est passé ici ?

LUI : Qui vous a appelé ?

LE POLICIER : Ah, oui, l’une de vos connaissances. Le directeur du théâtre. Vous l’aurez sans doute remarqué, c’est mon frère jumeau.

ELLE : Oui, oui, effectivement...

LUI : La ressemblance est frappante. Seulement...

LE POLICIER : Oui ? Parlez sans crainte.

LUI : C’est comme si vous étiez joué par le même acteur, qui jouerait mal votre frère, alors que vous...

LE POLICIER : C’est ce que nous répétait notre défunt père. Bref, place au travail. Nous nous trouvons donc sur les lieux du crime ?

LUI : De quel crime ?

LE POLICIER : Détendez-vous, je faisais allusion à celui qui s’est déroulé dans cette pièce, il y a... combien... plus de treize ans ?

LUI : Exactement.

Le policier inspecte la pièce.

LUI : Il serait nécessaire de vérifier la fenêtre, surtout avec la gouttière. Il pourrait y grimper.

LE POLICIER : Non, mon contre-client risquerait de se briser les reins.

LUI : Il est agile comme un chat.

LE POLICIER : Nous pourrions installer une protection supplémentaire, un volet roulant qui empêcherait une effraction. Voire deux, ça serait encore mieux... On les installerait ici... et ici !

ELLE : Il est trop tard maintenant pour appeler l’ouvrier.

LE POLICIER : Ça n’a pas d’importance. De toute façon, je monterai la garde toute la nuit autour de la maison. Vous serez étonnés de voir comment je procède. J’ai une méthode infaillible. C’est une invention du professeur Limonov, en 1990 et des brouettes... Instructif, et... judicieux ! D’abord, je longe le terrain... comme ça... Ensuite, je passe de l’autre côté, en diagonale... « en N »... Je recommence plusieurs fois... Puis... je ne bouge plus... et je guette. D’abord les détails... puis l’ensemble. Je déplace mon regard en suivant la même lettre «N». L’important, c’est de tenir le rythme, c’est comme ça qu’on atteint le naturel. Et le naturel est imperceptible. Et être imperceptible, c’est le plus difficile.

LUI : Merci à vous.

LE POLICIER : La partie la plus surprenante survient lorsque, enfin, je cerne le potentiel de l’agresseur. À cet instant, je commence la méthode «lecture de pensée». Ainsi je découvre vite quelles sont ses intentions car, vous savez, cette méthode me permet de lire entre les lignes.

LUI : C’est tellement rassurant.

LE POLICIER : Vous mènerez à nouveau une vie paisible.

LUI : Merci à vous.

ELLE : Je peux aller dormir ?

LUI : Non... pas maintenant, plus tard.

LE POLICIER : Possédez-vous une arme ? Ah, oui, montrez-la moi... Savez-vous vous en servir ?

LUI : Non.

LE POLICIER : Ce n’est pas grave. Vous n’en aurez pas besoin. Je vais faire ma ronde à l’extérieur. Le devoir m’appelle. Par hasard, auriez-vous une cigarette ?

LUI : Je ne fume pas, mais...

ELLE : Tenez, en voici une. Tout à l’heure, le professeur a oublié son paquet.

LE POLICIER : Merci à vous, vous savez, en général je ne fume pas, mais quand je travaille... ça paraît évident. Je me fonds mieux dans le décor.

Il se retire. LUI se dirige vers la fenêtre et observe quelques secondes sans dire un mot.

LUI : Il est bon... Regarde ça.

ELLE : Maman s’est endormie... Écrire l’aura épuisée. Te souviens-tu de son dernier anniversaire ? Elle avait composé ce magnifique poème...

LUI : On voit à sa démarche que c’est un professionnel... Notre ange gardien.

Il se retourne vers sa femme.

LUI : Mais, pourtant...

ELLE : Que se passe t-il, encore ?

LUI : Peut-être que toutes ces précautions sont inutiles. Rien n’arrêtera ce malade. Je le sens.

ELLE : Et moi je ne sens plus rien.

LUI : Peut-être qu’il serait préférable qu’il me tue.

ELLE : Peut-être.

LUI : Ou bien... que je le fasse moi-même ? Maintenant. Veux-tu?

ELLE : Quoi ?

LUI : Tue-moi.

ELLE : Je ne peux pas... Pas maintenant... Je suis fatiguée.

LUI : Bien.

Il pose le pistolet sur sa tempe. Le tient quelques secondes, mais le repose à l’entrée fracassante du policier.

LUI : Que vous arrive t-il ?

LE POLICIER : Rien, je veux juste me réchauffer un peu... C’est difficile... J’ai les nerfs qui lâchent. Je souffre d’hallucinations...

LUI : Prépare-lui un thé.

LE POLICIER : Par trois fois, il m’a semblé voir mon père.

LUI : Votre père ? Quel rapport...

LE POLICIER : J’ai cru... Ce n’est rien, je supporte sans doute mal toute cette tension... Ça n’est pas lui, ça ne peut pas être lui. Ça ne peut pas être mon père. Regardez, vous, je vous en prie. Par la fenêtre. Est-ce lui ?

LUI : Qui ?

LE POLICIER : Mais mon père ! Je vous en prie.

LUI s’approche de la fenêtre et regarde.

LUI : Il n’y a personne.

LE POLICIER : Le vieux monsieur, avec une canne. Il porte des lunettes. Il n’est plus là ?

LUI : Non.

LE POLICIER : Je le savais. J’en étais sûr. Je vous remercie... Je savais bien que ce n’était pas mon père. Je me suis figuré que... Mais c’est impossible... Comment serait-ce possible ? Ça n’est pas mon père, ça ne peut pas être lui. Touchez les paumes de mes mains, elles sont moites... Voyez comme elles tremblent !

LUI : Ressaisissez-vous, enfin !

LE POLICIER : Je dois vous avouer que, sur mon temps libre, je pratique les sciences occultes. C’est parfois utile, dans ma profession. Pourquoi me regardez-vous ainsi ?

LUI : Je ne vous regarde pas.

ELLE : Prenez du thé.

Elle tend une tasse de thé au policier.

LE POLICIER : Les sciences occultes me donnent la possibilité de prédire l’avenir, et de pénétrer le passé... Permettez... Vous êtes gaucher, fumeur, vous avez une fille et des problèmes au pancréas. Le blanc est votre couleur préférée...

LUI : Vous avez tout faux.

LE POLICIER : Mon père aimait le blanc... Lisez-vous des romans policiers ?

LUI : Ce n’est pas votre problème.

ELLE : Mais l’avenir ? Savez-vous ce que l’avenir nous réserve ?

LE POLICIER à l’homme : Cela vous intéresse, de savoir comment vous mourrez ? Montrez-moi votre main.

LUI retire sa main de celle du policier.

LUI : Non.

LE POLICIER : N’ayez pas peur ! Vous mourrez... comme tout le monde !

Un temps. Ils se tiennent tous trois autour de la table.

ELLE : Nous pourrions commencer à jouer ?

LE POLICIER : Jouer à quoi ?

ELLE : C’est simple... c’est lui qui a conçu ce jeu. D’accord ?

LUI : Ça m’est égal.

LE POLICIER : J’adore jouer. Que dois-je faire ?

ELLE : Rien. Prenez place ! Ça s’appelle jeu de larmes. Les règles sont simples. Le premier qui pleure gagne.

LE POLICIER : Intéressant.

ELLE : Alors ?

LE POLICIER : C’est d’accord.

ELLE à son mari : Prêt ?

LUI :Oui.


Ils s’asseyent autour de la table. Ils se regardent sans sourciller, dans un silence absolu. Leur visage se fige. Pas un bruit, pas un mouvement. Progressivement, l’expression du POLICIER change. Douleur et tristesse commencent à apparaître sur son visage. Une tristesse immense. Profonde. Première larme. Ils le regardent, incrédules, sans prononcer un mot. Le POLICIER pleure, sincèrement, comme jamais personne avant lui.

FIN.

Traduit par Karine Samardzija

Kucanje na vratima. ONA krene ka vratima.

ONA : Ja ću otvoriti.

ON : Čekaj...

ONA : Pusti mi ruku.

ON : Prvo pitaj kroz vrata.

Kucanje.

ON : Zašto kuca tako odlučno?

ONA : To me boli...pusti...

ON : Stani, ne miči se. To je on.

ONA : Pusti me!

ON : Treba bježati...na drugu stranu.

ONA prilazi i otvara vrata. Ne vidimo pridošlicu. ONA razgovara s njim.

ONA : Za tebe je...iz policije. Pridošlici Pričekajte trenutak, molim vas.

ON : Ne puštaj nikoga u kuću.

ONA : Nema smisla da ostavljamo policiju da čeka ispred vrata.

ON : Jesi sigurna da je policija?

ONA : Tako kaže. Primi ga...završi već jednom s ovim, pa neka ide. Poslije ćemo se još malo svađati, pa na spavanje.

ON : Dobro. Uvedi ga.

ONA odlazi do vrata, otvara ih. Gleda zbunjeno.

ONA : Nema ga.

ON : Kako nema?

ONA : Ne znam. Nema.

ON : Policija ne nestaje tek tako.

ONA zatvori vrata.

ONA : Idem da legnem. Laku noć.

ON : Jesi sigurna da je to bio policajac?

ONA : Rekao je da je iz policije. A kad neko kaže da je iz policije, onda je policajac.

ON : Daj mi one kapi za smirenje.

ONA : Nema kapi.

ON : Trne mi ruka...tu...Bože...

ONA : Uzmi nešto i čitaj.

ON : Knjige ne smiruju!

Kucanje. ON se zaledi.

ON : Ne mogu više! Odlazite! Pustite me na miru!

ONA otvori. Ulazi POLICAJAC.

POLICAJAC : Dobro vam veče.

ONA : Gdje ste nestali? Maločas sam vas tražila...

POLICAJAC : Morao sam provjeriti kuću sa vanjske strane...Eksterijerno osmatranje. Oprostite, nisam se ni predstavio...

Iz džepa vadi legitimaciju i pokuzuje je.

POLICAJAC : Znači, ovdje se to desilo?

ON : Ko vas je zvao?

POLICAJAC : Ah, da, vaš poznanik, direktor pozorišta. Znate, možda ste primijetili, to je moj brat blizanac.

ONA : Da, da, stvarno...

ON : Sličnost je očita. Samo...

POLICAJAC : Šta? Recite...slobodno.

ON : Izgledate kao da vas igra isti glumac, samo što njega igra loše, a vas...

POLICAJAC : To je govorio i naš pokojni otac. Nego, vratimo se poslu. Ovo je, dakle, mjesto zločina?

ON : Kojeg zločina?

POLICAJAC : Smirite se, mislim na ono što se u ovoj sobi odigralo prije...koliko...više od 13 godina?

ON : Da.

Policajac razgleda sobu.

ON : Treba provjeriti prozor. Pogledajte, pored je oluk. Može se popeti svakog časa.

POLICAJAC : Kontraklijent može da slomije vrat.

ON : On je spretan kao majmun.

POLICAJAC : Mogli bi ugraditi dodatnu zaštitu, pokretnu zampiku koja spriječava nasilno otvaranje. Treba je postaviti ovdje...ustvari, najbolje bi bilo dvije zampike...tu..i tu.

ONA : Sada je kasno da zovemo majstore.

POLICAJAC : To nije ni važno. Ionako ću ja cijelu noć hodati ispred vaše kuće i osmatrati. Biće vam zanimljivo da vidite kako ja to radim. Koristim poseban metod. Izumio ga je profesor Limonov, 1990 i neke...Poučno i zanimljivo. Ovako, prvo se krećem u blizini objekta...ovako...onda prelazim na drugu stranu, u dijagonali...Latinično „n“...Ponavljam nekoliko puta...Potom...stanem...i osmatram. Prvo detalje...onda cjelinu... Pogled takođe pomjeram tako da u zraku pravi slovo „n“. Važno je uhvatiti pravi ritam, tako se postiže prirodnost. A prirodnost je neprimjetna. A biti neprimjetan, to je najteže.

ON : Hvala vam.

POLICAJAC : Najzanimljiviji dio dolazi kada ugledam potencijalnog napadača. U tom trenutku počinjem sa metodom čitanja misli...U stanju sam brzo otkriti njegove namjere, jer, znate, ova metoda mi omogućava da čitam između redova.

ON : To je tako umirujuće.

POLICAJAC : Život će za vas opet biti lijep.

ON : Hvala vam.

ONA : Mogu li ja na spavanje?

ON : Ne...ne sad, kasnije.

POLICAJAC : Da li imate oružje? Ah, da, vidim...Znate li ga koristiti?

ON : Ne.

POLICAJAC : To je uredu. Neće vam ni trebati. Ja sada odoh vani. Zadatak počinje. Da nemate slučajno cigaretu?

ON : Ja ne pušim, ali...

ONA : Evo, ima, danas je profesor zaboravio kutiju.

POLICAJAC : Hvala vam, znate, ja inače ne pušim, ali kad radim...izgleda prirodnije. Bolje se uklapam u okolinu.

Izađe. ON odlazi do prozora i posmatra par sekundi bez riječi.

ON : Dobar je...pogledaj...

ONA : Mama je zaspala. Ovo pisanje ju je iscrpilo. Sjećaš se njenog prošlog rođendana? Napisala je onu divnu poemu...

ON : Po hodu se vidi da je profesionalac...Naš anđeo čuvar.

Okrene se ka ženi.

ON : A, ipak...

ONA : Šta je sad?

ON : Možda sve ovo nema smisla. Onog luđaka ništa neće zaustaviti. Osjećam to.

ONA : Ja više ništa ne osjećam.

ON : Možda je ipak najbolje da me ubije.

ONA : Možda.

ON : Ili...da to uradim sam?...Sada. Hoćeš ti?

ONA : Šta?

ON : Ubij me.

ONA : Ne mogu...sad...umorna sam.

ON : Dobro.

Prisloni pištolj na slijepoočnicu. Drži par sekundi, a onda ga prene policajčev nagli ulazak.

ON : Šta je bilo?

POLICAJAC : Ništa, samo da se malo ugrijem...Teško je...Živci popuštaju, pričinjava mi se...

ON : Daj mu čaja.

POLICAJAC : Tri puta mi se učinilo da vidim svog oca.

ON : Vašeg oca? Kakve on veze ima...

POLICAJAC : Učinilo mi se...Ali ništa, to je od napetosti...Nije on...Ne može biti...Nije moj otac. Pogledajte vi, molim vas, kroz prozor. Ima li ga?

ON : Koga?

POLICAJAC : Pa mog oca. Molim vas.

ON prilazi prozoru i gleda.

ON : Nema nikog.

POLICAJAC : Stariji gospodin, sa šeširom, nosi naočale...Nema?

ON : Ne.

POLICAJAC : Znao sam...znam...Hvala vam...Znao sam da nije moj otac. Pretpostavio sam...to ne može...kako bi on...nije moj otac, nije.
Pogledajte moje dlanove, znoje se...Jel vidite kako mi se ruke tresu.

ON : Smirite se.

POLICAJAC : Znate, ja se u slobodno vrijeme bavim okultnom naukom. Ponekad je koristim i u poslu. (Muškarcu) Zašto me tako gledate?

ON : Ne gledam vas.

ONA : Uzmite čaj.

Doda policajcu šolju čaja.

POLICAJAC : Moje okultne sposobnosti mi omogućavaju da predvidim budućnost, pogodim prošlost...Dozvolite...Vi ste ljevak, pušač, imate kćerku i probleme sa gušteračom, omiljena boja vam je bijela...

ON : Baš ništa niste pogodili.

POLICAJAC : Moj otac je volio bijelo...Kakav je vaš odnos prema detektivskim romanima?

ON : To nije vaš problem.

ONA : A budućnost? Šta će biti s nama?

POLICAJAC (muškarcu) : Interesuje vas kako ćete umrijeti? Dajte mi svoj dlan.

ON istrgne dlan iz policajčeve ruke.

ON : Ne.

POLICAJAC : Ne plašite se...umrijet ćete...kao i svi.

Pauza. Svo troje sjede za stolom.

ONA : Znate šta bi sad mogli? Da igramo.

POLICAJAC : Šta?

ONA : Jednostavno je...on je izmislio tu igru. Može?

ON : Svejedno mi je.

POLICAJAC : Volim igre. Šta treba da radim?

ONA : Ništa. Sjednite tu...Zove se Igra plakanja. Pravila su jednostavna. Ko prvi zapleče – pobjednik je.

POLICAJAC : Zanimljivo.

ONA : Može?

POLICAJAC : Hajde.

ONA (mužu) : Spreman?

ON : Da.

Sjede za stolom. Netremice se gledaju, u potpunoj tišini, bez promjene izraza na licu. Bez zvuka i pokreta. POLICAJAC postepeno mijenja raspoloženje. Bol i tuga postaju očiti na njegovu licu. Velika tuga. Iskrena i duboka.. Prva suza. Oni ga gledaju u nevjerici, bez riječi. POLICAJAC plače, iskreno, kao niko prije njega.

KRAJ

Par Almir Imširević

Almir Imširević est né en 1971 en Bosnie-Herzégovine.

Auteur dramatique, scénariste, nouvelliste, auteur de critiques et d’essais sur le théâtre, il enseigne actuellement au conservatoire de Sarajevo.

Ses textes ont reçu de nombreuses distinctions, dont le prix de la critique du MESS, et ont été présentés en Bosnie, en Slovénie, en Pologne, en Suisse, au festival Act’in de Luxembourg, au festival d’Avignon et à Paris lors de "Balkanisation générale".

Source : Maison d’Europe et d’Orient

Le texte est entièrement illustré par Jacques Mallon, artiste-peintre, qui vit actuellement à Paris. Les croquis présentés ici ont été réalisés au cours de ses nombreux voyages. Vous trouverez également peintures, dessins et aquarelles sur son site