Otisak

Umočili smo ruke u crvenu farbu, prislonili dlanove na bijelu dasku i utisnuli tragove. Očeva i moja ruka, jedna do druge, osakaćeni oktopodi koji su stajali na mjestu gdje je trebalo biti upisano ime broda.

"Ne znam kako se ovo čita, ali je odlično ime za brod.", rekao je otac i uzeo konopac kojim je vezao otok...da ne otplovi. Bilo je to prije 27 godina. Otok je još uvijek na svom mjestu.

Juče me majka zamolila da zamijenim staro ogledalo iz kupatila u njenom stanu. Pažljivo sam skinuo staklo, a potom i policu na kojoj je stajala jedna četkica za zube. Na donjoj strani police ugledao sam crni trag topljenja, naboranu plastiku koja je ličila na zaleđenu površinu tek proključale kafe u džezvi.

Sjetio sam se kako je otac, par godina prije smrti, u ono vrijeme kada struje nije bilo danima, sa svijećom ušao u kupatilo, odložio je na mermernu ploču ispod ogledala i poslije par sekundi shvatio da plamen topi dno police (sa dvije četkice za zube).

Kao kakvo nestašno, ali i obzirno dijete, pokušao je prikriti tragove.

Plastika je sačuvala "fosil", jasno ucrtani otisak očevog prsta.

Ne znam kako se čita, ali je divna poruka.

Traduit par Almir Imširević

Nous plongeons les mains dans la peinture rouge, posons nos paumes sur le bois blanc, y laissant ainsi nos traces. La main de mon père, la mienne, l’une et l’autre, poulpes estropiés qui se seraient trouvés à l’endroit même où se grave le nom du bateau.

« Je ne sais pas comment le lire, mais ce sera un joli nom de bateau », me dit mon père en s’emparant de la corde qui retenait l’île... afin que celle-ci ne s’enfuie pas à toutes jambes. C’était il y a vingt-sept ans. L’île n’a pas bougé depuis.

Hier, ma mère m’a demandé de venir remplacer le vieux miroir de la salle de bain. Avec précaution, j’ai retiré le verre, puis l’étagère sur laquelle se trouvait une brosse à dents. En retournant l’étagère, j’ai aperçu une trace noirâtre de suie. Le froissement du plastique, boursouflé comme une surface gelée, rappelait l’écume du café qui commence à monter dans la džezva [1].

Je me suis souvenu alors que mon père, quelques années avant sa mort, en ces temps où nous n’avions pas l’électricité tous les jours, était entré avec une bougie dans la salle de bain, l’avait posée sur la vasque en marbre, sous le miroir, jusqu’à ce qu’il réalise, en l’espace de quelques secondes, que la flamme commençait à brûler le dessous de l’étagère (sur laquelle se trouvaient deux brosses à dents).

Comme un gamin pris en faute, il avait tant bien que mal essayé d’effacer les traces.

Le plastique en avait conservé le fossile, l’empreinte clairement dessinée du doigt de mon père.

Je ne sais pas comment le lire, mais c’est un merveilleux message.

Par Karine Samardzija

[1Petite casserole servant à préparer le café turc