Le pain de la mélancolie

Je le vois nettement. Un garçon de trois ans. Il s’est endormi sur un sac de farine vide, dans la cour du moulin. Un lourd scarabée bourdonnant vole bas au-dessus de lui et lui dérobe son sommeil.

Le garçon se contente d’entrouvrir légèrement les yeux, il a encore envie de dormir, il ne sait pas où il est...

J’entrouvre légèrement les yeux, j’ai encore envie de dormir, je ne sais pas où je suis. Quelque part dans le no man’s land entre le sommeil et le jour. C’est l’après-midi, cette intemporalité, justement, de fin d’après-midi. Fracas régulier du moulin. L’air est saturé de fines poussières de farine, légère démangeaison de la peau, bâillement, étirement. On entend la voix de gens qui parlent, paisible, monotone, soporifique. Quelques charrettes sont à l’arrêt, dételées, à moitié remplies de sacs, tout est recouvert de cette poussière blanche. Un âne paît non loin de là, la patte attachée à une chaîne.

Peu à peu, le sommeil s’est retiré totalement. Ils sont arrivés au moulin ce matin, alors qu’il faisait encore nuit, avec sa mère et trois de ses sœurs. Il voulait aider avec les sacs, mais on ne le lui a pas permis. Ensuite, il s’est endormi. Elles sont sûrement prêtes, maintenant, elles auront tout fait sans lui. Il se lève et regarde autour de lui. On ne les voit pas. Ce sont les premiers pas de la peur, encore imperceptibles, tranquilles, une supposition seulement, immédiatement rejetée. Il ne les voit pas, mais elles sont sûrement à l’intérieur, ou de l’autre côté du moulin, ou bien encore elles dorment sous la charrette, à l’ombre.

La charrette n’est pas là non plus. Cette charrette peinte en bleu ciel avec son coq dessiné à l’arrière.

C’est alors que la peur déferle et le remplit, comme lorsqu’ils vont remplir la petite cruche à la fontaine, l’eau s’élève, chasse l’air et déborde. Le jet de la peur est bien trop fort pour son corps de trois ans qui se remplit très vite et qui manque bientôt d’air. Il ne peut même pas éclater en sanglots. Pour pleurer, il faut de l’air, pleurer, c’est expirer longuement et bruyamment la peur. Mais il y a encore de l’espoir. J’entre en courant dans le moulin, le bruit est très fort, les mouvements saccadés, deux géants blancs versent du grain dans la gueule du moulin, tout est enveloppé d’un brouillard blanc, les énormes toiles d’araignée dans les coins sont lourdes de farine, un rayon de soleil se faufile à travers les hautes fenêtres brisées et, tout le long de ce rayon, on peut voir les particules de poussière mener un combat de Titans. La mère n’est pas là. Ni aucune des sœurs. Un homme costaud, plié sous le poids du sac, manque de le renverser. On le réprimande et lui demande de sortir, il gêne.

Maman ?

Le premier cri, qui n’en est même pas un, se termine par un point d’interrogation.

Mamaan ?

Le dernier « an » est allongé avec le désespoir qui croît.

Mamaaan... Mamaaaaaaaan...

La question a disparu. Désespérance et fureur, une miette de fureur. Qu’y a-t-il encore dedans. L’incrédulité. Comment ça ? Les mères n’abandonnent pas leurs enfants. Ce n’est pas juste. Ça n’arrive pas. « Abandonné » est le mot qu’il ne connaît pas encore. Que je ne connais pas. L’absence de mot n’enlève pas la peur, au contraire, elle en accumule davantage, la rend encore plus intolérable, écrasante. Les larmes viennent, c’est leur tour maintenant, l’unique réconfort. Au moins, il peut pleurer, la peur s’est libérée, la cruche de la peur a débordé. Les larmes jaillissent sur ses joues, sur mes joues, elles se mêlent à la poussière de farine sur le visage, eau, sel et farine, et pétrissent le premier pain de la douleur. Le pain qui ne finit jamais. Le pain de la mélancolie, qui nous nourrira durant toutes les années à venir. Son goût salé sur les lèvres. Grand-père déglutit. Je déglutis moi aussi. Nous avons trois ans.

Au même moment, une charrette bleu clair avec un coq à l’arrière soulève de la poussière en s’éloignant du moulin.

On est en 1917. La femme qui conduit la charrette bleu clair a vingt-huit ans. Huit enfants. Tous affirment qu’elle était grande, blanche de peau et belle. Son prénom le confirme aussi. Kala. Même si, à cette époque, il est peu probable que l’on ait tiré son sens du grec : belle. Kala et c’est tout. Un nom. C’est la guerre. La Grande Guerre, comme on dit, touche à sa fin. Et, comme toujours, nous sommes du côté des perdants. Le père de mon grand-père de trois ans est quelque part au front. Il fait la guerre depuis 1912 . Depuis quelques mois, on est sans nouvelles de lui. Il rentre pour quelques jours, fait un enfant et repart. N’ont-ils pas obéi à un ordre durant ces permissions. La guerre se durcit, il faudra des soldats. Il n’a guère de succès avec les futurs soldats, il ne naît que des filles : pas moins de sept. Lorsqu’il revient dans sa division, on doit sûrement le mettre aux arrêts pour chacune d’elles.
Il ne reste plus rien des quelques pièces d’argent cachées en cas de besoin, la grange a été vidée, la femme a vendu ce qui pouvait l’être : le lit à ressort et à tête en métal, rare en ces temps, ses deux tresses, les pendars de ses noces. Les enfants hurlent, affamés. Il ne reste qu’un veau et un âne qui tire la charrette en ce moment. Avec le veau, elle s’efforce de labourer. L’automne va vers l’hiver. Elle a réussi à quémander quelques ballots de grain et maintenant, elle rentre du moulin avec trois sacs de farine. Ses filles dorment dans la charrette, entre les sacs. Elles s’arrêtent au milieu du chemin pour que l’âne puisse se reposer.

— Maman, on a oublié Guéorgui.

La voix effrayée provient de derrière son dos – Dana, l’aînée.

Silence.

Silence.

Silence.

Un silence épais et pesant. Un silence et un secret qui se transmettra plus tard, année après année. Que fait la mère, pourquoi se tait-elle, pourquoi ne force-t-elle pas la charrette à faire immédiatement demi-tour et à galoper vers le moulin.

C’est la guerre, les gens sont des êtres humains, ils ne laisseront pas un enfant de trois ans tout seul. C’est un garçon, quelqu’un le prendra, s’en occupera, il y a des femmes stériles avides d’enfants, il aura plus de chance. Ce sont des mots que j’essaie de trouver dans ses pensées. Mais là, il n’y a qu’un silence.

On l’a oublié, on l’a oublié, répète la fille dans son dos à travers ses larmes. Peu importe si le mot est différent : on l’a abandonné.

Encore une longue minute qui passe. J’imagine le visage de ceux qui ne sont pas encore nés, de cette minute ils jettent un regard furtif et retiennent leur souffle. Les voici, qui se montrent à travers la palissade du temps, mon père, ma tante, l’autre tante, voici mon frère, me voici moi aussi, voici ma fille qui se hausse sur la pointe des pieds. C’est de cette minute et du silence de la jeune femme que dépend leur, notre, apparition au fil des ans. La femme soupçonne-t-elle tout ce qui est en train de se résoudre en ce moment. Enfin, elle lève la tête, comme si elle se réveillait, revient là où elle est et regarde autour d’elle. La plaine de Thrace infinie, des chaumes brûlés, la lumière changeante du couchant, l’âne qui broute des herbes desséchées, indifférent à tout, les trois sacs qui finiront au beau milieu de l’hiver, trois de ses six filles qui attendent ce qu’elle va dire.

Le péché est déjà accompli, elle a hésité un instant.

Elle a pensé, ne serait-ce qu’une minute, l’abandonner. Elle a la voix sèche. Si tu veux, tu peux y retourner. C’est adressé à Dana, la plus grande, qui a treize ans. La décision est rejetée sur un autre. Elle ne dit pas « on va retourner », elle ne dit pas « retourne là-bas », elle ne bouge pas. Et pourtant, mon grand-père de trois ans a encore une chance. Dana saute de la charrette et court sur le chemin noir.

Nous, qui regardons à travers la palissade de cette minute, encore pas nés, nous rentrons la tête et poussons un soupir de soulagement.

Le soir tombe, le moulin est demeuré des kilomètres en arrière. Une fillette de treize ans court sur le chemin noir, pieds nus, la brise vespérale déploie sa robe. Tout est vide alentour, elle court pour épuiser sa propre peur, la prendre à la gorge. Elle ne regarde pas sur les côtés, chaque buisson ressemble à un homme tapi, toutes les histoires terribles qu’elle a écoutées le soir, de bandits, loups-garous, dragons, mauvais génies et loups courent par meutes entières sur ses talons. Si elle se retourne, ils vont lui sauter sur le dos.

Je cours, je cours, je cours en ce soir de septembre encore tiède, seul au beau milieu d’un champ, sur la boue séchée du chemin, que je sens de plus en plus fortement sous mes pas, mon cœur cogne dans ma poitrine, là-bas, quelqu’un est accroupi au bord du chemin, mais pourquoi il a le bras bizarrement tordu vers le haut, ah, c’est un buisson... Voici, au loin, les premières lumières du moulin... C’est là que doit être mon frère... grand-père... moi âgé de trois ans.

La mère, qui est aussi mon arrière-grand-mère, a vécu quatre vingt treize ans, passant de la fin d’un siècle à celle d’un autre, elle faisait partie de mon enfance. Ses enfants ont grandi, ils se sont dispersés, l’ont quittée, ont vieilli. Seul l’un d’entre eux ne s’est jamais séparé d’elle et a continué à s’occuper d’elle jusqu’à sa mort. Le garçon oublié. L’histoire du moulin était entrée dans les secrets de la chronique familiale, tous la chuchotaient, qui avec compassion à l’égard de grand-mère Kala et en témoignage de ces temps terribles, qui pour plaisanter, qui d’un ton ouvertement accusateur, comme ma grand-mère. Mais personne ne la racontait devant grand-père. Lui non plus n’y a jamais fait allusion. Et il ne s’est pas séparé de sa mère.

Ironie tragique comme on n’en trouve habituellement que dans les mythes. Lorsque l’histoire est parvenue jusqu’à moi, cet après-midi-là, l’héroïne principale n’était plus là. Je me rappelle avoir tout d’abord éprouvé de la fureur et de l’incrédulité, comme si c’était moi que l’on avait abandonné. Pour la énième fois j’ai douté de la justice universelle. Cette femme a vécu jusqu’à un âge très avancé entourée des soins de ce garçon de trois ans naguère abandonné. Mais peut-être est-ce justement cela le châtiment. Vivre aussi longtemps et avoir chaque jour à ses côtés cet enfant. L’abandonné.

Traduit par Marie Vrinat-Nikolov

Виждам го ясно. Едно момче на три. Заспало е върху празен чувал от брашно, в двора на мелницата. Някакъв тежък бръмчащ бръмбар минава ниско над него и му открадва съня.

Момчето само открехва леко очите си, спи му се още, не знае къде е...

Само открехвам леко очите си, спи ми се още, не знам къде съм. Някъде в ничията земя между съня и деня. Следобед е, точно онова безвремие на късния следобед. Равномерното бумтене на мелницата. Въздухът е пълен с малки прашинки брашно, лек сърбеж по кожата, прозявка, протягане. Чува се говор на хора, спокоен, монотонен, унасящ. Няколко каруци стоят разпрегнати, до половината са пълни с чували, всичко е посипано с този бял прах. Едно магаре пасе наблизо, кракът му е вързан със синджир.

Постепенно сънят се е оттеглил напълно. Днес по тъмно сутринта дойдоха на мелницата с майка му и три от сестрите му. Той искаше да помага с чувалите, но не му дадоха. После е заспал. Те сигурно са готови вече, свършили са всичко без него. Става и се оглежда. Не се виждат наоколо. Ето първите стъпки на страха, все още незабележими, тихи, само предположение, което е отхвърлено веднага. Няма ги, но сигурно са вътре или от другата страна на мелницата, или спят под каруцата на сянка.

Няма я и каруцата. Онази боядисана в светлосиньо каруца с нарисувания отзад петел.

И тогава страхът приижда, изпълва го, както когато пълнят на чешмата малката стомна, водата се вдига, избутва въздуха навън и прелива. Струята на страха е твърде силна за тригодишното му тяло и то се пълни бързо, скоро не му остава въздух. Не може дори да се разреве. Плачът изисква въздух, плачът е едно дълго озвучено издишване на страх. Но все още има надежда. Изтичвам навътре в мелницата, тук шумът е много силен, движенията припрени, двама бели великани изсипват зърно в устата на воденицата, всичко е в бяла мъгла, огромните паяжини по ъглите са натежали от брашното, един слънчев лъч минава през счупените високи прозорци и в дължината на този лъч може да се види титаничната битка на прашинките. Майката я няма тук. Нито някоя от сестрите. Един едър мъж превит под чувала едва не го отнася. Скарват му се да излезе, че пречи.

Мамо?

Първият вик, дори не е вик, е с въпросителна накрая.

Мамоо?

Последното «о» се удължава, защото и отчаянието расте.

Мамооо... Мамооооооо...

Въпросът е изчезнал. Безнадеждност и гняв, една троха гняв. Какво още има вътре. Недоумение. Как така? Майките не изоставят децата си. Не е честно. Това не се случва. «Изоставен» е думата, която още не знае. Не зная. Отсъствието на думата не отменя страха, напротив, натрупва още повече, прави го още по-непоносим, премазващ. Сълзите тръгват, сега е техният ред, единствените утешители. Поне може да плаче, страхът се е отпушил, стомната на страха е преляла. Сълзите рукват по бузите му, по бузите ми, смесват се с брашнения прах по лицето, вода, сол и брашно, и омесват първият хляб на скръбта. Хлябът, който никога не свършва. Хлябът на тъгата, който ще ни храни през всички следващи години. Соления му вкус по устните. Дядо ми преглъща. Преглъщам и аз. На три сме.

По същото време една светлосиня каруца с петел отзад вдига прах, отдалечавайки се от мелницата.

Годината е 1917. Жената, която кара светлосинята каруца, е на 28. Има осем деца. Всички твърдят, че била едра, бяла и красива. Името й също го потвърждава. Кала. Макар по онова време едва ли някой да е извеждал значението му от гръцки - хубава. Кала и толкова. Едно име. Война е. Голямата война, както й викат, върви към края си. И както винаги, ние сме от губещата страна. Бащата на тригодишния ми дядо е някъде на фронта. Воюва от 1912. От няколко месеца няма вест от него. Връща се за по няколко дни, прави дете и заминава. Дали не са изпълнявали заповед в тия почивки. Войната се затяга, ще трябват войници. Той не успява много с бъдещите войници, раждат му се все момичета - цели шест. Сигурно, като се върне във войсковата си част, го вкарват в ареста за всяко.
Няколкото скрити за черни дни сребърника вече са свършили, хамбарът е опразнен, жената е продала каквото може да се продаде - леглото с пружината и металната табла, рядкост по онова време, двете си плитки, пендарите от сватбата. Децата реват гладни. Останал е един вол и едно магаре, което сега тегли каруцата. С волът се мъчи да оре. Есента отива към зима. Успяла е да измоли няколко чувала жито и сега се връща от мелницата с три торби брашно. Между торбите в каруцата спят дъщерите й. По средата на пътя спират да почине магарето.

— Мамо, забравихме Георги.

Уплашеният глас идва зад гърба й - Дана, най-голямата.

Мълчание.

Мълчание.

Мълчание.

Плътно и тежко мълчание. Тишина и тайна, която ще се предава година след година по-късно. Какво прави майката, защо млъква, защо не обръща час по-скоро каруцата и не препусне обратно към мелницата.

Война е, хора са, няма да оставят едно тригодишно дете само. Момче е, ще го прибере някой, ще го отгледа, има ялови жени петимни за деца, повече късмет ще има. Думи, които се опитвам да намеря в мислите й. Но там има само едно мълчание.

Забравили сме го, забравили сме го, повтаря дъщерята зад гърба й през сълзи. Нищо, че думата е друга – изоставили сме го.

Минава още една дълга минута. Представям си как от тази минута надничат затаили дъх лицата на неродените. Ето ги, подават се през оградата на времето баща ми, леля ми, другата леля, ето го брат ми, ето ме и мен, ето я дъщеря ми, повдигнала се е на пръсти. От тази минута и от мълчанието на младата жена зависи тяхното, нашето явяване през годините. Дали жената подозира колко неща се решават сега. Най-сетне вдига глава, сякаш се събужда, връща се на мястото, оглежда се. Безкрайното поле на Тракия, изгорели стърнища, променящата се светлина на залеза, магарето, което дъвче някакви прегорели треви, безучастно към всичко, трите чувала, които ще свършат точно в средата на зимата, три от шестте дъщери, които чакат какво ще каже.

Грехът вече е сторен, поколебала се е.

Помислила си е, макар и за минута, да го остави. Гласът й е сух. Ако искаш, можеш да се върнеш. Казано е към Дана, най-голямата, на 13. Решението е прехвърлено на друг. Не казва «ще се върнем», не казва «върни се», не помръдва. И все пак тригодишният ми дядо има още един шанс. Дана скача от каруцата и хуква по черния път обратно.

Ние, надничащите през оградата на тази минута, неродените още, прибираме глави и си отдъхваме.

Смрачава се, мелницата е останала километри назад. Едно момиче на 13 тича по черния път, босо, вечерният вятър развява роклята й. Наоколо е празно, тича, за да измори собствения си страх, да му вземе дъха. Не гледа встрани, всеки храст прилича на спотаил се мъж, всички страшни истории, които е слушала вечер за разбойници, караконджули, змейове, духове и вълци тичат на глутница подире й. Обърне ли се, ще се хвърлят на гърба й.

Тичам, тичам, тичам в още топлата септемврийска вечер, сам сред едно поле, по спечената кал на пътя, която с всяка крачка усещам все по-силно, сърцето ми се блъска в гърдите, там някой е клекнал край пътя, но защо ръката му е така странно извита нагоре, ох, храст е... Ето в далечното първите светлини на мелницата... Там трябва да е моят тригодишен брат... дядо... аз.

Майката, и моя прабаба, живя 93 години, мина от единия край на века до другия, беше част и от моето детство. Децата й порастнаха, пръснаха се, напуснаха я, остаряха. Само едно от тях никога не се отдели и продължи да се грижи за нея до смъртта й. Забравеното момче. Историята с мелницата беше влязла в тайната родова хроника, всички я шушукаха, кой със съчувствие към баба Каля и като свидетелство за това какво било времето, кой като шега, кой с нескрито обвинение, като баба ми. Но никой не я разказваше пред дядо. И той не я разказа нито веднъж. И не се отдели от майка си.

Трагическа ирония, каквато обикновено откриваме в митовете. Когато историята стигна до мен в онзи следобед, главната героиня вече я нямаше. Спомням си, че първо изпитах гняв и недоумение, сякаш са изоставили мен самия. Изпитах поредно усъмняване във вселенската справедливост. Тази жена живя до дълбока старост под грижите на онова изоставено някога тригодишно момче. А може би точно това е наказанието. Да живееш толкова дълго и всеки ден до теб да е онова дете. Изоставеното.

Par Guéorgui Gospodinov

Guéorgui Gospodinov, né en 1968, est l’un des auteurs phares de la jeune génération des écrivains bulgares.

ll est l’auteur d’ Un Roman naturel (Phebus, 2002) qui a renouvelé profondément la prose bulgare en 1999 et a été traduit dans une vingtaine de langues. Il a également publié un recueil d’essais Les crises invisibles, (2013), et des nouvelles dont L’Alphabet des femmes (Arléa, 2003 rééd. 2014), ainsi de poèmes et de pièces de théâtre.

La plupart de ses œuvres ont été rééditées en Bulgarie, il a reçu plusieurs
prix nationaux, a été nominé à des prix européens prestigieux (Italie et Allemagne). A ce jour, il est l’écrivain bulgare contemporain le plus traduit.

Le pain de la mélancolie est extrait de son dernier roman, Physique de la mélancolie, éditions Intervalles, collection Sémaphores (INALCO/Intervalles), 2015.

Marie Vrinat-Nikolov, professeur des universités en langue et littérature bulgares à l’INALCO, est l’auteur de manuels de bulgare, ainsi que de nombreux articles et ouvrages sur l’histoire de la littérature bulgare, l’histoire de la traduction en Bulgarie et la pensée de la traduction littéraire, dont Miroir de l’altérité : la traduction, Ellug, 2006.
Elle a traduit en français plusieurs écrivains bulgares, tels que Yordan Yovkov, Yordan Raditchkov, Tzvetan Stoyanov, Vera Moutaftchieva, Ivailo Petrov, Kiril Kadiyski, Ivan Borislavov, Sevda Sevan, Viktor Paskov, Emilia Dvorianova, Alek Popov et Théodora Dimova.
Marie Vrinat-Nikolov a reçu des prix et distinctions pour son activité de traduction et de rayonnement de la culture bulgare en France. Pour en savoir plus, consultez son site