Partie IV

Retour sur VIRA & ISHWAR en Inde.

ISHWAR

L’armée ne nous donne que des lentilles et de la farine. C’est toute la ration que nous, cipayes, recevons. Un jour j’apporterai de la farine de maïs et des épinards – Je sais que c’est ce que Fateh préfère.

VIRA

Un jour.

ISHWAR

Kithey-ey [où est] Fateh ?

VIRA

Il est – allé – chercher du travail…

ISHWAR

Du travail ?

VIRA

En ville.

ISHWAR

Ouah ! Je n’aurais jamais pensé qu’il abandonnerait sa terre.

VIRA

Que veux-tu dire par abandonner ? Il ne l’a pas vendue – il ne ferait jamais ça !

ISHWAR

Je sais, Vira-pabhi… Je sais. Les champs de blé sont toute sa vie. Je suis heureux qu’il ne se contente pas d’attendre la pluie…

VIRA

Que signifiaient, le sais-tu, les 581 pas qu’il a faits en marchant à côté de mon doli ?

ISHWAR

Tu veux dire, pourquoi ces pas ?

VIRA

Haan.

ISHWAR

Rubb-i jaandley [Dieu seul le sait]… !

Pause. VIRA se met à rire.

ISHWAR

Qu’est-ce qu’il y a ?

VIRA

Rubb – tu as dit Dieu seul le sait… !

ISHWAR

Et alors ?

VIRA

Ton nom, Ishwar – ton nom veut dire Dieu !

Ils rient de concert. Puis

ISHWAR

Eh bien, je ne sais pas.

VIRA

Quoi ?

ISHWAR

Pourquoi il a fait tout ce chemin à pied alors qu’il aurait pu le faire à cheval… ! Un fou !

VIRA (d’un ton brusque)

Ne dis pas ça !

ISHWAR

Je – Je voulais dire que – qu’il a toujours été du genre à faire ce qui lui passait par la tête. Sans donner d’explication. Un jour, il a tout simplement disparu. Six ans qu’il avait, et personne ne savait où il était passé. Et puis, 3 jours plus tard, il était de retour chez lui ! Son père l’a battu avec ses chappals [sandales] pour lui faire dire où il avait disparu. Il n’a même pas pleuré !

VIRA

Donc il –(se retient)

ISHWAR

Fait ce qui lui passe par la tête, comme je l’ai dit.

PAUSE

ISHWAR

Dis à Fateh que j’espère qu’il sera à la maison la prochaine fois que je viendrai ! Ce n’est pas pareil quand on mange sans lui.

VIRA aquiesce. ISHWAR s’en va. VIRA craque et donne libre cours à ses pleurs.

VIRA

Fateh, Fateh… Je crie ton nom, guettant le bruit de tes pas en réponse à mon appel… Tu es la ligne tracée dans ma main avant notre naissance… Fateh, Fateh, où est le bruit de tes pas, Fateh…

Retour au campement à Majia Chumvi.

FATEH

Elle me demandait toujours de lui mettre du henné sur les mains. Elle disait qu’elle aimait bien les motifs que je faisais – des petits pieds qui couraient tout autour de sa paume…

ALLAUDDIN

Du henné ? Mon oncle mettait du henné sur sa barbe –

MEHTA

Ouah ! Un homme pieux.

ALLAUDDIN

C’était pour cacher son visage.

FATEH

Je peignais les motifs pour moi-même.

AMAR fait une marque avec sa main barbouillée de rouge.

FATEH

C’est quoi ça, Amar ?

AMAR

Chaque fois que ammi [mère] finissait de cuisiner, elle passait sa main sur le fumier. Elle disait que c’était pour remercier parce que notre nourriture venait de là.

ALLAUDDIN

Alors, tu devrais mettre ta marque sur les pieds de Mehta-ji ! Sans sa charrette qui nous apporte des provisions, où serions-nous ?

FATEH

Hé, Allaudin – tu veux te battre ?

ALLAUDDIN

Quoi ?

FATEH

Tu as dit qu’on lutterait en Afrique !

AMAR

Un match ! Un match !

MEHTA

Vous les coolies, vous êtes tous fous ! Ici c’est la jungle – pas ton Pendjab !

FATEH et ALLAUDDIN luttent, encouragés par les autres. ALLAUDDIN gagne.

ALLAUDDIN (citant les paroles de Fateh)

Ici au Pendjab on dit qu’une fois qu’on a terrassé un homme, on le bat à chaque fois ! C’est bien ce que tu m’as dit ?!

FATEH

Il y aura encore beaucoup d’autres matchs…

ALLAUDDIN

Arey-o ja Ta [Ô paysan], je te terrasserai chaque fois que nous nous battrons – avec ou sans viande à manger, hein Mehta-ji ?!

MEHTA

Comment vous, les coolies, pouvez-vous gaspiller toute cette énergie et avoir encore la force de travailler demain ?

AMAR

Arme secrète.

MEHTA (à Allauddin)

A suun vaat kurry chhe [qu’est-ce qu’il raconte] ?

ALLAUDDIN

Que le sahid est en train de dormir.

MEHTA

Et alors ?

FATEH

Il fait le travail de 10 hommes, avec ses deux mains. Nous, on se contente de le regarder !

ALLAUDDIN

Les sahibs ne sont pas les seuls à avoir un cerveau Mehta-ji.

MEHTA

Ils n’ont pas de cerveau. Ils ont des fusils.

FATEH

Et un cerveau.

LE CHŒUR

Car il en faut pour tailler

Un monde nouveau dans le vieux. /

Alors soulevez les pieds rendus las

Par le vers macaque, / levez les

Bras marbrés par la morsure de la

Mouche tsé-tsé / et tirez la bête

D’acier de ce marais pour la conduire

Dans la chaleur du désert rouge du Taru ! /

Ici le sol est dur et

Nous devons creuser / creuser / creuser /

Pour arracher les pierres des

Bras chauds de leur mère /

Et les empiler sur

Des remblais, / enfants maintenant

D’une mère d’acier. /

Mile 59 – Mackinnon Road dans le désert de Taru !

FATEH

Regarde où tu envoies les pierres, saale-ya !

ALLAUDDIN

Oui, oui, fais attention aux pieds du dikra !

FATEH

Je ne suis plus un gamin !

ALLAUDDIN

Alors pourquoi pleurer Vira ! Vira ! toutes les nuits dans ton sommeil ?

FATEH

Au moins les pleurs donnent de l’eau à ma gorge assoiffée ! Tu n’as pas d’eau pendant le jour et pas de larmes la nuit – bientôt tu seras aussi sec que ces arbres sans feuilles que nous avons dû abattre aujourd’hui !

ALLAUDDIN

Que sais-tu des larmes, Fateh ?

FATEH

Il m’a battu une fois à la lutte et le voilà qui se prend pour un gourou !

ALLAUDDIN

Tu as déjà tranché le cou d’un animal avec ton chakku –

FATEH

Kissu – c’est comme ça que les Africains appellent les couteaux ici –

ALLAUDDIN

Kissu – chakku – c’est la même chose – réponds-moi, tu as déjà regardé une chèvre dans les yeux en lui tranchant le cou ?

FATEH

Je sais, je sais, toi oui. Qu’est-ce qu’un boucher pourrait faire d’autre ?

ALLAUDDIN

Rester là sans défense…

FATEH

Sans défense ? Le boucher est celui qui tient le couteau ! C’est comme de dire que le sahib est sans défense un fusil à la main !

ALLAUDDIN

S’il ne sait pas tirer, il l’est.

FATEH

La chaleur te monte à la tête, tu devrais commencer par porter un topee comme le sahib Patterson !

AMAR

Allauddin-baba, tu m’apprendras à dépecer les animaux ?

ALLAUDDIN (riant)

La première leçon – comme disait toujours mon père – est "Jo-sey gaey voh jahaan-sey gaey" ; c’était son diction préféré – si tu n’es pas dans le rythme, tu n’es pas dans la vie !... Il était boucher à Bhuj. Mauvais boucher, mais bon musicien. Son frère aîné tenait lui aussi une boucherie, au bout de la route où nous avions la nôtre. Il mettait du henné dans sa barbe et tous le respectaient. Lui, c’était un bon boucher ! Tout le monde allait chez lui parce qu’on n’avait pas à attendre pour être servi en viande halal – ce qui n’était pas le cas pour les rares personnes à venir chez nous ! Parce que, chaque fois que nous avions des clients, mon père pensait qu’il s’agissait de spectateurs et se mettait à déployer son talent de musicien.

AMAR

Mais c’était bien, non ? qu’il aime la musique ?

ALLAUDDIN

Une fois, on était restés sans client des jours et des jours. Je coupais, coupais, coupais la viande, espérant servir un client. Mon père ne cessait de corriger le rythme de mes coups de hachoir – "Ai, murkha–saambld–to nuthi ? [Imbécile, tu ne m’écoutes pas ?] Jo taal-sey gaey voh jahaan-sey gaey !" Sans le faire exprès, je m’aperçus que mes coups de hachoir étaient rythmés ! Et alors, alors – je me suis mis à chanter ! Et tandis que mon père battait la mesure et que moi, je chantais et coupais la viande, notre réputation croissait. Les gens venaient de tous les coins de Bhuj pour voir et entendre le boucher chantant ! Nous rebaptisâmes notre boutique Teen Taal Halal ! Notre affaire ne cessait de prospérer tandis que, dans le même temps, la boutique de mon oncle sombrait comme un bateau qui fait eau.

AMAR

Ouah, ouah ! Allauddin-baba ! Tu es devenu le roi de tout le Goudjerate !

ALLAUDDIN

Puis vint une nuit – une nuit plus froide et sombre que les nuits ici dans le Taru – où mon père décida de rester tard à la boucherie. Il a dit que son frère devait venir le voir. Alors il m’envoya à la maison pour rester seul avec son frère aîné. Mon oncle vint, du henné sur la barbe et un couteau à la main. Il tua son frère.

Traduit par Elishéva Zonabend Marciano

The scene shifts to VIRA & ISHWAR in India.

ISHWAR

The army only gives us lentils and flour. That’s all the ration we sepais [soldiers] get. One day I’ll bring makki and saag – I know it’s Fate’s favourite.

VIRA

One day.

ISHWAR

Kithey-ey [where is] Fateh?

VIRA

He has – gone – looking for work…

ISHWAR

Work?

VIRA

In town.

ISHWAR

Wah! I never thought he would leave his land.

VIRA

What do you mean leave? He hasn’t sold it – he would never do that!

ISHWAR

I know, Vira-pabhi… I know. The fields of corn are his heart. I am happy he’s not just waiting for the rain to come…

VIRA

What did he mean, do you know, walking those 581 steps beside my doli?

ISHWAR

You mean, why did he?

VIRA

Haan.

ISHWAR

Ruub-i jaanldey [god only knows]…!

Pause. VIRA starts to laugh.

ISHWAR

What?

VIRA

Rubb – you said God only knows…!

ISHWAR

So?

VIRA

Your name, Ishwar – your name means God!

They share laughter. Then

ISHWAR

Well, I don’t know.

VIRA

What?

ISHWAR

Know why he walked all that way when he could have ridden on the horse…! Mad!

VIRA [suddenly sharp]

Don’t say that!

ISHWAR

I – I meant he – always was one to do things this way. And would give no reason. One day, he just disappeared. Six years old and no one knew where he had gone. And then, 3 days later, he was back at home! His father beat him with his chappals [sandals] trying to make him tell where he had disappeared to. He didn’t even cry!

VIRA

So he –[checks herself]

ISHWAR

Does things his own way, just like I said.

Pause.

ISHWAR

Tell Fateh I expect him to be home next time I come! It’s not the same eating without him.

VIRA nods assent. ISHWAR leaves. VIRA breaks down, sobbing quietly.

VIRA

Fateh, Fateh… I call your name, waiting to hear the sound of your footsteps answer my cry… You are the line drawn in my hand before we were born… Fateh, Fateh, where is the sound of your footstep, Fateh…

Scene switches back to the camp at Majia Chumvi.

FATEH

She always made me put henna on her hands – said she liked the patterns I made – little feet running round her palm…

ALLAUDDIN

Henna? My uncle put henna on his beard –

MEHTA

Wah! A pious man.

ALLAUDDIN

It was to hide his face.

FATEH

I was painting the patterns for myself.

AMAR makes an impression with his red-smeared hand.

FATEH

What’s that, Amar?

AMAR

Whenever ammi [mother] finished her cooking, she would pat her hand on the dung. She said it was to give thanks to where we got our food from.

ALLAUDDIN

Then you should put your mark on Mehta-ji’s feet! Without his cart bringing us supplies, where would we be?!

FATEH

Hey, Allauddin – want to play?

ALLAUDDIN

What?

FATEH

You said we would wrestle in Africa!

AMAR

A match! A match!

MEHTA

You coolies are all mad! This is a jungle – not your Punjab!

FATEH and ALLAUDDIN wrestle, cheered on by the others. ALLAUDDIN wins.

ALLAUDDIN quoting him

Here in Punjab we say once you floor a man, you always beat him!

FATEH

There will be more matches yet to come…

ALLAUDDIN

Arey-o ja Ta [O, peasant], I will put you on the floor whenever we play – with or whitout meat to eat, eh Mehta-ji?!

MEHTA

How can you coolies waste all this energy and still have strength to work tomorrow?

AMAR

Secret weapon.

MEHTA to Allauddin

A suun vaat kurry chhe [what’s he saying]?

ALLAUDDIN

The sayyid sleeping there.

MEHTA

What about him?

FATEH

He does 10 men’s work, with his two hands. We are happy to watch!

ALLAUDDIN

The sahibs are not the only clever ones Mehta-ji.

MEHTA

They are not clever. They have guns.

FATEH

Clever.

CHORUS

And the mind it is which

Carves a new world out of old. /

So raise the feet made weary

By the jigger-worm, / lift the

arms blotchy with the bite of the

tsetse fly / and drag the steel

beast out this swamp into the

red desert heat of the Taru! /

Here the ground is hard and

we must dig / and dig / and dig /

to wrest the stones from the

hot arms of their mother /

and lay them piled high on

embankments, / children now

to a mother of steel. /

Mile 59 – Mackinnon Road in the desert of Taru!

FATEH

Watch where you’re throwing stones, saaley-a!

ALLAUDDIN

Yes, yes, mind the dikra’s delicate feet!

FATEH

I’m not a boy anymore!

ALLAUDDIN

Then why crying Vira every night?

FATEH

At least crying gives water to my parched throat! You have no water during the day nor tears at night - soon you’ll be as dry as those trees without leaves we had to cut down.

ALLAUDDIN

What do you know of tears, Fateh.

FATEH

Beats me once at wrestling and thinks he’s a wise guru now!

ALLAUDDIN

Ever sliced an animal’s neck with your chaku –

FATEH

Kissu – that’s what the Africans call knives here –

ALLAUDDIN

Kissu – chakku – they are all knives – answer me, ever looked in goat’s eyes while you are slicking through its neck?

FATEH

I know, I know – you have. What else can a butcher do!

ALLAUDDIN

Stand by helpless…

FATEH

Helpless? The butcher is the one carrying the knife! It’s like saying the sahib is helpless with a gun in his hand!

ALLAUDDIN

When he can’t shoot.

FATEH

The heat is getting to your head – you should start wearing a topee like Patterson-sahib there!

AMAR

Allauddin-baba, will you teach me how to skin animals?

ALLAUDDIN laughing

The first lesson – as my father said – is “Jo taal-sey gaey voh jahaan-sey gaey” was his favourite saying – if you are out of rhythm, you are out of life!... He was a butcher in Bhuj – in Kutchh. A bad butcher, but a good musician. His eldest brother also ran a butcher’s shop, at the endof the same road on witch we had our shop. He put henna in his beard and was respected by all. He was a good butcher! Everyone went to his shop because they didn’t have to wait for their halal meat – which didn’t happen to the few who came to our shop! Because, whenever we had customers, my father would think they were an audience and start showing off his music.

AMAR

But it was good – no? – that he liked music?

ALLAUDDIN

One time, for days and days we had no customers. I chopped and chopped and chopped the meat, hoping to serve a customer. My father kept correcting the rhythm of my chopping – “Ai, murkha – saambld-to nuthi?” [Fool, aren’t you listening to me] Jo taal-sey gaey voh jahaan-sey gaey!” Without thinking, I found that my chopping was falling in rhythm! And then, and then – I began tossing! As my father kept time and sang and chopped meat, our fame grew. People came from all over Bhuj to see and hear the singing butcher! We re-named our shop Teen-Taal Halal! Our business got bigger end bigger – while all this time my uncle’s shop lost customers like a boat leaking water.

AMAR

Wah, wah! Allauddin-baba! You became king of all Gujarat!

ALLAUDDIN

There came a night – a night colder and darker than the nights here in the Taru – when my father decided to stay late at the shop. He said his brother was coming to see him. So he sent me home, to have some time alone with his older brother. My uncle came with his henna on his bread and a knife in his hand. He killed his brother.

Par Jatinder VERMA

Après le long voyage, le bateau indien arrive en Afrique. Ses passagers reçoivent des numéros et se mettent tout de suite au travail. Leurs proches, restés en Inde, doivent affronter leur absence.

CONTEXTE HISTORIQUE

En 1886, les puissances européennes se réunissent à Berlin pour se partager l’Afrique. La Grande Bretagne s’octroie le Kenya et l’Ouganda, l’Allemagne la Tanzanie.
En 1895 aux Indes, famine et peste dévastent le Pendjab et le Goudjerate.
En 1896 débute la construction du chemin de fer d’Afrique-Orientale britannique, utilisant une main d’œuvre indienne, les « coolies ». Attirés par la perspective d’un salaire mensuel et la promesse de 5 hectares de terre à la fin des travaux, ils sont des milliers à s’engager. La ligne fera finalement 1 000 kilomètres de long et, sur les
30 000 ouvriers indiens, un dixième mourra durant les travaux.
Genèse retrace, à partir de quelques personnages, l’histoire de l’immigration de ces
30 000 indiens qui, fuyant la famine et la pauvreté, ont quitté leur pays pour l’Afrique à la fin du dix-neuvième siècle après avoir été recrutés par les colons britanniques en vue de la construction du chemin de fer devant relier la côte est de l’Afrique au Lac Victoria.

RESUME

Quand Fateh, jeune indien du Pendjab, quitte l’Inde pour aller travailler en Afrique, il laisse derrière lui sa femme Vira et son ami Ishwar qui part à l’armée pour pouvoir nourrir les siens. Comme ses compagnons de voyage, Allaudin le boucher musulman, Mehta, marchand opportuniste du Goudjerate, Amar, enfant du Pendjab vendu par ses parents à un agent recruteur, et le Sahid, un « saint homme » originaire du Pendjab, Fateh part avec l’espoir d’une vie nouvelle, une vie meilleure. Le bateau les emporte avec leurs rêves mais aussi leurs interrogations : « Y a-t-il des villes en Afrique ? » ; « Mange-t-on halal en Afrique ? ».
Arrivés sur le continent africain, ils se voient attribuer un numéro. Commence alors pour eux l’enfer de la construction du chemin de fer avec la peste, la mouche tsé-tsé, la chaleur, les moustiques, la malaria, les vers qui creusent des trous dans les pieds, mais la promesse des 15 roupies mensuelles et des 5 hectares de terre une fois le travail terminé leur donne la force et le courage de continuer.
Cependant, en Inde, Ishwar, pris en flagrant délit en train de passer ses rations à sa famille, est renvoyé de l’armée après avoir été condamné à dix coups de fouets. Il décide alors de partir en Afrique à la recherche de Fateh.
Peu après Vira, à son tour, part à la recherche de son mari, déguisée en homme.
Tandis que les coolies progressent en direction du lac Victoria, en butte à de nouveaux obstacles - ils sont attaqués par des lions puis par des tribus Massaï dans la région de Nairobi - Ishwar et Vira poursuivent leur destin : Ishwar rencontrera la mort sur son chemin et Vira finira par retrouver son mari.
Fateh et Vira réunis élèveront ensemble l’enfant nouveau-né d’une femme Massaï qui s’était attachée à Fateh après la disparition de son mari tué par les Britanniques, morte étranglée par Ishwar devenu fou.

PHOTOGRAPHIES : Agnès Varraine Leca.
Née en 1984. Voyage et photographie. Photographie et voyage.
Reportage "L’Inde, Humanité intouchable" en 2005, récompensé au Grand Prix Paris Match du Photoreportage Etudiant.
Expositions d’Octobre à Décembre 2005 aux "Quatre Jeudis" & "Le Petit Chicago", Canada.
Reportage "September 11th, five years later" pour Nazca Pictures, agence internationale de photojournalisme, Mars 2006, New York.
Reportage "100th anniversary of New York City’s taxis", Mai 2007, New York.
Commandes photographiques pour la SAGEP (Eaux de Paris), de Mars à Octobre 2007.

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http://www.agnesvarraineleca.com
http://www.nazcapictures.com/featur...