gerhard rühm
(1954 - )
et la fille de la nuit
et la fille de la fille de la nuit
et la fille de la fille de la fille de la nuit
le jour
et le fils du jour
et le fils du fils du jour
et le fils du fils du fils du jour
le fils
et
la fille
et tous leurs parents tous les parents
ils regardent le frère et la sœur
ils regardent le fils et la fille
du fils et de la fille
du fils et de la fille
et il fait jour
et il fait nuit
courir courir
courir courir
court court
court court
coule
coule
courir coule
couler court
couler couler
couler couler
dedans
dedans
couler couler
coul é
coul é
oppos é
posés posés
posée
posé
oppos é
oppos é à
à courir
courir court
à couler
couler
à coule [1]
chair cher chair cher
chair cher chair cher
chair cher chair cher
chair cher chair cher
chair cher chair cher
chair cher chair cher
chair cher chaircher
gerhard rühm
montage
telle une fleur géante la ville a poussé.
l’apprenti doit être l’enfant de parents honnêtes.
lorsqu’il réalisait un ouvrage de compagnon, il devenait compagnon.
aidons les animaux.
il est élastique et persistant.
on s’en sert pour les meubles des ponts et des douves de fond.
la colchique ne fleurit que sur la prairie humide.
elle est de toutes parts vénéneuse.
où habite-t-elle ?
comment est-elle ?
au printemps cela ne suffit plus.
poilu côté ventre.
une trompe pour fouiller la terre.
les oiseaux s’en vont, parce qu’ils ne trouvent pas de nourriture
une excursion sur la colline hermann.
la forêt.
le jeune cerf s’appelle clitoris.
bourgeons délicats et fleurs délicates.
craintif,
sensible,
agile,
gourmand ;
musique et langue latine.
alors ils sont prêts à l’emploi et on les emmène.
avoir un corps fluide.
nos monts sont pour la plupart extrêmement hauts et terriblement à pic.
et tu frémis inébranlable,
là où se porte la houppe
(eh ! tu croyais que c’était au visage.)
fidélité : sur le côté inférieur deux bandes de cire.
seules les écailles tombent.
de quoi ça a l’air maintenant ?
à deutsch-wagram : inconfortable et dangereuse.
nous prenons le train jusqu’à sankt pölten.
le citadin recherche la détente.
sa chair s’agrippe à ses os.
le jour de sa fête fournit de l’électricité à l’autriche.
à dos rempli, vers le splendide univers montagnard
qu’y a-t-il là-bas ?
des lieux de détente.
l’homme habite dans l’ovaire.
de l’œuf à l’abeille : 21 jours.
se couper les ongles régulièrement.
d’abord palais, puis ruine.
on ôte les feuilles.
on les nettoie.
on retire aux limes leur jus.
les cuisses retournent aux paysans, on s’en sert pour engraisser les bêtes.
l’homme est assez gros pour nourrir la terre.
la ruine de greifenstein attire beaucoup de visiteurs en excursion.
le train le plus important est le franz-josef.
nous voulons les protéger,
parce qu’ils nous sont utiles.
la langue pousse vers l’arrière et peut être replacée à l’avant.
konrad bayer
gerhard rühm
une pièce pour hubert aratym
il faut manger en quantité avant de s’embarquer.
aujourd’hui nous avons une belle journée.
ne souhaitez-vous pas vous servir de ce fauteuil, chère demoiselle ?
nous allons avoir une mer calme.
je n’aime pas trop m’asseoir si près du moteur ; il fait trop chaud d’un côté et trop froid de l’autre.
le bateau commence à tanguer.
les rasoirs ne coupent plus, l’un d’eux est ébréché.
en quantité, justement pas, car mon voisin a de l’embonpoint.
nous n’allons tout de même pas avoir mauvais temps ?
on dirait presque ; le ciel tourne au gris et les mouettes volent
bas.
asseyez-vous plutôt au milieu
les vagues commencent à frapper par-dessus bord.
où est mon carton à chapeau où est mon parapluie ?
j’ai le souffle court, j’en souffre.
douze heures, si ça continue comme ça.
enfonce-moi une aiguille dans le cou.
mes doigts sont quelque peu engourdis.
l’air se refroidit notablement.
peigne-moi, – mais fais attention ; je ne veux pas de boucles.
mais alors une fenêtre doit rester ouverte
êtes-vous, cher monsieur, amateur de grands jardins ?
voici un pourboire.
enfonce-moi une aiguille dans le cou.
le vent se lève ; il est possible qu’il disperse les nuages.
au contraire, il semble qu’il les rassemble au-dessus de nos têtes
l’orage est déjà tout proche.
quel coup !
mon harnais est à vos ordres
puis-je avoir le messenger de galignani ?
je regrette, on est justement en train de le lire.
le vent a tourné dans la soirée, une paroi préoccu-
pante s’élève de l’horizon.
le bateau roule fortement.
je ne veux pas de boucles.
de bons chanteurs, de belles chanteuses.
maintenant attache-moi.
la montre est sur la table à bibelots.
on replie les voiles.
mes doigts sont quelque peu engourdis.
nous avons la pleine lune ; elle va éclairer le ciel.
nous sommes tout proches.
maintenant nous sommes à mi-chemin.
nous allons avoir une belle soirée.
il n’est pas permis de parler au pilote.
peigne-moi, — mais fais attention ; je ne veux pas de boucles.
au contraire, il semble qu’il les rassemble au-dessus de nos têtes.
je ne veux pas de boucles.
je ne veux pas de boucles.
très bien, si le vent se maintient.
peigne-moi, — mais fais attention.
on replie les voiles.
le ciel tourne au gris et les mouettes volent bas.
il n’est pas permis de parler au pilote.
je ne veux pas de boucles.
enfonce-moi une aiguille dans le cou.
je ne veux pas de boucles.
n’êtes-vous pas, cher monsieur, amateur de grands jardins ?
n’est pas nécessaire.
je ne veux pas de boucles.
je ne veux pas de boucles.
le vent se lève ; il est possible qu’il disperse les nuages.
les rasoirs ne coupent plus ; l’un d’eux est ébréché.
maintenant attache-moi.
l’orage est déjà tout proche.
peigne-moi, — mais fais attention.
peigne-moi, — mais fais attention.
le vent a tourné dans la soirée, une paroi préoccu-
pante s’élève de l’horizon.
où est mon carton à chapeau où est mon parapluie ?
où est mon carton à chapeau où est mon parapluie ?
je ne trouve pas mon savon à l’amande !
nous avons la pleine lune ; elle va éclairer le ciel.
personne ne manque.
mais alors une fenêtre doit rester ouverte.
peigne-moi, — mais fais attention.
n’est pas nécessaire.
nous avons la pleine lune ; elle va éclairer le ciel.
peigne-moi, — mais fais attention.
mes doigts sont quelque peu engourdis.
ne me dites pas que nous allons avoir mauvais temps ?
de bons chanteurs, de belles chanteuses.
peigne-moi, – mais fais attention.
les mouettes volent bas.
peigne-moi, – mais fais attention.
peigne-moi, – mais fais attention.
l’air se refroidit notablement.
je ne veux pas de boucles.
les rasoirs ne coupent plus ; l’un d’eux est ébréché.
maintenant attache-moi.
n’est pas nécessaire.
peigne-moi, – mais fais attention.
n’est pas nécessaire.
douze heures, si ça continue comme ça.
je ne trouve pas mon savon à l’amande.
le ciel tourne au gris.
je ne veux pas de boucles.
je ne veux pas de boucles.
les mouettes volent bas.
mais alors une fenêtre doit rester ouverte.
n’est pas nécessaire.
les vagues frappent par-dessus bord.
peigne-moi, – mais fais attention.
je ne prends pas congé.
les vagues me frappent au visage.
peigne-moi, – mais fais attention.
peigne-moi, – mais fais attention.
enfonce-moi une aiguille dans le cou.
il n’est pas permis de parler au pilote.
peigne-moi, – mais fais attention ; je ne veux pas de boucles.
le vent se lève ; il est possible qu’il disperse les nuages.
n’est pas nécessaire.
maintenant attache-moi.
le vent se lève ; il est possible qu’il disperse les nuages.
je ne veux pas de boucles.
je ne veux pas de boucles.
malheur, là-bas est étendu l’homme au beefsteak.
(9./11.5.1957)
konrad bayer
gerhard rühm
un roman utopique
dieu a tout créé.
alfred est parti au lieu de nous aider.
mais l’orage menaçant l’a conduit à faire demi-tour.
le père ne peut pas nous accompagner.
son étoile a pâli.
elle ne désigne désormais qu’une bicyclette.
et elle se met à enfler.
alors que les cônes des pins pendent ceux des sapins s’élèvent.
les gardes vont et viennent et maintiennent l’ordre.
ils espèrent ainsi faire une petite joie.
le vent meut le sommet de l’arbre tandis qu’avec attention je l’
observe.
dieu le père fournit tout ce qui est nécessaire.
il met sur la table ce qui était sur le sol.
il aiguise le couteau.
mais ce chapeau m’appartient !
il met le couteau dans sa gaine
nous étions bouleversés par la perte de notre amie.
il suspend sa jupe.
la société s’était bien divertie.
nous éteignons la lumière.
à quoi tu penses ?
des étoiles qui luisent sont des oiseaux qui chantent.
alors comment sont mes mains ?
au clair de lune ?
nous les améliorons.
à la place de pommes tu reçois des poires.
tous se regardèrent et se mirent à rire.
(16 sept. 1957)
konrad bayer
gerhard rühm
veux-tu dis être mon ami
ce soir ? lance la dame flétrie
car seule je ne puis demeurer
depuis que rex ma chienne m’a quittée
combien madame paye-t-elle de l’heure
répond, direct, le jeune ténébreux
elle gémit en canins souvenirs de bonheur,
il sourit pensivement à son verre de mousseux
sa main saisit sa bourse, tremblante d’émotion
et sa bouche classique murmure « rex »
alors d’un geste tendre il effleure son talon
maintenant elle comprend qu’il le fait avec sexe
l’enfant tsar
lorsque je vins au monde
encore enfant
et encore aveugle
on sait pourtant que je n’y peux rien
lors je mordis mon père
ne fus guère bien méchant
il sait pourtant
que je n’étais encore
qu’un animal inconscient
mais lui comme un sauvage
frappa l’enfant à son image
contre le mur
de sa main
mais lui comme un sauvage
frappa l’enfant à son image
contre le mur
de sa main
alors on entend ma maman
hurler
avec le souhait
d’apaiser
la fureur de mon papa
sur ce il ne jeta
plus un regard
sur moi
hop son ardeur
s’accrut
et il défia le destin
il me conçut une fois encore
moi son fils
pour le trône d’or
et il défia le destin
il me conçut une fois encore
moi son fils
pour le trône d’or
gerhard rühm
(1954 - )
und die tochter der nacht
und die tochter der tochter der nacht
und die tochter der tochter der tochter der nacht
der tag
und der sohn des tages
und der sohn des sonhes des tages
und der sohn des sohnes des sohnes des tages
der sohn
und
die tochter
und alle ihre verwandten alle verwandten
sie blicken auf das geschwisterpaar
sie blicken auf den sohn und die tochter
des sohnes und der tochter
des sohnes und der tochter
und es wird tag
und es wird nacht
rennen rennen
rennen rennen
rennt rennt
rennt rennt
rinnt
rinnt
rennen rinnt
rinnen rennt
rinnen rinnen
rinnen rinnen
innen
innen
rinnen rinnen
ge rinnen
ge rinnen
ge gen
engen engen
enge
enger
ge gen
ge gen über
über rennen
rennen rennt
über rinnen
rinnen
über rinnt
leib leib leib leib
leib leib leib leib
leib leib leib leib
leib leib leib leib
leib leib leib leib
leib leib leib leib
leib leib leibleib
gerhard rühm
montage
wie eine riesenblume wuchs die stadt.
der lehrling musste das kind ehrlicher eltern sein.
wenn er ein gesellenstück machte, war er ein geselle.
wir wollen den tieren helfen.
er ist elastisch und dauerhaft.
er wird für möbel bei brückenbauten und fassbauden verwendet.
die herbstzeitlose blüht erst auf den feuchten wiesen.
sie ist in allen ihren teilen giftig.
wo wohnt sie ?
wie sieht sie aus ?
es reicht im frühjahr nicht mehr aus.
bauchseite behaart.
rüssel zum wühlen.
die vögel fliegen fort, weil sie keine nahrung finden.
ein ausflug auf den hermannskogel.
der wald.
das junge reh heisst kitzler.
zarte knospen und zarte blumen.
scheu,
empfindsam,
flink,
naschhaft ;
musik und lateinische sprache.
dann sind sie gebrauchsfähig und werden abgeführt.
einen flüssigen körper haben.
unsre berge sind zum teil riesig hoch und schrecklich steil
und du schauerst unentwegt,
wo ein mensch sein gamsbart trägt.
(ei, du glaubtest im gesicht.)
treue : auf der unterseite zwei wachsstreifen.
nur du schuppen fallen ab.
wie sieht es nun aus ?
bis deutsch-wagram : unbequem und gefährlich.
wir fahren mit der westbahn nach st. pölten.
der städter sucht erholung.
sein fleisch klammert sich an die knochen.
sein namenstag liefert strom für österreich.
säcken in die herrliche bergwelt.
was gibt es dort ?
erholungsorte.
der mann wohnt im eierstock.
vom ei zur biene : 21 tage.
regelmässig die nägel schneiden.
zuerst burg, später ruine.
die blätter werden entfernt.
gewaschen.
der saft wird den feilen entzogen.
die schenkel kommen an die bauern zurück und werden als mast-
futter verwendet.
der mensch ist dick genug, um die erde zu ernähren.
die ruine greifenstein zieht viele ausflüger an.
die wichtigste bahn ist die franz-josefsbahn.
wir wollen sie schützen,
weil sie uns nützen.
die zunge ist rückwärts angewachsen und kann vorgeklappt werden.
konrad bayer
gerhard rühm
ein stück für hubert aratym
man muss recht viel essen, ehe man abfährt.
wir haben heute einen schönen tag.
wollen sie sich nicht dieses sessels bedienen, mein fräulein ?
wir werden eine ruhige see haben.
ich sitze nicht so gerne so nahe an der maschine ; es ist zu heiss auf der
einen seite und zu kalt auf der anderen.
das schiff fängt an zu schaukeln.
die rasiermesser schneiden nicht mehr, eins davon ist schartig.
viel eben nicht, denn mein herr nachbar ist etwas wohlbeleibt.
wir werden doch nicht etwa schlechtes wetter bekommen ?
es scheint fast so ; der himmel färbt sich grau und die möven fliegen
tief.
setzen sie sich lieber in der mitte.
die wellen fangen an, über bord zu schlagen.
wo ist meine hutschachtel und mein regenschirm ?
ich leide an kurzem atem.
zwölf stunden, wenn es so fort geht.
stecke eine nadel in meinen hals.
die finger sind mir etwas erstarrt.
die luft kühlt sich merklich ab.
kämme mich, - etwas behutsam ; ich will keine locken.
aber dann muss ein fenster offen bleiben.
sind sie, mein herr, ein freund von grossen gärten ?
hier ist ein trinkgeld.
stecke eine nadel in meinen hals.
der wind erhebt sich, es ist möglich, dass er die wolken zerteilt.
im gegenteil, er scheint sie über unseren häuptern aufzutürmen.
das gewitter ist schon ganz nahe.
welch ein schlag !
mein geschirr steht ihnen zu befehl.
kann ich galignani’s messenger haben ?
bedaure, er wird eben gelesen.
der wind hat sich nach abend gedreht, auch zeigt sich eine bedenk-
liche wand am horizont.
das schiff schwankt bedeutend.
ich will keine locken.
gute sänger, schöne sängerinnen.
schnür mich jetzt ein.
die uhr liegt auf dem nipptische.
die segel werden eigezogen.
die finger sind mir etwas erstarrt.
wir haben vollmond ; der wird den himmel wieder aufhellen.
wir sind ganz in der nähe.
jetzt sind wir im durchschnitt.
wir werden einen schönen abend haben.
es ist nicht erlaubt, mit dem steuermann zu sprechen.
kämme mich, - etwas behutsam ; ich will keine locken.
im gegenteil, er scheint sie über häuptern aufzutürmen.
ich will keine locken.
ich will keine locken.
sehr gut, wenn der wind bleibt.
kämme mich, - etwas behutsam.
die segel werden eingezogen.
der himmel färbt sich grau und die möven fliegen tief.
es ist nicht erlaubt, mit dem steuermann zu sprechen.
ich will keine locken.
stecke eine nadel in meinen hals.
ich will keine locken.
sind sie, mein herr, kein freund von grossen gärten ?
ist nicht nötig.
ich will keine locken.
ich will keine locken.
der wind erhebt sich ; es ist möglich, dass er die wolken zerteilt.
die rasiermesser schneiden nicht mehr, eins davon ist schartig.
schnür mich jetzt ein.
das gewitter ist schon ganz nahe.
kämme mich, - etwas behutsam.
kämme mich, - etwas behutsam.
der wind hat sich nach abend gedreht, auch zeigt sich eine bedenk-
liche wand am horizont.
wo ist meine hutschachtel und mein regenschirm ?
wo ist meine hutschachtel und mein regenschirm ?
ich finde meine mandelseife nicht !
wir haben vollmond ; der wird den himmel wieder aufhellen.
es fehlt niemand.
aber dann muss ein fenster offen bleiben.
kämme mich, - etwas behutsam.
ist nicht nötig.
wir haben vollmond ; der wird den himmel wieder aufhellen.
kämme mich, - etwas behutsam.
die finger sind mir etwas erstarrt.
wir werden doch nicht etwa schlechtes wetter bekommen ?
gute sänger, schöne sängerinnen.
kämme mich, - etwas behutsam.
die möven fliegen tief.
kämme mich, - etwas behutsam.
kämme mich, - etwas behutsam.
die luft kühlt sich merklich ab.
ich will keine locken.
die rasiermesser schneiden nicht mehr, eins davon ist schartig.
schnür mich jetzt ein.
ist nicht nötig.
kämme mich, - etwas behutsam.
ist nicht nötig.
zwölf stunden, wenn es fort geht.
ich finde meine mandelseife nicht.
der himmel färbt sich grau.
ich will keine locken.
ich will keine locken.
die möven fliegen tief.
aber dann muss ein fenster offen bleiben.
ist nicht nötig.
die wellen schlagen über bord.
kämme mich, - etwas behutsam.
ich nehme nicht abschied.
die wellen schlagen mir ins gesicht.
kämme mich, - etwas behutsam.
kämme mich, - etwas behutsam.
stecke eine nadel in meinen hals.
es ist nicht erlaubt, mit dem steuermann zu sprechen.
kämme mich, - etwas behutsam ; ich will keine locken.
der wind erhebt sich ; es ist möglich, dass er die wolken zerteilt.
ist nicht nötig.
schnür mich jetzt ein.
der wind erhebt sich ; es ist möglich, dass er die wolken zerteilt.
ich will keine locken.
ich will keine locken.
o weh, dort liegt der herr mit dem beefsteak.
(9./11. 5. 1957)
konrad bayer
gerhard rühm
ein utopischer roman
gott schuff alles.
alfred ging weg, statt uns zu helfen.
aber das drohende gewitter bewegte ihn zur umkehr.
der vater kann nicht mit.
sein stern ist erblichen.
er bezeichnet jetzt nur ein fahrrad.
er schwillt dann an.
während die zapfen der fichte hängen, stehen die der tanne.
wachleute schreiten auf und ab und halten die ordnung aufrecht.
sie hoffen, damit eine kleine freude zu machen.
der wind bewegt die baumwipfel, während ich sie aufmerksam
beobachte.
gottvater schafft alles nötige herbei.
er stellt auf den tisch, was auf dem boden gelegen ist.
er schleift das messer.
der hut gehört mir !
er steckt das messer in die scheide.
wir waren bestürzt über den verlust unserer freundin.
er hängt seinen rock auf.
die gesellschaft war recht zerstreut.
wir löschen das licht aus.
woran denkst du ?
sterne, die leuchten, sind vögel, die singen.
wie sind dann meine hände ?
bei mondschein ?
wir bessern sie aus.
statt der äpfel bekommst du birnen.
alle sahen aneinder an und lachten.
(16.09.1957)
konrad bayer
gerhard rühm
willst du sprich heute abend mein freund sein
stösst die welkende dame hervor
denn ich kann fürchte ich nicht allein sein
seit ich rex meine hündin verlor
wieviel zahlen madame für die stunde
meint der düstere jüngling direkt
sie stöhnt auf gedanken an hunde
doch er lächelt verträumt in den sekt
ihre zitternde hand greift zur börse
und der klassische mund flüstert rex
nun berührt er gar zart ihre ferse
da begreift sie er macht es mit sex
das zarenkind
als ich zur welt kam
ein kind noch
und blind noch
ich kann nichts dafür
da biss ich den vater
ohn fleiss doch
er weiss doch
ich war noch
ein unwissend tier
doch er wie ein wilder
schlug sein ebenbild er
hinein in die wand
mit der hand
doch er wie ein wilder
schlug sein ebenbild er
hinein in die wand
mit der hand
da hört man mein mütterlein
brüllen
im willen
zu stillen
des väterchens glut
drauf gab er keinerlei
blick mehr
mir mehr
flugs er
wuchs in der wut
und trotzte dem schicksal
er zeugte noch einmal
mich seinen sohn
für den thron
und trotzte dem schicksal
er zeugte noch einmal
mich seinen sohn
für den thron
Les textes ici proposés tentent de donner un aperçu du travail mené par la « Wiener Gruppe » (le groupe de Vienne).
Ce groupe, composé de quatre poètes, Konrad Bayer, Oswald Wiener, Gerhard Rühm et Friedrich Achleitner, se constitua dans le sillage de l’Art Club, fondé en 1946 par des artistes dont la volonté était de rattraper le temps perdu après 7 ans de nazisme et de « purification » de l’art.
Au cours des années 50, la Wiener Gruppe se mit ainsi en quête de procédés d’écriture d’avant-garde qui emprunteraient aussi bien à l’expressionnisme qu’au dadaïsme et au surréalisme et qui n’ignoreraient pas, non plus, l’influence des théories langagières de Wittgenstein.
Unis dans un commun rejet de la littérature conventionnelle, les quatre membres du groupe, qui s’essayèrent également aux « travaux en commun » (ou jeux de société) rendaient compte de leurs découvertes lors de lectures et autres happenings, tel le Cabaret Littéraire, où étaient présentés leurs montages, poèmes concrets, acoustiques, visuels, ainsi que divers sketches et chansons. S’ils se heurtèrent souvent à de violentes critiques, en raison de leur goût peu consensuel de l’obscène et du macabre, mais aussi de leur radicalisme littéraire, leur œuvre connut par ailleurs une certaine popularité du fait de l’usage, dans certains poèmes, du dialecte viennois.
Le choix de textes ici présenté n’a pas la prétention de donner une image fidèle et complète de l’entreprise de la Wiener Gruppe, mais tout au plus de faire ressentir ou pressentir au lecteur dans quel esprit ces textes ont été écrits : avec un goût de l’invention et de la subversion, un désir de mettre au jour une autre manière d’écrire des poèmes, qui serait accessible à chacun. Si nous avons renoncé à traduire les poèmes en dialecte, les poèmes concrets (et plus particulièrement rennen rennen, dont nous proposons deux versions) fournissent également un exemple des choix auxquels on peut être confronté pour traduire l’intraduisible : en l’occurrence, la motivation de l’écriture même du poème par les homophonies.
[1] Deuxième version de la traduction :
courir courir
courir courir
court court
court court
coule
coule
courir coule
couler court
couler couler
couler couler
en
en
couler couler
cou lant
cou lant
con tre
entrés
entrées
entré
con tre
con tre coup
couler contre
couler coule
courir court
contre courir
courir
contre courant