LARREA Juan

Juan Larrea (1895-1980) est l’un des représentants les plus singuliers des avant-gardes hispaniques.
Son seul recueil de poèmes, Versión celeste, qui regroupe des poèmes écrits en français et en espagnol de 1919 à 1933, fut publié pour la première fois en Italie en 1969 et en Espagne une année plus tard. La parution tardive de ce livre s’explique aussi bien par le mépris de l’auteur vis-à-vis de la gloire littéraire que par son exil après la Guerre Civile (1936-1939).
Larrea se lia d’amitié non seulement avec d’importants poètes espagnols comme Gerardo Diego mais aussi avec des figures essentielles de l’avant-garde latino-américaine comme César Vallejo et Vicente Huidobro.

Ce fut ce dernier qui initia Larrea à l’esthétique avant-gardiste. Huidobro, lui-même poète bilingue, encouragea Larrea à adopter le français comme langue littéraire. Les trois parties les plus longues de Versión celeste - Ailleurs, Pure perte, Version céleste - contiennent des poèmes écrits directement en français, tandis que seulement deux — Metal de voz [Métal de voix] et Oscuro dominio [Obscur domaine] - sont rédigées en espagnol.

Depuis combien de siècles vivons-nous des choses authentiques qui ne soient pas importées ? Voilà pourquoi notre langue est tellement grinçante et malhabile, et rare est la page qui sente les lèvres fraîches plutôt que le dictionnaire -
Larrea - Presupuesto vital
[Manifeste vital]

Marcos Eymar

Sur Retors : cinq poèmes de Juan Larrea