Couleur thé

COULEUR THÉ

Hiver 2001

Une femme, Urbaine, âgée d’une quarantaine d’années, attend chez elle tout en se préparant.

Urbaine met la table pour le thé entre deux personnes.

URBAINE

(soulevant l’anse de la théière)

Argh ! Il y a des jours où même ce qui n’est pas électrique me file du jus !

Bon, voilà, c’est bon comme ça. Du thé. Le thé est neutre. Le café, c’est trop informel. Ça devient vite prosaïque, ces histoires qui ne finissent jamais : « un petit café ? », « non, ce n’est pas compliqué », « seulement si vous l’avez déjà fait », « je viens de le faire », « je viens d’en prendre un », « il suffit de faire bouillir l’eau », « si ça ne vous dérange pas », « je m’apprêtais à en faire couler un ». Là, ça commence à me donner envie de donner quelques pièces à cette créature qui soit dit en passant ne se propose même pas de m’aider et de l’expédier vers le bistrot du coin. Le thé, c’est mieux. La bouteille thermique remplie d’eau bouillante jusqu’au goulot, la théière, la vaisselle…le tout à portée de main. Aucune complication.

Je n’aurais peut-être pas dû tout mettre sur la table par avance. On dirait que je reçois pour le thé. Et pour une invitation à prendre le thé, c’est trop riquiqui. Une bouteille thermique, des petits Lu.

(elle enlève la petite assiette avec les biscuits et contemple la nouvelle composition)

Je crois que je vais enlever aussi l’autre tasse. Cette tasse vide, seule, à côté de l’autre pleine de thé, ça fait triste. Si c’était un tableau, il s’appellerait « L’absence ». Ou « Après-midi de solitude ». Vraiment mauvais, allez, OUSTE la tasse !

(elle enlève la tasse)

Je laisse seulement la mienne.


(elle analyse)

C’est bien, très bien. Et si c’était un tableau, celui-ci pourrait déjà s’appeler « Le thé ». Il ne cache, ni ne révèle rien, il signifie, simplement. Une chose substantive. Comme moi. J’ai encore le temps. Je parais énervée, mais non, je ne le suis pas. Tiens, je respire. Et je respire jusqu’en bas, je suis pas bête. Si je respire seulement par le haut, c’est une preuve d’anxiété. Je sens mon diaphragme monter et descendre, monter et descendre. Je préfère ce ventre dilaté aux petites épaules entravées des gens anxieux. Anxieux et désinformés. Je disais de relâcher les épaules, de ne pas respirer par le haut. Pensez-vous qu’on m’écoutait ? Bien sûr, personne ne pense que quelqu’un m’écoutait. Ils pensent qu’ils ont toute la vie pour tout bousiller, que ça ne fait rien. Je pense, quant à moi, que ça s’est bien empiré avec leurs petits jeux. J’en ai même la chair de poule qui me monte par le dos quand j’entends, n’importe où, un enfant qui crie « J’ai perdu une vie ! Merde ! Il ne m’en reste plus que deux ! » C’est édifiant, en effet ! Toute cette éducation constructiviste, tout ce baratin de l’enfant « en tant qu’individu », fait de « textures » ; de l’enfant en développement, qui est évalué. Et tout ça sans l’élémentaire notion que la vie n’est qu’une et une seule ! Si j’y pense, quand je mourrai, mes derniers mots seront : « Merde ! J’ai perdu une vie ! » Ça laisse l’impression que je continue à jouer en sortant de l’autre côté. Pourvu que je me souvienne. Bien que, rien qu’en quittant cette vie sans dire « Ouf ! », je peux déjà considérer que ç’aura été une sortie assez élégante. Ce n’est pas vrai que je pense tout le temps à la mort. Je ne trouve pas qu’elle soit si proche. Ni qu’elle soit si loin qu’elle ne puisse pas me voir de là où elle est. Et cette distance respectueuse construit une convivialité de bon voisinage, sans trop d’intimité et ce qu’il faut de formalisme. Je n’ai même pas cinquante ans et depuis longtemps, je fais des choses de vieux. Je ne dis pas que j’ai des manies, parce que les manies, c’est pour les gens qui peuvent les entretenir ou qui ont quelqu’un pour les supporter. Les choses de vieux que je dis, c’est par exemple, de penser que le bureau, pendant longtemps, n’était pas celui de l’ordinateur. Le bureau, c’était un meuble. Combien de fois, étant petite, n’ai-je entendu : « cherche sur le bureau », « range dans le bureau », « laisse sur le bureau ». Et ce n’étaient pas des fichiers dans une mémoire, c’étaient des objets sur un meuble. Le bureau existe toujours. Il est chez moi. Il est dans le bureau, et je suis la seule à l’appeler ainsi. Plus par entêtement, pour ne pas le laisser dégénérer en plan de travail, tablette, armoire, étagère, machin. Truc. Cette volupté de ceux qui veulent changer le nom des choses et des actions, je peux même les comprendre, au moins un peu. C’est une manière, un peu sauvage, de dire que cela est à eux. Pas seulement à eux, mais plus à eux, maintenant qu’ils l’ont rebaptisé. Si la chose ancienne gagne son nouveau nom avec plus de couleur, plus d’éclat, plus d’humour, automatiquement elle résiste et demeure. Frigidaire ! Frigidaire est très bien. Bien meilleur que réfrigérateur. La langue, il faut la battre, pour lui montrer qui est le maître. C’est celui qui parle, bien sûr. Bien qu’elle ait été tellement battue, la langue, qu’à la fin même celui qui donnait les coups ne s’entendait plus. Ceux qui frappent maintenant, disons-le en passant, ne parlent plus. Tout au moins, pour moi, ils ne parlent pas. C’est quelque chose du genre « bah-oueh ». Nos nouveaux extra-terrestres semblent toujours à la recherche d’un mot pour compléter un raisonnement – compléter, c’est déjà excessif – pour commencer un raisonnement. Mais ils ne cherchent rien. Ils ont déjà trouvé, leur bah-oueh. Et ils en restent là, comme s’ils avaient inventé une nouvelle langue. « Je voulais,bah acheter, bah une sandale – attention à la règle : le « bah » vient toujours avant le verbe à l’infinitif ! – pour-bah-sortir. » Je me demande s’il veut vraiment que je comprenne ou, comme dans une sorte de verlan, s’il parle en code justement pour m’empêcher de piger ? Mais, lorsque nous ne sommes que deux, je sais qu’il doit avoir l’intention de communiquer. Plus que ça, il a l’intention de devenir professionnel, puisque tous vont, bah-oueh aller en faculté faire bah-oueh, communication. Je n’arrive pas à imaginer les journaux, les télés, les radios, les théâtres… Je n’y arrive pas. Et je n’essaie même pas. Moi, par hasard, j’ai suivi un cours de communication. Mais, de mon temps… Merde! Je l’ai dit !


(commence à faire des abdominaux)

Tu vas payer dix abdominaux, imbécile !

(elle exécute les dix)

Ils peuvent même me mettre à l’asile, je signe ! Les intestins peuvent lâcher, mais l’abdomen ne bougera pas.

Je ne saurais préciser quand, mais le fait est que c’est arrivé. Sur la règle du temps, est apparu un gros trait rouge. Après cela, il y a eu leur temps et le mien. Je sais que je ne dois pas parler de mon… Je ne l’ai pas dit ! Je ne l’ai pas dit ! Mais je continue à imaginer ce trait rouge. Jusqu’ici, à partir d’ici.

La première fois que l’un d’eux m’a traitée d’hystérique, j’ai eu une pulsion : ouvrir un atlas d’anatomie, un livre d’histoire naturelle, j’ai voulu disséquer un cadavre et montrer où se trouve l’hystérie ! L’hystérie naît dans l’utérus ! Et c’est là qu’ils ont été. Cet utérus dont l’unique fonction a été de les protéger, de les conserver. Et si, maintenant, il déconne, c’est qu’ils ont semé la merde là-dedans ! Mais eux c’est eux et moi c’est moi.

(ses yeux retombent sur la table et évaluent)

Maintenant je trouve qu’il manque des tasses. Je vais en mettre une autre. Ou deux.

(elle y pose trois tasses)

Maintenant ils se mettent à aimer le portugais. Leur langue. C’est peut-être la mode. J’ai même vu une pub pour des hamburgers qui prônait la concordance des temps. C’est chié.

Aïe ! C’est qu’elle file vraiment des chocs, cette putain de bouteille thermique !

L’utérus… ils n’aiment pas penser à ça – moi non plus, je n’aimais pas – mais la seule chose qui a justifié son existence, c’est eux. À quoi bon un utérus, des ovaires, des trompes de Fallope, des années de menstruation, avant et après eux ? Ça paraît si clair, si cristallin…

(en regardant sa montre)

Est-ce que cette montre s’est arrêtée ? Que c’est ancien, une montre qui s’arrête, qui retarde, qui avance… Ils ne s’imaginent même pas qu’avant on devait remonter sa montre tous les jours. Une bonne montre devait avoir 17 rubis, je n’ai jamais su ce que c’était… Aujourd’hui, il leur faut une batterie. C’est tout. Elles sont en plastique, en acier et, maintenant, c’est sûr, elles travaillent à l’œil, « comme seules les montres peuvent le faire » c’est ce qu’on disait.

Rita Lee est plus âgée que moi. Et elle le reste. Toutes les autres qui étaient plus âgées, aujourd’hui, je ne sais comment, sont devenues plus jeunes que moi. Elles se sont heurtées à la quarantaine et n’ont pas réussi à la dépasser. Elles ne font que s’y cogner et retourner en arrière. Se cogner et retourner. Et elles ne dépassent pas les quarante ans.

La nature sait ce qu’elle fait. Ce n’est pas pour rien qu’elle a choisi le devant de la tête pour y placer les yeux. Parce qu’ainsi on ne voit son image que par un acte de volonté. Si les yeux n’étaient pas que deux ? Et s’ils se trouvaient, par exemple, dans les mains ? Nous serions tous obligés de nous voir tout le temps et de tous les angles. Au fil des ans, je peux assurer que ce ne serait pas bon. Je trouve beaucoup plus sain et amène d’avoir une vague notion de son propre visage plutôt qu’une mémoire fidèle et constamment mise à jour. Je préfère le choc sporadique d’entrer dans un de ces ascenseurs à la lumière froide et blanche, qui vient d’en haut en distribuant des ombres, et qui reflète dans la glace cette figure apeurée et figée qui, il faut le croire, est moi. Ce n’est pas seulement dans la vie de Blanche du Bois que les miroirs sont devenus plus petits, les lumières indirectes, les filtres diffus. Ce n’est pas du feng shui non plus, oh non.

Automatiquement, cela arrive. Les yeux eux-mêmes se mettent à demander plus de distance pour pouvoir se faire face. C’est naturel. L’image que j’ai de moi-même, personne ne peut dire que ce soit de la mémoire. Une auto-image n’a jamais été un autoportrait. C’est beaucoup plus une combinaison heureuse de fragments qui me plaisent. Ou qui m’ont plu un jour. Et cette composition cubiste qui m’appartient n’est contrariée que dans ces maudits ascenseurs ou dans d’inhospitalières cabines d’essayage. Avec la mémoire, c’est la même chose. La mémoire ne trahit pas. Simplement, la mémoire n’a jamais fait aucun compromis avec la réalité. On n’emmagasine pas de la réalité dans la mémoire. Dans la mémoire, on ne range que ce qu’on est capable de reconnaître.

Je ne peux pas ranger un dialogue en latin, je ne peux pas ranger les lancées d’une partie de base-ball. Ma mémoire n’est pas un organe de digestion de réalités. Une fois, ma sœur m’a dit que si je décidais d’écrire mes mémoires, ce serait le premier cas d’une autobiographie non autorisée.

Nous avons été élevées dans la même maison, à la même époque, par les mêmes personnes et nous n’avons ni la même histoire ni, encore moins, les mêmes souvenirs de ce qu’ont été ces temps-là. Nous avons mangé la même nourriture et mon sang et le sien racontent deux vies diverses.

Et par-dessus tout, nous sommes des femmes. Les hommes utilisent leurs yeux comme des lanceurs de flèches, ils ont un regard ajusté. Ils regardent le foyer des images. Pas nous. Notre regard est libre. Nos yeux se promènent sur tout, lèchent les recoins, passent en suçant des impressions. Nous, on n’élimine pas le pourtour, comme les hommes. Chez nous, tout ce qui n’est pas le foyer de convergence, signifie la convergence.

Je sais que je suis exactement comme ça et je vis avec la peur de me perdre. Le monde est plein de foyers qui doivent être bien ajustés pour fonctionner. J’ai peur de le perdre de vue. J’ai peur, parfois, de ne savoir même pas quel est ce foyer. C’est pour jeter une ancre que j’écris, je note, je fais tant de listes, tant de billets. Et jamais je ne les jette. Qui sait si quelqu’un, un jour, va me demander une preuve matérielle de ma réalité ? Et je l’aurai, bien rangé dans le bureau, un vieux bout de papier quelconque, pour prouver que tout est réel. Ce n’est pas pratique d’être une femme. Je sais que c’est nécessaire, je ne discute pas, c’est joli.

Et aussi qu’il est trop tard pour changer l’un des deux X que j’ai reçu contre un déterminant chromosome Y. Mais, pratique, en définitive, ce ne l’est pas. Devoir vivre avec ma mémoire aléatoire, avec mon regard sans foyer, avec mes hormones hallucinogènes et tous les ans devoir faire ma déclaration d’impôt sur les revenus ? Qui peut croire à ce personnage ? Le percepteur ? Le service des impôts ? Je ne crois pas qu’eux, ils ont ce genre de conflit. Être un homme, être une femme… Eux, ils sont eux-mêmes. Être eux, c’est plus fort que tout. Ça a toujours été ainsi et c’est bien que ce soit ainsi. Ils se savent immortels. Ils savent que nous sommes mortels et que très probablement ils devront nous voir mourir. C’est naturel, il faut qu’ils se croient immortels pour que la roue tourne. Moi, je commence déjà à pouvoir avoir peur d’être atteinte d’une maladie dégénérative. La Terre elle-même, n’a jamais hébergé autant de macrobes que maintenant. Et elle n’a pas eu non plus le temps de s’habituer à l’idée de nous porter si longtemps. Je me mets à sa place et me pose des questions : « Ceux qui ont déjà vécu ne vont-ils plus arrêter de vivre ? Vont-ils rester vivants encore et encore, de plus en plus ? » Oh que oui ! Ah, Madame la Terre, ici en surface, tout se renouvelle, se recycle. Je ne parle pas du papier, du verre, des canettes – parce que ça, je me suis éreintée à les séparer, pour savoir après qu’ils rassemblaient tout et jetaient tout dans la décharge commune. Ce qui se recycle ici, ce sont les relations. Les maris, les femmes, les femmes des maris, les maris des femmes des maris. Car moi-même, n’ai-je pas un neveu qui a des sœurs qui ne sont pas mes nièces et qui, à leur tour, ont des sœurs qui ne sont même pas demi-sœurs de mon neveux ? Ça rappelle une de ces vieilles charades « qui suis-je ? », une de celles d’il y a très longtemps.

Au fond, on savait que ce piège était en train de s’articuler. Quant à savoir si c’est bon ou si c’est mauvais, je n’ai pas besoin de savoir maintenant. Peut-être ne le saurai-je exactement jamais. Mais je sais que j’ai donné ma contribution involontaire et maintenant, il n’y a plus rien à faire. Bien qu’à ce stade, mes relations récentes et moi-même ne sommes plus qu’un pur recyclage de matériel organique. Nous tous avons déjà eu un mariage ici, un autre là, un fils ici, un autre là. N’est-ce pas nous qui avons inventé la production, la reproduction indépendante ?

Ce modèle nouveau devait être une chose toute simple, et à la fin, il en resta une mère de trop, un fils de trop, un père de trop, un frère de trop. Tout ça un peu largué et un peu enragé. Enrageant de s’appeler Brise du Brésil, enrageant de voir sa fille qui veut garder sa virginité jusqu’au mariage et aller habiter Miami avec la famille du père qui ne lui a jamais accordé la moindre importance, enrageant contre la femme du père qui ne comptait pas avoir une belle-fille plus âgée qu’elle. Des rages variées. Ces rages, au moins, nous n’allons plus les provoquer. Ce sont des rages dont la répétition est devenue physiquement improbable. Je ne sais pas ce qu’ils voulaient, mais je suis certaine que nous les avons tous déçus. Avec une bonne intention ? Je suis sûre que nos intentions étaient les meilleures. Eux, est-ce qu’ils nous suivent, est-ce qu’ils nous ont pour modèles ? Quelle idée!

Ils nous rayent, et non pas contre un nouveau modèle actif, mais par un simple trait. Recouverts d’un ruban où l’on peut lire très clairement : EXPÉRIENCE REPROUVÉE – NE PAS REPRODUIRE. L’un d’entre nous comprend-il parfaitement ce qui se passe avec nous ? Nous devrions être comme les singes de cette expérience où tous en même temps essaient de résoudre un problème et à l’instant où l’un d’eux réussit, automatiquement, tous les autres apprennent la même solution. Nous, les humains mûrs, nous restons chacun dans notre cellule, en essayant de soulever les voiles de ce mystère qui est tout ce qui s’est passé, tout ce qui est en train de passer. … Je me demande si c’est bien ça. Si, vraiment, il y a quelqu’un d’autre empêtré dans ces trames. À mesure que j’ai vécu, j’ai tissé une trame que je ne voyais pas. Dans ce tissage, que je ne vois toujours pas, j’ai tiré un peu la trame, un peu le fil, sans avoir un dessin connu à reproduire. Cette tapisserie a des points irréguliers. Des régions de points serrés, des régions si effilochées qu’on peut voir à travers. Le tapis et la tapissière sont une seule et même chose : moi-même, ma vie et mon œuvre. Il n’y a pas une distance suffisante pour pouvoir contempler le résultat. Je ne peux pas m’éloigner parce qu’il n’y aurait plus de fil pour nous unir et jamais plus nous nous retrouverions. Je pourrais commettre l’erreur fatale de croire que toute autre tapisserie fût la mienne, et alors ma vraie vie et mon travail de la vivre seraient perdus. Et peut-être ne découvrirais-je jamais cette erreur. J’ai ainsi passé ma vie à palper, retordre, lisser, à vouloir deviner le sens de ce qui a été fait. Pas celui de l’époque où il a été fait. Je cherche aujourd’hui le sens dans ce qui a été fait il y a si longtemps et si chargé d’intentions et que je ne me rappelle pas. Je reconnais en moi au moins deux personnes : celle qui a préparé ce futur et celle qui s’intrigue avec le présent qu’elle reçoit. Tant que je pourrai m’émerveiller avec les points, tant que je pourrai encore me douter qu’un dessin quelconque pourra se compléter, je saurai : c’est confirmé, je suis vivante. Et il est indispensable d’être vivante et de bonne apparence pour pouvoir entrer dans un magasin et en une seule matinée pouvoir toucher l’infinitude de textures existantes sur la planète. Et qui sait, avec un peu de chance, pressentir un autre petit morceau du dessin. Eux, bien sûr, ils figurent dans mon tapis. Je ne vais pas jusqu’à à désirer ardemment être le grand médaillon central du leur, mais, tapie à l’intérieur, j’ai une très grande envie d’avoir un certain relief. Être présente dans une scène drôle, être une couleur qui choque, être un coup de pinceau couleur de thé sur un fond sombre. Tout comme j’ai envie qu’ils découvrent bientôt que la vie est une et une seule tapisserie. Mais ce sont là des désirs très secrets. Et comme il est de la nature des désirs de ne jamais se désaltérer, il n’y a rien que je puisse faire.

(sonnerie de téléphone. Urbaine répond sans se servir d’aucun appareil)

ALLO ! … Elle ne monte pas ? … Ah, ils sont pressés ? … C’est vrai, à cette heure-ci, il n’y a pas moyen de se garer. … J’arrive. …

(déclic du téléphone. Urbaine étire se vêtements, vérifie l’ordre de la maison, de la table)

URBAINE

(vers les spectateurs)

Ils sont pressés.

(Urbaine prend la bouteille thermique et la garde près du corps. Elle quitte la scène vers la porte de sortie vers la rue)

C’est ma dernière … la dernière fois qu’ils… J’y vais.

(BLACK OUT)

RIDEAU

Traduit par Regina M.A. Machado

COR DE CHÁ

Inverno de 2001

Uma mulher, por volta de seus quarenta anos, urbana, espera em casa e se prepara enquanto espera.

Urbana põe a mesa para um chá para dois.

URBANA

(pegando a alça do bule)

Arre ! Tem dia que até coisa que não é elétrica me dá choque !

É, tá bom assim. Um chá. Chá é neutro. Café é muito informalzinho. Fica prosaico demais aquele negócio que não termina : “aceita um cafezinho ?”, “trabalho nenhum”, “só se já estiver feito”, “acabei de passar”, “acabei de tomar”, “é só pôr uma água pra ferver”, “se não for incomodar...”, “eu já ia passar mesmo”. Já vai me dando vontade de botar umas moedas na mão da criatura que não me ajuda e despachar ela para um café numa padaria bem longe. Chá é melhor. A garrafa térmica com água pelando de quente até a boca, o bule, a louça... tudo à mão. Nenhum trabalho.

Talvez eu não devesse ter posto tudo na mesa com antecedência. Parece que eu estou recebendo para um chá. E para receber para um chá está muito mixuruca. Garrafa térmica, esses biscoitinhos maizena... Eu vou tirar os biscoitos.

(tira o pratinho de biscoitos e contempla a composição)

Acho que vou tirar também a outra xícara. Essa xícara vazia, sozinha, ao lado da outra com chá fica uma coisa muito triste. Se fosse um quadro iria se chamar “A Ausência”. Ou “Tarde de Solidão”. Péssimo, a xícara sai.

(tira a xícara)

Deixo só a minha.


(analisa)

Ficou bom, muito bom. E se fosse um quadro já iria se chamar “Chá”. Não esconde nem revela nada, só significa. Uma coisa substantiva. Como eu. Ainda tem tempo. Parece que eu estou aflita, mas não estou, não. Estou respirando, ó ! E estou respirando até embaixo que eu não sou besta. Se ficar respirando só aqui em cima é a maior bandeira de ansiedade. Estou sentido o diafragma subir e descer, subir e descer. Prefiro essa barriga dilatada àqueles ombrinhos travados de gente ansiosa. Ansiosa e desinformada. Eu falava para soltar aqueles ombros, para não respirar só em cima. Você acha que me ouvia ? Claro que ninguém acha que alguém fosse me ouvir. Eles acham que tem a vida inteira para escangalhar que não tem problema. Eu tenho pra mim que isso piorou muito com aqueles joguinhos. Chega a me subir um calafrio quando ouço, em qualquer lugar, criança gritando “Perdi uma vida ! Só tenho mais quatro !”, “Perdi outra vida ! Merda ! Só tenho mais duas vidas !”. É uma coisa muito edificante mesmo ! Toda aquela educação construtivista, aquela papagaiada de criança “enquanto indivíduo”, de “texturas” e a criança se desenvolvendo e sendo avaliada. E sem a elementar noção de que a vida é uma só ! Se eu lembrar, quando eu morrer, minhas últimas palavras serão : “Merda ! Perdi uma vida !”. Fica aquela impressão de que eu saí jogando lá do outro lado. Tomara que eu me lembre. Se bem que se eu não sair dessa vida dizendo “Ufa !”, já posso considerar que foi uma saída bem elegante. Não é verdade que eu fique pensando na morte. Não acho que ela esteja tão perto. Nem acredito que esteja tão longe que não possa me ver de lá. E esta distância respeitosa tem construído uma convivência de boa vizinhança, sem muita intimidade e com bastante cerimônia. Eu não tenho nem cinqüenta anos e tenho, já há muito tempo, umas coisas de gente velha. Não digo manias que mania é coisa para quem pode manter ou pra quem mantém quem ature. Coisa de velho que eu digo que eu tenho é, por exemplo, pensar que secretária durante muito tempo não era a eletrônica. Secretária era uma escrivaninha. Quantas vezes, quando pequena, eu não ouvi : “pega na secretária”, “guarda na secretária”, “deixa na secretária”. E não eram recados numa memória, eram objetos num móvel. A secretária ainda existe. Está comigo. Ela fica no escritório e só eu a chamo de secretária. Mais por teimosia, para não deixar ela se degenerar em escrivaninha, mesa de trabalho, mesinha, armário, estante, troço. Traste. Essa volúpia de quem chega de querer mudar o nome das coisas e das ações eu posso até entender, um pouco. É um modo, um pouco selvagem, de dizer que aquilo é deles. Não só deles, mas, mais deles agora que eles rebatizaram. Quando a coisa velha ganha com mais cor, com mais brilho, com mais humor, seu nome novo automaticamente resiste e fica. Geladeira ! Geladeira é ótimo. Muito melhor do que refrigerador. A língua tem que apanhar para aprender quem é que manda. Manda quem fala, claro. Se bem que ela andou apanhando tanto que nem quem batia estava se entendendo mais. Quem bate agora, diga-se de passagem, não fala. Ao menos comigo, não fala. É uma coisa absolutamente “tipo-assim”. Esses nossos novos estrangeiros parecem que estão procurando uma palavra para completar um raciocínio – completar é exagero – para começar um raciocínio. Mas não estão. Já encontraram : “tipo-assim”. E por aí ficam, como se tivessem inventado uma nova língua do pê. “Eu queria-tipo-assim, comprar-tipo-assim, uma sandália-tipo-assim, - atenção para a regra : “tipo-assim” vem sempre antes de verbo no infinitivo ! - pra tipo-assim-sair.” Eu fico pensando se ele quer mesmo que eu entenda ou, como na língua do pê, ele está falando em código justamente para eu não manjar ? Mas, considerando que estamos só os dois, eu sei que ele deve ter intenção de se comunicar. Mais do que isso, ele tem o propósito de se profissionalizar, já que todos vão tipo-assim-fazer faculdade de tipo-assim-Comunicações. Não consigo imaginar os jornais, as tevês, as rádios, os teatros... Não consigo. Nem tento. Eu, por acaso, fiz Comunicações. Mas, no meu tempo... Merda ! Falei !


(começa a fazer abdominais)

Vai pagar dez abdominais, burra !

(paga a dez)

Eles podem até me levar para um asilo, eu vou. A barriga pode estar solta, desarranjada, mas o abdome vai estar definido.

Eu não sei precisar quando, mas o fato é que aconteceu. Na régua do tempo da história, nasceu um grosso risco vermelho. Depois disso passou a haver o tempo deles e o meu tempo. Eu sei que não devo falar no meu... Não falei ! Não falei ! Mas continuo a imaginar esse traço vermelho. Até aqui, daqui pra lá.

A primeira vez que um deles me chamou de histérica eu tive gana de abrir um atlas de anatomia, um livro de história natural, quis dissecar um cadáver e mostrar onde fica a histeria ! Histeria nasce no útero ! E eles estiveram lá. Que a única função deste aqui foi salvá-los, foi guardá-los. E que se agora está causando distúrbios é porque alguma merda eles fizeram por lá ! Mas eles são eles e eu sou eu.

(bate com os olhos na mesa e avalia)

Estou achando que está faltando xícara. Vou por mais uma. Ou duas.

(põe três xícaras)

Eles estão gostando mais de português. Da língua portuguesa. Talvez seja moda. Já ouvi anúncio de hambúrguer ensinando concordância nominal. Caguei.

Ai ! Esta merda de garrafa térmica está dando choque, mesmo !

Útero... eles não gostam de pensar nisso – eu também não gostava – mas a única coisa que justificou a sua existência foram eles. Para que útero, ovários, trompas de Falópio, anos de menstruação antes e depois deles ? Parece tão claro, tão cristalino...

(olhando o relógio de pulso)

Será que meu relógio parou ? Que coisa mais antiga relógio parar, relógio atrasar, adiantar... Eles nem imaginam que a gente tinha que dar corda no relógio todo dia. Relógio bom tinha que ter uma coisa que eu nunca soube o que era : 17 rubis. Eles hoje têm que ter uma bateria. Só. São de plástico, de aço e, agora sim, trabalham de graça e por conta própria.

A Rita Lee é mais velha do que eu. E continua sendo. Todas as outras que eram mais velhas, hoje, não sei como, são mais novas do que eu. Bateram nos quarenta e não conseguiram ultrapassar. Ficam batendo e voltando. Batendo e voltando. Não passam dos quarenta.

A natureza não dá ponto sem nó. Não foi à-toa que ela escolheu a frente da cabeça para colocar os olhos. Porque assim a gente só vê a própria imagem por um ato de vontade. Se os olhos não fossem só dois ? E se ficassem, por exemplo, nas mãos ? Seríamos todos obrigados a nos ver o tempo todo e por todos os ângulos. Com passar dos anos, eu posso garantir que isso não seria bom. Eu acho muito mais saudável e ameno ter uma vaga noção do próprio rosto do que uma memória fiel e constantemente atualizada. Prefiro o choque esporádico de entrar num daqueles elevadores com luz fria e branca, que vem de cima distribuindo sombras, e que reflete no espelho aquela figura assustada e travada que, há quem acredite, sou eu. Não é só na vida da Blanche du Bois que os espelhos se tornaram menores, as luzes indiretas, os filtros difusos. Isso não é feng shui, não.

Automaticamente vai acontecendo. Os próprios olhos começam a pedir mais distância deles mesmos para poderem se encarar em um reflexo. É natural. A imagem que eu tenho de mim mesma ninguém pode dizer que seja uma memória. Auto-imagem nunca foi auto-retrato. É muito mais uma combinação feliz de fragmentos que me agradam. Ou que me agradaram um dia. E essa minha composição cubista só é contrariada nesses malditos elevadores ou em algum inóspito provador de roupa. Com a memória também é assim. A memória não trai. Simplesmente a memória nunca teve nenhum compromisso com a realidade. Não se armazena realidade na memória. Na memória a gente só guarda o que é capaz de reconhecer.

Não posso guardar um diálogo em latim, não posso guardar lances de uma partida de beisebol. A minha memória é um órgão de digestão de realidades. Uma vez a minha irmã me disse que se eu resolvesse escrever as minhas memórias seria o primeiro caso de uma autobiografia não ser autorizada.

Fomos criadas na mesma casa, na mesma época, pelas mesmas pessoas e não temos nem a mesma história e muito menos a mesma memória do que foram aqueles tempos. Comemos a mesma comida e o meu sangue e o dela contam duas vidas diversas.

Além de tudo somos mulheres. Homens usam os olhos como arremessadores de setas, têm o olhar focado. Eles olham o centro das coisas. Nós, não. Nosso olhar é solto. Nossos olhos passeiam por tudo, lambem os cantinhos, passam sugando impressões. A gente não elimina o que não é foco, como os homens. Em nós, tudo o que não é foco significa o foco.

Eu sei que sou bem assim e vivo com medo de me perder. O mundo é cheio de focos que tem que ser bem focadinhos para que ele funcione. Tenho medo de perder o tal foco. Tenho medo, às vezes, de nem saber qual é o tal do foco. É para me ancorar que eu escrevo, eu anoto, eu faço tantas listas, tantos bilhetes. E nunca jogo fora. Quem sabe alguém, algum dia, me peça um comprovante material da minha realidade ? E vou ter lá, bem guardado na secretária, um papelinho velho qualquer provando que é tudo real. Não é prático ser mulher. Sei que é necessário, não discuto, é bonito.

E também é tarde demais para trocar um dos dois X que recebi por um determinante cromossoma Y. Mas prático, definitivamente, não é. Ter que viver com a minha memória aleatória, com meu olhar sem foco, com meus alucinógenos hormônios e ter todo ano que fazer declaração para o imposto de renda ? Quem pode acreditar nesse personagem ? O leão ? A Receita Federal ? Eu não acredito que eles tenham esse tipo de conflito. Ser homem, ser mulher... eles são eles ! Ser eles é mais que tudo. Tem sido assim e deve ser bom que seja assim. Eles se sabem imortais. Sabem que nós somos os mortais, e que muito provavelmente eles vão ter que nos ver morrer. Natural que eles tenham que se acreditar imortais para que a roda gire. Eu já começo a poder ter medo de ser alcançada por alguma doença degenerativa. A Terra, que é a Terra, nunca antes hospedou tantos macróbios quanto agora. Nem ela se acostumou à idéia de nos carregar por tanto tempo. Eu me coloco no lugar dela e fico pensando : “Os que já viveram não vão mais parar de viver ? Vão ficar vivendo mais e mais, cada vez mais ?” Vamos, sim ! Ah, dona Terra, aqui na superfície tudo se renova, se recicla. Não estou falando de papel, de vidro, de latinhas – que isso eu me cansei de separar para depois saber que eles juntavam tudo de novo e jogavam no lixão. O que se recicla aqui são as relações. Os maridos, as mulheres, as mulheres dos maridos, os maridos das mulheres dos maridos. Pois eu não tenho um sobrinho que tem irmãs que não são minhas sobrinhas e que, por sua vez, têm irmãs que não são nem meias-irmãs do meu sobrinho ? Parece mais uma daquelas charadas “quem sou eu ?”, daquelas bem antigas.

No fundo a gente sabia que esta rede estava se armando. Já saber se é bom ou se é ruim eu não preciso saber agora. Talvez eu nem vá saber ao certo. Mas sei que dei minha contribuição involuntária e agora não há mais nada a fazer. Se bem que a esta altura meus recentes relacionamentos e eu mesma já somos puro reaproveitamento de material orgânico. Todos já tivemos um casamento aqui, outro ali, um filho aqui, outro lá. Não foi a gente que inventou a produção, a reprodução independente ?

Esse modelo novo era para ser uma coisa simplesinha e acabou sobrando mãe, sobrando filho, sobrando pai, sobrando irmão. Tudo assim meio solto e com um pouquinho de raiva. Raiva de se chamar Brisa do Brasil, raiva de a filha querer casar virgem e morar em Miami com a família do pai que nunca deu bola para ela, raiva da mulher do pai que não contava com uma enteada mais velha do que ela. Raivas variadas. Essas raivas, pelo menos, nós não vamos mais provocar. São raivas fisicamente improváveis de se repetir. Eu não sei o que eles queriam, mas estou certa de que decepcionamos a todos. Com boa intenção ? Tenho certeza de que eram as melhores. Eles, por acaso, nos seguem, nos têm como modelos ? Que esperança !

Eles nos negam não com um novo modelo ativo, mas com um traço. Com uma tarja onde se pode ler bem claro : EXPERIÊNCIA REPROVADA – NÃO REPRODUZIR. Será que algum de nós entende perfeitamente o que se passa conosco ? Nós deveríamos ser como aqueles macacos da experiência em que todos tentam resolver um problema e no instante em que um deles consegue, automaticamente, todos os outros aprendem a mesma solução. Nós, humanos maduros, ficamos cada um em sua célula tentando tirar os véus deste mistério que é o que se passou, o que é o que está se passando. Eu me pergunto se é assim mesmo. Se, de fato, existe mais alguém embatucado nessas tramas. Eu fui vivendo e fui tecendo uma trama que eu não via. Nesse tecido, que eu ainda não vejo, fui puxando um pouco a trama, um pouco a urdidura sem um desenho conhecido para reproduzir. Essa tapeçaria tem pontos irregulares. Regiões de pontos apertados, regiões tão esgarçadas que se pode ver o outro lado. Tapete e tapeceira são uma e a mesma coisa : eu mesma, minha vida e minha obra. Não há distância suficiente para poder contemplar o resultado. Não posso me afastar porque não há mais fio que nos una e jamais nos reencontraríamos. Eu poderia cometer o erro fatal de acreditar que qualquer outra tapeçaria fosse a minha, e então a minha verdadeira vida e o meu trabalho em vivê-la estariam perdidos. E talvez eu nunca viesse a descobrir esse engano. Passei a vida então apalpando, retorcendo, alisando, querendo adivinhar o sentido do que foi feito. Não o da época em que foi feito. Procuro sentido hoje naquilo que foi feito há tanto tempo com tanta intenção e que eu não lembro. Reconheço em mim no mínimo duas : a que preparou este futuro e a que se intriga com o presente que recebe. Enquanto eu ainda me encantar com os pontos, enquanto eu ainda suspeitar de algum desenho que possa se completar, eu saberei : está confirmado, eu estou viva. E é indispensável estar viva e com boa aparência para poder entrar em um shopping e numa só manhã poder tocar toda a infinidade de texturas que existe no meu planeta. E quem sabe, com sorte, pressentir mais um pequeno trecho de desenho. Eles, é claro, figuram no meu tapete. Eu não cheguei a desejar ardentemente ser o grande medalhão central no deles, mas, bem lá dentro, eu tenho muita vontade de ter um destaque, sei lá. Estar numa cena engraçada, ser uma cor que briga, ser um pincelada de cor de chá num fundo escuro. Como eu também tenho vontade que eles descubram logo que a vida é uma e só uma tapeçaria. Mas esses são desejos muito secretos. E como é próprio da natureza dos desejos nunca se saciarem, não há nada que eu possa fazer.

(som de campainha de telefone. Urbana responde sem usar nenhum aparelho)

Pronto ! ... Ela não vai subir ? ... Eles estão com pressa, é ? ... É, a essa hora não tem mesmo como parar. ... Já estou indo.

(som de telefone desligando. Urbana se ajeita, "confere" a ordem da casa, da mesa)

URBANA

(para a platéia)

Eles têm pressa.

(Urbana pega a garrafa términa e fica com ela junto ao corpo. Vai sando do palco em direção à saída para a rua)

É a minha carona... a última... É.

B.O.

PANO

Par Noemi Marinho

Noemï Marinho

Actrice, dramaturge, scénariste et metteur en scène, diplômée de l’Ecole d’art dramatique de l’Université de Sao Paulo en 1977.
Elle travaille au théâtre, au cinéma et à la télévision en tant qu’actrice et auteur. Elle a reçu les prix APCA (1978, révélation comme actrice), MAMBEMBE (1988, meilleure actrice), APETESP (1988, révélation en dramaturgie), SHELL (1991) et APETESP (1993, meilleur auteur théâtral). En 2001, elle écrit COULEUR THE pour un festival de dramaturgie pauliste et joue sous la direction de Marcia Abujamra.

Cette pièce a été traduide par Regina M. A. Machado, traductrice et Docteur de l’Université de Paris 3/La Sorbonne Nouvelle, spécialisée en Littérature Brésilienne, avec la collaboration de Cendrine Puyjoubert, professionnelle du théâtre, Directrice adjointe de la salle Gérard Philippe à Bonneuil-sur-Marne.

Illustrations : Noemï Marinho mise en scène par Marcia Abujamra.