La Forêt de Stribor

I

Un jour, un jeune homme entra dans la forêt de Stribor. Mais il ne savait pas que cette forêt était enchantée, et que toutes sortes de merveilles s’y passaient. De bonnes merveilles y ont eu lieu, mais aussi des mauvaises – à chacun selon ses mérites.

Cette forêt devait rester enchantée jusqu’au jour où y pénètrerait quelqu’un qui tiendrait ses malheurs pour plus chers que tous les bonheurs du monde.

Ainsi donc, le jeune homme coupa du bois, puis il s’assit sur une souche pour se reposer, car c’était un beau jour d’hiver. Mais, tout près de lui, un serpent sort de la souche, et se met à onduler autour de lui. Ce n’était pas un vrai serpent, mais une âme humaine ensorcelée à cause de ses péchés et de sa méchanceté, et seul celui qui se marierait avec elle pourrait la libérer de son sort. Le serpent miroitait comme de l’argent au soleil, et il regarda le jeune homme droit dans les yeux.

— Mon Dieu, quel beau serpent ! Je l’emporterais presque à la maison avec moi, dit le jeune homme en plaisantant.

— Voilà le nigaud qui va me libérer de mon malheur, pensa l’âme pécheresse dans le serpent, elle se hâte, et de serpent elle se change immédiatement en une belle jeune fille, debout à côté du jeune homme. Ses manches délicates étaient blanches et finement tissées comme des ailes de papillon, et ses jambes menues fines comme celles d’une reine. Mais comme son esprit était méchant, il lui resta dans la bouche une langue de serpent.

— Me voilà ! Emmène-moi avec toi et épouse-moi, dit la jeune fille-serpent au jeune homme.

Alors, si ce jeune homme avait été sûr de lui et ingénieux, et s’il avait brandi sa hache vers elle en s’écriant : « Vraiment, je n’ai jamais pensé me marier avec un monstre de la forêt ! », la jeune fille serait redevenue serpent, elle serait retournée dans la souche, et ni vu ni connu.

Mais c’était un brave gars, peureux et timide, et il était gêné de ne pas exaucer le désir de la jeune fille, alors qu’elle s’était transformée juste pour lui. De plus, elle lui plaisait vraiment, car c’était une beauté, et lui, inexpérimenté qu’il était, ne pouvait savoir ce qu’il lui restait dans la bouche.

Il prit la jeune fille par la main et l’emmena chez lui. Mais ce jeune homme vivait avec sa vieille mère, sur laquelle il veillait comme sur une icône.

— Voici, maman, ta bru, dit le jeune homme en entrant dans la maison avec la jeune fille.

— Dieu merci, mon fils, répondit la mère en regardant la belle jeune fille.

Mais la mère était vieille et sage, et elle se rendit compte tout de suite de ce que la bru avait dans la bouche. La bru partit se changer, et la mère dit à son fils :

— Tu as choisi une belle jeune fille, mais prends garde, mon fils, qu’elle ne soit un serpent !

Le fils fut pétrifié d’étonnement : comment sa mère pouvait-elle savoir que la jeune fille était un serpent ? La colère envahit son cœur, et il pensa : « Ma mère doit être une sorcière ». Et il se mit à détester sa mère.

Ils commencèrent à vivre ensemble tous les trois, mais tout allait de mal en pis. La bru était insolente, malveillante, vorace et mégère.

Il y avait en ce pays une falaise si haute qu’elle montait jusqu’aux nuages, et la bru ordonna un jour à la vieille d’aller lui chercher de la neige du sommet de la falaise pour qu’elle se lave.

— Il n’y a pas de chemin qui aille si haut, dit la vieille.

— Monte la chèvre, elle te guidera. Là où elle monte, tu descendras tête la première, dit la bru.

Le fils était là aussi, et il sourit à ces mots, juste pour plaire à sa femme.

Cela fit tellement de peine à la mère, qu’elle partit immédiatement chercher de la neige sur la falaise, car il lui était bien égal de perdre la vie. Sur le chemin, elle voulut prier Dieu pour son aide, mais elle se ravisa en se disant: « Dieu se rendra compte que mon fils est un moins que rien ».

Mais Dieu lui vint tout de même en aide, et elle réussit sans encombre à rapporter à la bru de la neige de la falaise sous les nuages.

Le deuxième jour, la bru ordonna à la grand-mère :

— Va-t-en là-bas, sur le lac gelé. Au milieu du lac il y a un trou. Pêche-moi dans ce trou une carpe pour le déjeuner.

— La glace cèdera sous mon poids, et je tomberai dans le lac, répondit la grand-mère.

— Tu feras grand plaisir à la carpe, si tu tombes avec elle, dit la bru.

Une fois encore le fils sourit, et la grand-mère eut tant de peine, qu’elle partit immédiatement pour le lac. La glace craque sous les pas de la grand-mère, elle pleure, et ses larmes gèlent sur son visage. Mais elle se refuse toujours à prier Dieu, elle cache à Dieu que son fils est un pécheur.

— Si je meurs, tant mieux, pense la grand-mère, et elle s’avance sur la glace.

Mais le temps n’est pas encore venu pour la grand-mère de mourir. Une mouette vole au-dessus d’elle, portant un poisson. Le poisson échappe à la mouette, et tombe juste devant la grand-mère. La grand-mère prend le poisson, et l’apporte sereinement à la bru.

Le troisième jour, la grand-mère qui était assise dans l’âtre prit la chemise de son fils pour la raccommoder. Quand la bru s’en aperçoit, elle se précipite vers elle, lui arrache la chemise des mains et s’écrie :

— Laisse ça, vieille aveugle, ce n’est pas ton affaire.

Et elle ne laisse pas la mère raccommoder la chemise de son fils.

Cette fois, le cœur de la grand-mère est si lourd, qu’elle sort devant la maison, s’assoit sur le banc dans le froid glacial, et se met à prier Dieu :

— Mon Dieu, viens-moi en aide !

À ce moment là, elle voit venir vers elle une pauvre jeune fille, vêtue seulement d’une chemise déchirée, l’épaule bleuie par le froid, car sa manche était décousue. Mais la jeune fille sourit quand même, car elle a bon caractère. Elle porte sous le bras un fagot de petit bois.

— Voulez-vous acheter du feu, grand-mère ? demande la jeune fille.

— Je n’ai pas d’argent, ma fille, mais si tu veux je peux te raccommoder cette manche, dit la grand-mère désolée, qui tenait encore dans sa main l’aiguille et le fil pour la chemise de son fils.

La grand-mère raccommoda la manche de la jeune fille, et la jeune fille lui donna du petit bois pour le feu, la remercia aimablement et s’en alla, toute heureuse de ne plus avoir froid à l’épaule.

II

Le soir, la bru dit à la grand-mère :

— Nous allons rendre visite à ma marraine, mais toi tu vas faire chauffer de l’eau pour notre retour.

La bru était gloutonne, et elle cherchait toujours à se faire inviter.

Quand ils furent partis, la grand-mère resta seule. Elle prit le fagot que la jeune fille lui avait vendu et elle alluma le feu dans l’âtre, puis elle alla chercher du bois dans la remise. Alors qu’elle était en train de prendre du bois dans la remise, elle entendit dans la cuisine quelque chose qui crépitait, qui tapotait : toc ! toc !

— Qui est-ce ? demande la grand-mère depuis la remise.

— Les Domatchi ! les Domatchi ! lui répondent depuis la cuisine des toutes petites voix, comme si des moineaux piaillaient sous la corniche.

La grand-mère s’étonna : qu’est-ce que c’est que ça dans la nuit ? et elle entra dans la cuisine. A l’instant même ou elle entra, le bois s’enflamma dans l’âtre, et autour des flammes dansaient en ronde les Domatchi, autant de petits bonhommes d’une demi-coudée. Ils portaient des petites peaux, des petits bonnets et des petites chaussures paysannes rouges comme les flammes, leurs cheveux étaient gris comme la cendre, et leurs yeux vifs comme des charbons ardents. Ils sont de plus en plus nombreux à sortir des flammes, il en sort un de chaque brindille. En sortant, ils sourient et poussent des cris perçants, sautillent autour de l’âtre, criant de joie et se tenant par la main pour faire une ronde.

Et la ronde se met à tourner, autour de l’âtre et sur les cendres, sur les meubles et sur la table, sous les étagères et entre les verres. Danse ! Danse ! Vite ! Plus vite ! Ils crient, ils piaillent, ils se bousculent et font des grimaces. Ils répandent le sel, renversent le kvas, éparpillent la farine – tout cela avec la plus grande joie. Le feu dans la cheminée flamboie et étincelle, il crépite et chauffe, et la grand-mère regarde encore et encore. Elle ne se soucie ni du sel ni du kvas, mais elle se réjouit devant toute la joie que Dieu lui envoie en réconfort.
La grand-mère se sent rajeunir : elle sourit comme une tourterelle, saute comme une jeune fille, se mêle à la ronde avec les Domatchi et danse. Mais son cœur restait lourd, et sa peine était si forte, que la ronde s’arrêta instantanément.

— Petits frères de Dieu, dit alors la grand-mère aux Domatchi, sauriez-vous comment m’aider à voir la langue de ma bru ? Quand je dirai à mon fils ce que j’ai vu de mes propres yeux, peut-être reviendra-t-il à la raison !

La grand-mère se met à raconter aux Domatchi tout ce qui s’est passé. Les Domatchi se sont assis en rond sur le bord de l’âtre, leurs petites jambes pendent le long de la pierre, ils sont alignés côte à côte comme des petits chardons et ils écoutent la grand-mère, et tous hochent la tête d’étonnement. Comme ils hochent la tête, leurs petits bonnets rouges s’embrasent : on aurait dit que c’était le feu lui-même qui flamboyait dans l’âtre. Quand la grand-mère eut finit son récit, un des Domatchi, qu’on appelait Malin Tintilinitch, s’écria :

— Moi, je vais t’aider ! J’irai au pays du soleil et je te rapporterai des œufs de pie. Nous les mettrons à couver sous la poule, et quand les petites pies sortiront, la bru sera prise au piège : elle sera prise d’une envie subite, comme tous les serpents de la forêt devant des petites pies, et elle sortira sa langue de serpent.

Tous les Domatchi poussèrent des petits cris de joie devant l’ingéniosité de Malik. Ils continuent à piailler de plus belle, mais au même moment la bru quitte ses hôtes, emportant avec elle une part de gâteau.

Furieuse, la bru se précipita sur la porte pour voir ce qui piaillait dans la cuisine. Mais au moment où elle ouvre la porte, pop ! Le brasier explose, les Domatchi sautent, ils tapent tous ensemble du pied sur l’âtre pour rebondir et s’élancent au dessus des flammes, et s’envolent sous le toit – les planchettes sous le toit craquèrent, et il ne resta plus trace des Domatchi.

Seul Malin Tinitilinitch ne disparaît pas, mais il se cache sous la cendre.
En voyant le feu tout d’un coup s’élancer de plus belle et la porte claquer sur ses gonds, la bru prit peur, et de peur elle tomba assise par terre comme un sac. Le gâteau s’écrase entre ses mains, ses peignes se défont, et échevelée, les yeux grand ouverts, elle crie de dépit :

— Que s’est-il passé, maudite vieille ?

— Le vent a attisé les flammes quand tu as ouvert la porte, dit la grand-mère en se tenant bien sagement.

— Et qu’est-ce que c’est ça dans les cendres ? dit encore la bru, car les talons rouges des chaussures de Malin Tintilinitch dépassaient de la cendre.

— C’est la braise, répond la grand-mère.

Mais la bru ne la croît pas, et elle se lève ainsi échevelée pour aller voir de plus près ce qu’il y a dans l’âtre. Elle approche son visage des cendres, mais en un éclair Malin Tintilinitch lance en l’air sa petite jambe, et il frappe du talon le nez de la bru. La bru se met à crier comme si elle se noyait dans la mer, le visage tout barbouillé et les cheveux ébouriffés et couverts de cendres.

— Qu’est-ce que c’est, maudite vieille ? siffle la bru.

— Une châtaigne t’a envoyé des escarbilles, répond la grand-mère, et Malin Tintilinitch pouffe de rire sous la cendre.

Quand la bru sortit pour se débarbouiller, la grand-mère montra à Malin Tintilinitch où la bru avait installé la poule dans la remise, afin d’avoir des petits poulets pour Noël. Cette nuit même, Malin Titilinitch apporta les œufs de pie et les installa sous la poule à la place des œufs de poule.

III

La bru ordonna à la grand-mère de prendre grand soin de la poule, et de la prévenir dès que les poussins seraient éclos. La bru devait inviter le village entier à cette occasion, afin que tous puissent voir qu’elle avait des poulets pour Noël, alors que personne d’autre n’en avait.

Le temps est venu, les petites pies sont écloses. La grand-mère prévient la bru que les poussins sont nés, et la bru invite le village. Viennent les paysans et les voisins, petits et grands, et le fils de la grand-mère également. La bru ordonne à la grand-mère d’apporter le nid sous le porche.

La grand-mère apporta le nid, on souleva la poule, mais du fond du nid quelque chose se mit à criailler : les petites pies toutes nues sautèrent du nid, et pop ! pop ! elles se mirent à sautiller de ci de là sous le porche.

À la vue complètement inattendue de ces petites pies, la bru-serpent se troubla; elle fut prise d’une envie subite, une envie de serpent. Elle s’élança sous le porche à la poursuite des petites pies, dardant vers elles sa langue mince et pointue, comme dans la forêt.

Les paysans et les voisins poussèrent de hauts cris et se signèrent, et ils se hâtèrent de remmener leurs enfants à la maison, car ils s’étaient rendus compte que c’était là un serpent de la forêt.

La mère s’approcha gaiement de son fils et dit :

— Renvoie-là d’où elle vient, mon fils, maintenant que tu as vu de tes propres yeux ce que tu entretiens sous notre toit.

Et la mère voulut serrer dans ses bras son fils chéri.

Mais le fils était vraiment un nigaud fini, et il continuait à aller à l’encontre du village, et de sa mère, et de ses propres yeux : il refuse de juger sa femme serpent, bien au contraire il se met à crier sur sa mère :

— Où as-tu pris les pies, maudite vieille ? Fiche-moi le camp de la maison !

Alors, la mère vit qu’il n’y avait plus aucun recours. Elle gémit à fendre l’âme, et elle supplie seulement qu’on ne la chasse pas de la maison tant qu’il fait encore jour, afin que le village ne voie pas quel genre de fils elle a nourri.
Le fils accepte que la mère reste encore jusqu’au soir à la maison.
Quand le soir fut tombé, la grand-mère prit dans son sac un morceau de pain et un peu du petit bois que la pauvre jeune fille lui avait donné, et elle quitta en se lamentant la maison de son fils.
À peine la mère a-t-elle franchi le seuil, que le feu s’éteint dans l’âtre et que le crucifix tombe du mur. Seuls restèrent dans la petite chambre obscure le fils et la bru — alors le fils sentit combien il avait grandement péché contre sa mère, et il se repentit bien fort. Mais comme il est peureux, il n’ose pas en parler à sa femme, et il lui dit plutôt :

— Partons à la poursuite de ma mère, qu’on la voie mourir de froid!

La méchante bru sauta de joie et attrapa leurs pelisses. Ils s’habillent et sortent, et commencent à suivre la mère à distance.

Quant à la grand-mère, elle s’en va désolée sur la neige, à travers champs en pleine nuit. Quand elle fut arrivée à un grand champ de chaume, un tel froid la saisit, qu’elle ne put aller plus loin. Alors elle sortit de son sac un peu de petit bois, balaya la neige, et alluma un feu pour se réchauffer un peu.

À peine le bois commence à flamboyer que, miracle ! des Domatchi en sortent, exactement comme si elle était à la maison, devant l’âtre!

Ils sautent du feu tous en rond dans la neige, et derrière eux des étincelles jaillissent de toutes parts dans la nuit obscure.

Tout cela met du baume au cœur de la grand-mère, et elle serait prête à pleurer de joie de ce qu’ils ne la laissent pas seule sur le chemin. Tout souriants, ils se rassemblent autour d’elle en poussant des sifflements.

— Petits frères de Dieu, dit la grand-mère, je ne me sens pas d’humeur à me réjouir, mais aidez moi tout de même dans mon malheur.

La grand-mère raconte aux Domatchi comment son nigaud de fils s’est conduit encore plus mal envers elle depuis que et lui et le village ont pu se rendre compte que la bru avait en vérité une langue de serpent.

— Il m’a chassée de la maison, mais vous, aidez moi, si vous le pouvez.

Pendant quelques instants, les Domatchi restent muets. Ils secouent un peu leurs petites chaussures pour en faire tomber la neige, et ils ne savent pas quel conseil donner à la grand-mère.

Mais Malin Tintilinitch dit alors :

— Allons voir Stribor, notre maître. Il est habile conseiller en toutes circonstances.

Et à l’instant Malin Tintilinitch grimpa sur un buisson d’aubépines, siffla avec ses doigts, et des ténèbres silencieuses accourent un cerf et douze écureuils.
Ils assirent la grand-mère sur le cerf, les Domatchi enfourchèrent les écureuils, et ils se mirent en route pour la forêt de Stribor.
Ils chevauchent dans la nuit – le cerf a des bois longs et fournis, et sur chaque rameau brille une petite étoile. Le cerf étincelle et montre le chemin, et derrière lui se hâtent douze écureuils, dont les yeux semblent des pierres précieuses. Ils courent et se pressent, et derrière eux au loin courent la bru et le fils, à bout de souffle.
Ils arrivèrent ainsi à la forêt de Stribor, et le cerf emmena la grand-mère à travers la forêt.
La bru reconnut tout malgré les ténèbres. Elle reconnut la forêt de Stribor, où une fois déjà elle avait été ensorcelée à cause de ses péchés, mais à cause de sa grande méchanceté elle ne peut ni se souvenir de ses nouveaux péchés, ni s’en effrayer, et au contraire elle se réjouit encore plus en disant :

— Cette ignorante de grand-mère court à sa perte dans cette forêt avec tous ces enchantements.

Et elle se hâte de plus belle à la suite du cerf.
Ainsi donc, le cerf emmène la grand-mère devant Stribor. Stribor était le maître de la forêt. Il était assis au plus profond des bois, dans un chêne si grand que s’y trouvaient sept palais en or, et le huitième était un village ceint d’une barrière d’argent. Devant le plus beau palais, Stribor est assis sur une chaise, vêtu d’un manteau rouge.

— Aide la grand-mère, une bru-serpent a causé sa perte, dirent les Domatchi à Stribor après s’être inclinés devant lui, tout comme la grand-mère.

Ils lui racontent tout ce qui est arrivé. Mais pendant ce temps, la bru et le fils s’étaient approchés du chêne, et par les interstices du bois ils épient et tendent l’oreille pour voir ce qui va se passer.
Quand les Domatchi eurent fini leur récit, Stribor dit à la grand-mère :

— N’aie pas peur, ô vieille ! Laisse-donc ta bru, qu’elle vive dans le péché, tant qu’elle ne commet pas d’autres malveillances dans cet endroit dont elle s’est libérée trop tôt. Quant à toi, il me sera facile de t’aider. Regarde ce village là-bas, tout ceint d’argent !

La grand-mère regarde, et c’est son village natal, où elle a passé sa jeunesse, et le village n’est que promenades et joie. Les cloches carillonnent, les violons chantent, les drapeaux flottent au vent, et les chants résonnent.

— Passe la barrière, attrape la de tes mains, et tu rajeuniras aussitôt. Tu resteras dans ton village, à profiter de ta jeunesse, comme il y a cinquante ans ! dit Stribor.

La grand-mère se réjouit comme jamais, elle se dirigea immédiatement vers la barrière, et elle posait déjà ses mains sur la porte d’argent, quand elle s’arrêta encore un peu, et demanda à Stribor :

— Et que va-t-il advenir de mon fils ?

— Ne sois pas sotte, grand-mère ! répondit Stribor. Comment pourrais-tu savoir que tu as un fils ? Il va rester dans son époque, et toi tu vas retourner au temps de ta jeunesse ! Tu ne sauras même pas que tu as un fils !

Quand la grand-mère entendit cela, elle réfléchit dur. Puis elle se détourna lentement de la barrière, retourna devant Stribor, fit une profonde révérence et dit :

— Merci beaucoup, gentil seigneur, de toutes les bontés dont tu me combles. Mais je préfère rester dans mon malheur, et savoir que j’ai un fils, plutôt que tu ne m’offres tous les trésors et tous les bienfaits de ce monde, et que je doive oublier mon fils !

Quand la grand-mère eut parlé ainsi, toute la forêt résonna horriblement, et le charme de la forêt de Stribor prit fin, car la grand-mère avait préféré son malheur à tous les bonheurs du monde.

La forêt toute entière s’ébranla, la terre s’ouvrit, le gigantesque chêne avec les palais et le village ceint d’argent sombra dans la terre, et Stribor et les Domatchi disparurent. La bru saute du chêne, redevient vipère, et se faufile dans un trou – et la mère et le fils se retrouvèrent seuls l’un à côté de l’autre au milieu de la forêt.

Le fils tomba à genoux devant sa mère, embrassa ses jupes et ses manches, puis il la prit par la main et l’emmena à la maison, qu’ils voyaient avec bonheur se détacher du ciel d’aurore.

Le fils supplia Dieu et sa mère de lui pardonner. Dieu lui pardonna, quant à sa mère, elle ne lui en avait jamais voulu.

Le jeune homme épousa ensuite la jeune fille douce et pauvre qui avait apporté les Domatchi à la maison. Aujourd’hui encore, ils vivent heureux tous ensemble, et les soirs d’hiver Malin Tintilinitch leur apporte de la joie dans l’âtre.

Traduit par Chloé Billon

I

Zašao neki momak u šumu Striborovu, a nije znao da je ono šuma začarana i da se u njoj svakojaka čuda zbivaju. Zbivala se u njoj čuda dobra, ali i naopaka - svakome po zasluzi.

Morala je pak ta šuma ostati začarana, dokle god u nju ne stupi onaj, kojemu je milija njegova nevolja, nego sva sreća ovoga svijeta.

Nasjekao dakle onaj momak drva i sjeo na panj, da počine, jer bijaše lijep zimski dan. Ali iz panja iziđe pred njega zmija i stade se umiljavati oko njega. Ono pak ne bijaše prava zmija, nego bijaše ljudska duša, radi grijeha i zlobe ukleta, a mogao ju je osloboditi samo onaj, koji bi se s njom vjenčao. Bljeskala se zmija kao srebro na suncu i gledala momku pravo u oči.

— Lijepe li gujice, Bože moj! Gotovo da bih je i kući ponio, - progovori momak od šale.

— Evo budalaste glave, koja će me osloboditi na svoju nesreću, - pomisli grešna duša u guji, požuri se i pretvori se odmah od guje u ljepotu djevojku, te stade pred momka. Rukavci joj bijeli i vezeni kao krila leptirova, a sitne nožice kao u banice. Ali kako bijaše zlobno pomislila, onako joj ostade u ustima gujin jezik.

— Evo me! Vodi me kući i vjenčaj se sa mnom!- reče guja-djevojka momku.

Sad da je ono bio siguran i dosjetljiv momak, pa da je brže mahnuo ušicom od sjekire na nju i da je viknuo: "Nisam baš ja mislio, da se sa šumskim čudom vjenčam", postala bi djevojka opet gujom, i utekla bi u panj i nikomu ništa.

Ali ono je bio neki dobričina, plašljiv i stidljiv mladić, pak ga bilo stid da joj ne ispuni želju, kad se već radi njega pretvorila. A baš mu se i svidjela, jer je bila ljepolika, a on, neuputan, nije mogao znati, što joj je ostalo u ustima.

Uze on djevojku za ruku i povede je kući. A živio je taj momak sa svojom starom majkom i pazio majku kao ikonu.

— Evo, majko, snahe, - reče momak, kad stigoše on i djevojka kući.

— Hvala Bogu, sinko, - odvrati majka i pogleda ljepotu djevojku. Ali je majka bila stara i mudra i odmah spozna, što imade snaha u ustima.

Ode snaha da se preobuče, a mati reče sinu:

— Lijepu si mladu izabrao, samo pazi, sine, nije li ono guja!

Sin se malone skamenio od čuda: otkud njegova mati znade, da je ono bila guja? Razljuti se u srcu i pomisli: "Moja majka mora da je vještica." I odmah zamrzi na majku.

Počelo njih troje živjeti zajedno, ali ono zlo i naopako. Snaha jezičljiva, nazlobna, proždrljiva i goropadna.

Bila je tamo litica visoka do oblaka, te snaha zapovjedi jednog dana starici, neka joj donese snijega sa vrha litice, da se umije.

— Nema puta na ovu visinu, reče starica.

— Uzmi kozu, neka te vodi. Kuda ona gore, tuda ti naglavce dolje, - reče snaha.

Tamo bio i sin, pa se nasmijao na te riječi, samo da ugodi svojoj ženi.

To se tako ražalilo majci, da odmah pođe na liticu po snijeg, jer joj nije bilo žao života. Idući putem, htjela se pomoliti Bogu za pomoć, ali se predomisli govoreći: "Opazio bi Bog, da mi sin ne valja."

No Bog joj ipak osta na pomoći, i ona sretno donese snasi snijega s litice ispod oblaka.

Drugoga dana zapovjedi snaha baki:

—Idi tamo na jezero zamrznuto. Usred jezera ima rupa. Uhvati mi na rupi šarana za ručak.

— Provalit će se led poda mnom, propast ću u jezero, odvrati baka.

— Radovat će se šaran, propadneš li s njime, reče snaha.

I opet se sin nasmijao, a baka se tako ražalostila, da odmah ode na jezero. Pucketa led pod bakom, plače ona, da joj se suze po licu mrznu. Ali još neće da se Bogu moli, taji pred Bogom, da joj je sin grešan.

— I bolje da poginem, pomisli baka i ide po ledu.

Ali još nije došlo vrijeme, da baka umre. Zato preletje nad njom galeb, noseći ribu. Omakne se riba galebu i padne upravo pred baku. Baka uze ribu i donese sretno snasi.

Trećeg dana sjela baka uz ognjište i uzela sinovu košulju, da je okrpa. Kad to vidje snaha, poletje do nje, istrže joj košulju iz ruku i viknu:

— Ostavi to, sljepice stara, nisu to tvoji poslovi.

I ne dade majci, da okrpa sinovu košulju.

Sad se starici posve rastuži srce, te ona ode pred kuću, sjedne na onoj ciči zimi na klupu i pomoli se Bogu:

— Bože moj, pomozi mi!

Uto vidje ona, kako k njoj ide neko ubogo djevojče, na njemu samo izderana rubina, a rame pomodrilo od studeni, jer joj se rukav iskinuo. Ali se svejedno djevojče nasmijava jer je umilne ćudi. Pod pazuhom joj svežanj triješća.

— Hoćete li, bako, kupiti luči? pita djevojče.

— Nemam novaca, kćerce, nego ako hoćeš da ti okrpam taj rukavčić, reče tužna baka, koja je još držala u rukama iglu i konac za sinovu košulju.

Baka okrpa djevojci rukav, a djevojka joj dade svežanj luči, zahvali joj milo i ode dalje, radosna, što joj rame ne zebe.

II.

Uveče reče snaha baki:

— Mi ćemo poći u goste kumi, a ti da si ugrijala vode, dok se vratim.

Bila snaha proždrljiva i uvijek gledala, gdje da se ugosti.

Kad oni odoše, osta baka sama, pa uze onog triješća, što joj ga prodalo djevojče, i potpali oganj na ognjištu, a onda ode u komoru po drva.
Dok je ona u komori tražila drva, začuje, kako u kuhinji nešto pucka, nešto kucka: kuc! kuc!

— Tko je Božji? upita baka iz komore.

— Domaći! Domaći! ozovu se iz kuhinje neki sitni glasovi, kao da žvrgolje vrapci pod strehom.

Dalo se baki na čudo, što je ovo ovako u noći, i ona uđe u kuhinju. Kad ona tamo, ali ono se na ognjištu istom rasplamsale luči, a oko plamena zaigrali kolo "Domaći", sve sami mužići od jedva po lakta. Na njima kožusi, kapice i opančići crveni kao plamenovi, kosa i brada sivi kao pepeo, a oči žarke kao živi ugljen.
Izlazi njih sve više i više iz plamena, svaka luč po jednog daje. Kako izlaze, tako se smiju i vrište, prebacuju se po ognjištu, cikću od veselja i hvataju se u kolo.

Pa zaigra kolo: po ognjištu, po pepelu, pod policu, na stolicu, po ćupu, na klupu! Igraj! Igraj! Brzo! Brže. Cikću, vrište, guraju se i krevelje. Sol prosuše, kvas proliše, brašno rastepoše - sve od velike radosti. Vatra na ognjištu plamsa i sjaji, pucka i grije; a baka gleda i gleda. Nije joj žao ni soli ni kvasca, nego se raduje veselju, što joj ga Bog šalje na utjehu.
Čini se baki da se pomladila : nasmije se kao grlica, poskoči kao curica, hvata se u kolo sa Domaćima pa zaigra. Ali joj ipak ostalo još čemera u srcu, a to bijaše tako teško, te kolo odmah stade.

— Božja braćo, reče onda baka Domaćima, biste li vi meni znali pomoći, da ugledam jezik svoje snahe, pa kad kažem mome sinu, što sam na svoje oči vidjela, možda se opameti!

Baka stane pripovijedati Domaćima sve, kako je bilo. Domaći posjedali uokolo po rubu ognjišta, nožice ovjesili niz ognjište, nanizali se kao čičak do čička i slušaju baku; pa sve klimaju glavom od čuda. Kako klimaju glavama, onako im se žare crvene kapice; mislio bi tko, ono sama vatra na ognjištu plaminja. Kad je baka svršila pripovijedanje, viknu jedan od Domaćih, po imenu Malik Tintilinić:

— Ja ću ti pomoći! Idem u sunčanu zemlju i donijet ću ti svračjih jaja. Podmetnut ćemo ih pod kokoš, pa kad se izlegu svračići, prevarit će se snaha: polakomit će se kao svaka šumska guja za svračićima i isplazit će jezik.

Svi Domaći ciknuše od radosti, što se Malik Tintilinić tako dobro dosjetio. Još oni najbolje vrište, ali ide snaha iz gostiju i nosi sebi kolač.

Nasrne snaha ljutito na vrata, da vidi, tko to u kuhinji vrišti. Ali kad ona raskrili vrata, a ono: top! - prasne plamen, skočiše Domaći, topnuše svi u jedan mah nožicama o ognjište, ponesoše se nad plamen, poletješe pod krov - kvrcnuše daščice na krovu i nestade Domaćih.

Samo Malik Tintilinić ne uteče, nego se sakrije u pepelu.
Kako je plamen iznenada prsnuo uvis, a vrata udarila o vratnicu, onako se uplašila snaha i od straha sjela na zemlju kao vreća. Rastepe joj se kolač u rukama, raspadnu joj se kose i češljevi, bulji oči i viče od jada:

— Što je ovo bilo, nesrećo stara?

— Vjetar podigao plamen, kad si otvorila vrata, reče baka i mudro se drži.

— A što je ono u pepelu? opet će snaha, jer je iz pepela virila crvena peta opančića Malika Tintilinića.

— Ono je žeravica, odvraća baka.

Ali snaha ne vjeruje, nego ustane onako raspletena i ide da vidi iz bližega što je na ognjištu. Prikučila se licem do pepela, ali se Malik Tintilinić hitro baci nožicom i kvrcne petom snahu po nosu. Viče snaha kao da se u moru topi, sva je garava po licu, a pepeo joj posuo raščupane kose.

— Što je ovo, nesrećo stara? pišti snaha.

— Poprskao te kesten iz žeravice, odvraća baka, a Malik Tintilinić u pepelu puca od smijeha.

Kad je snaha otišla da se umije, pokaže baka Maliku Tintiliniću, gdje je u komori snaha nasadila kokoš, da bude malih pilića za Božić. Još iste noći donese Malik svračjih jaja i podmetne ih pod kokoš umjesto kokošjih.

III.

Zapovjedila snaha baki, da dobro pazi na kokoš, pa kad se izlegu pilići, neka joj javi. Pozvat će snaha čitavo selo, da vidi, kako ona ima pilića za Božić, kad ih nitko nema.

Došlo vrijeme, izlegli se svračići. Javi baka snahi, da su pilići izašli, a snaha pozove selo. Došle kume i susjede, malo i veliko, a bio tamo i sin bakin. Snaha zapovjedi baki, da donese gnijezdo u trijem.

Donese baka gnijezdo, podigoše kokoš, a ono u gnijezdu nešto zakriješti: iskočiše goli svračići, pa skok! skok! po trijemu.

Kada snaha-guja opazila ovako iznenada svračiće, prevari se, polakomi se u njoj zmijina ćud, poletje snaha po trijemu za svračićima i isplazi za njima svoj tanki i šiljasti jezik kao u šumi.

Vrisnuše i prekrstiše se kume i susjede, te povedoše svoju djecu kući, jer upoznaše, da je ono zaista šumska guja.

Majka pak radosno pođe do sina govoreći:

— Otpremi je, sine, otkud si je doveo, sad si na svoje oči vidio, koga u kući hraniš.

I mati htjede da ogrli sinka.

Ali sin je bio baš posve budalast čovjek, pa se još više usprkosio i suprot sela i suprot majke i suprot istih svojih očiju: Neće da sudi ženi-guji nego još vikne na majku:

— Otkud tebi svračići u to doba, vještice stara? Nosi mi se iz kuće!

E, sad je mati vidjela, da pomoći nema. Zacvili kao ljuta godina i samo umoli, da je bar ne tjera iz kuće, dok je dan, da ne vidi selo, kakvog je sina othranila.
Sin privoli, da mati ostane do večera još u kući.
Kad je došla večer, uze baka u torbu nešto kruha i nešto onih luči, što joj ih je dalo ubogo djevojče. A onda ode kukajući iz kuće sinove.
Čim je mati prešla preko praga, utrne se vatra na ognjištu i pade raspelo sa stijene. Ostadoše sin i snaha u mračnoj izbi - i sada sin osjeti, kako je počinio veliku grehotu na majci, i pokaje se jako. Ali ne smije da ženi o tom govori, jer je plašljiv, nego joj kaže:

— Hajdemo za materom, da vidimo, kako će poginuti od studeni.

Skoči veselo zlorada snaha, nađe im kožuhe, obukoše se i odoše iz daleka za staricom.

A baka žalosna ide po snijegu, u po noći, preko polja. Kad je došla na jedno veliko strnište, uhvati je takva studen, da nije mogla dalje. Zato izvadi iz torbe one luči, razgrne snijeg i potpali vatru, da se malo ugrije.

Jedva se luči rasplamsale, ali ono čudo! Eto iz njih izlaze Domaći, upravo kao da je na kućnom ognjištu!

Iskakuju iz vatre sve uokolo u snijeg, a za njime iskre frcaju na sve strane u tamnu noć.

Milo je baki, gotovo bi proplakala od milinja, što je ne ostaviše samu na putu. A oni se kupe oko nje, smiju se i zvižde.

— Božja braćo, reče baka, nije meni do radosti, nego mi hajde pomozite u nesreći.

Pripovjedi baka Domaćima, kako se budalasti sin još više pozlobio na nju, otkad se i on i selo uvjerilo, da je u snahe zaista gujin jezik.

— Izagnao me, a vi pomozite, ako znate.

Malo šute Domaći, malo tepu snijeg s opančića i ne znaju baki savjeta.

Ali onda Malik Tintilinić reče:

— Hajdemo do Stribora, starješine našega. On svačemu savjeta znade.

I odmah se Malik popne na glogov grm, zviznu u prste, a ono iz mraka preko tišina dokasa k njima jelen i dvanaest vjeverica.
Posadiše baku na jelena, a Domaći posjedaše na vjeverice i pođoše put šume Striborove.
Jašu oni kroz noć - na jelenu rogovi i paroščići, a na svakom paroščiću zvjezdica. Sjaji se jelen i kazuje put, a za njim juri dvanaest vjeverica, a u svake vjeverice dva oka kao dva draga kamena. Jure oni i žure, a za njima izdaleka trči snaha i sin, sve im nestaje sape.
Tako stigoše do šume Striborove, i ponese jelen baku kroz šumu.
Spozna snaha sve u mraku, da je ovo šuma Striborova, gdje je ona već jednom radi grijeha ukleta bila, ali od velike zlobe ne može se ni sjetiti svojih novih grijeha, ni pobojati se za njih, nego se još više raduje govoreći:

— Propast će neuka baka u ovoj šumi sred tolikih čarolija, i poletje još brže za jelenom.

Donese dakle jelen baku pred Stribora. Stribor pak bijaše šumski starješina. Sjedio je sred šume, u dudu tako velikom, da je u njem bilo sedam zlatnih dvorova i osmo selo, srebrnom ogradicom ograđeno. Pred najljepšim dvorom sjedi Stribor na stolici, u crvenoj kabanici.

— Pomozi baki, propala je od snaje-guje, rekoše Domaći Striboru, kad mu se bijahu poklonili i oni i baka.

Pripovjede oni sve, kako je bilo. A snaha i sin došuljali se do duba, pa kroz crvotoč gledaju i slušaju što će biti.
Kad su Domaći svršili svoju pripovijest, reče Stribor baki:

— Ne boj se, starice! Ostavi snahu, neka živi u zlobi, dok je zloba ne dovede opet onamo, otkuda se prerano oslobodila. A tebi ću lako pomoći. Gledaj tamo ono selo, srebrom ograđeno!

Pogleda baka, a ono njezino rodno selo, u kojemu je mladovala, a u selu proštenje i veselje. Zvona zvone, gusle gude, zastave se viju, a pjesme podcikuju.

— Uniđi kroz ogradicu, pljesni rukama i pomladit ćeš se odmah. Ostat ćeš u selu svome, da mladuješ i da se raduješ, kao pred pedesetak godina!, reče Stribor.

Razveseli se baka kao nikada, poletje odmah do ogradice, uhvatila se već rukom za srebrna vratašca, ali se uto još nečega sjetila, pa upita Stribora:

— A što će biti od mog sina?

— Ne budali, bako! odgovori Stribor, otkud bi ti za svoga sina znala? On će ostati u ovom vremenu, a ti ćeš se vratiti u mladost svoju! Ni znati nećeš za kakvog sina!

Kad je baka ovo čula, zamisli se teško. A onda se polako vrati od ogradice, dođe natrag pred Stribora, nakloni se duboko i reče:

— Hvala ti, dobri gospodaru, na svemu dobru, što mi ga daješ. Ali ja volim ostati u svojoj nesreći, a znati, da imam sina, negoli da mi dadeš sve blago i sve dobro ovoga svijeta, a da moram zaboraviti na sina!

Kad je baka ovo izrekla, strahovito jeknu cijela dubrava, prestadoše čari u šumi Striborovoj, jer je baki bila draža njezina nevolja, nego sva sreća ovog svijeta.

Zanjiše se čitava šuma, provali se zemlja, propade u zemlju ogromni dub sa dvorovima i sa selom srebrom ograđenim, nestade Stribora i Domaćih, - ciknu snaha iza duba, pretvori se u guju - uteče u rupu - a majka i sin nađoše se nasred šume sami, jedno uz drugo.

Pade sin pred majku na koljena, ljubi joj skute i rukave, a onda je podiže na svoje ruke i nosi kući, kuda sretno do zore stigoše.

Moli sin Boga i majku, da mu oproste. Bog mu oprosti, a majka mu nije ni zamjerila bila.

Momak se poslije vjenčao s onim ubogim i milim djevojčetom, što im bijaše dovela Domaće u kuću. Još i sad sretno žive svi zajedno, pak im Malik Tintilinić u zimnje večeri rado na ognjište dohodi.

Par Ivana BRLIC MAZURANIC

Jelena Rajak, traductrice, mais également lectrice de serbo-croate à l’INALCO, nous a gentiment proposé ce conte, traduit par l’une de ses étudiantes, Chloé Billon.

Nous les remercions toutes deux de leur contribution.

La Forêt de Stribor est illustré par David Fabro, que vous retrouverez ici où encore

Ivana Brlić-Mažuranić est née le 18 avril 1874 à Ogulin, en Croatie dans la célèbre famille Mažuranić. Son père, Vladimir Mažuranić était auteur, avocat et historien qui a écrit entre autres en 1882 Prinosi za hrvatski pravno-povjestni rječnik (Un dictionnaire croate sur l’histoire et la loi). Son grand-père était le célèbre homme politique et poète Ivan Mažuranić et sa grand mère, Aleksandra Mažuranić était la sœur de l’auteur et personnage clé du mouvement national croate de la Renaissance, Dimitrije Demetar.

Ivana suivi sa famille à Karlovac, puis Jastrebarsko avant de finalement s’installer à Zagreb.

Après son mariage avec l’homme politique et avocat Vatroslav Brlić en 1892, elle déménagea à Brod na Savi (aujourd’hui Slavonski Brod) où elle vécut la plus grande partie de sa vie. Elle se consacra principalement à sa famille et à l’éducation. Mère de six enfants, elle s’intéressa au psyche des plus petits et le réutilisa dans ses ouvrages. Ses premiers livres furent initialement écrits en français.

Ivana commença par écrire un journal intime, de la poésie et des essais mais la plupart de ces création ne furent pas publiées avant le début du XXe siècle. Ses premiers articles, connus sous le nom "School and Holidays" commencèrent à être publiés dans les journaux après 1903.

C’est en 1913 que fut publié son premier livre "The Marvellous Adventures and Misadventures of Hlapić the Apprentice" (Čudnovate zgode i nezgode šegrta Hlapića).

Les critiques considèrent son livre "Tales of Long Ago" (Priče iz davnine), qui fut publié en 1916 comme le plus important de sa carrière.

Brlić-Mažuranić fut nommée pour le prix Nobel de littérature en 1931 et en 1938. Elle fut, en 1937, la première femme à entrer à l’Académie yougoslave des sciences et des arts[1].

Elle s’est suicidée le 21 septembre 1938 à Zagreb après une dépression.

Article wikipédia