STEVANOVIĆ Vidosav

Vidosav Stevanović est né en 1942 à Cvetojevac, Yougoslavie (Serbie). Il passe sa jeunesse à Kragujevac, où il suit dans un premier temps un cursus de chirurgie dentaire, qu’il abandonne très vite pour étudier la littérature contemporaine et débuter
ainsi sa carrière d’écrivain. En Yougoslavie, son premier roman « Refuz mrtvak » fait l’objet d’un procès « pour caractère diffamatoire ». La carrière de Vidosav Stevanović prend alors un tournant politique. Écrivain dissident, opposé au régime Milošević, il est contraint à l’exil en 1991. Réfugié à Paris, l’écrivain n’aura de cesse de dénoncer le nationalisme grand-serbe et l’horreur de la guerre.
Romancier à la vision prophétique et hallucinée, il cite volontiers Dostoïevski « il n’y a pas plus fantastique que la réalité » pour définir un style qu’il qualifie de réalisme fantastique. Toutefois, l’exil marque une rupture dans l’écriture de Stevanović, l’écrivain se veut désormais pamphlétaire.

Le choix du journal ou « l’écriture en liberté » (Béatrice Didier)
L’auteur nous livre ici un fragment de son journal, en cours de publication. Le journal, à bien des égards, apparaît comme la forme optimale de l’écriture de l’intime, le siège de l’authenticité. Nous sommes loin des écrits de jeunesse à la tonalité fantastique, mais dans une introspection douloureuse, au ton violent dirigé contre Milošević. Stevanović, dans son factum, règle ses comptes tout en reconstituant des morceaux de vie épars, à l’image du pays éclaté.

Bibliographie :

Voleurs de leur propre liberté (L’Esprit des péninsules, 2003)
Abel et Lise (L’Esprit des péninsules, 2003)
Milošević, une épitaphe (Fayard, 2000)
Voltaire 222 (Compa’act, 2000)
La même chose (Mercure de France, 1999)
La Neige et les chiens (Belfond, 1996)
Christos et les chiens (Belfond, 1996)
Prélude à la guerre (Mercure de France, 1996)
Les Loulous de banlieue (L’Âge d’Homme, 1990)