Partie V

AMAR

On – on l’a attrapé ?

ALLAUDDIN

Tu es vraiment un enfant, Amar !

FATEH

Qu’est-ce que tu as fait ?

ALLAUDDIN

Quand la voie ferrée sera terminée, Fateh, j’aurai de l’argent et alors –

LE SAHID

Ai paaio [hé les gars] – Je veux bien porter des pierres du matin au soir, mais dois-je aussi vider les paniers ?!

FATEH & ALLAUDDIN grimpent pour mettre les pierres dans des paniers que le SAHID hisse sur sa tête.

LE SAHID

J’ai beau être né sahid dans le village de Shaikhapura, ma famille était pauvre. Alors on m’a fait prendre femme dans une famille de propriétaires fonciers. Mais mon beau-père, qui était pourtant content que sa fille ait épousé un sahid, était également jaloux. Chaque fois que nous prenions place pour manger, il lançait des sarcasmes dans le biryani que ma femme avait préparé – tous les sahids sont inutiles – rien d’autre que des penseurs – comment peut-on se remplir la panse avec des pensées pour seule nourriture ! Soir après soir, mon biryani s’imprégnait des saveurs de ses sarcasmes. En ville, j’entendis un recruteur parler des travaux que les sahibs avaient entrepris en Afrique. Je décidai aussitôt de mettre fin aux railleries de mon beau-père en faisant plus d’argent que sa terre lui rapporterait jamais… Tu sais, Allauddin, c’est dans une fournaise comme celle-ci que notre prophète, que la paix soit avec Lui, entendit les paroles d’Allah. La chaleur consume intégralement, vidant le cœur de toutes ses vies passées. Donner une leçon à mon beau-père représente à présent trop d’efforts pour peu de bénéfices.

ALLAUDDIN

Sahid-ji, qui peut se comparer à toi ? Je ne suis qu’un pauvre boucher, de sang et de viande est faite ma vie.

LE SAHID

C’est ce que je suis en train de dire, Allauddin – laisse cette chaleur te donner une nouvelle vie!

ALLAUDDIN

Sahid-ji… (il renonce) !

La scène se situe maintenant dans le camps de l’armée à Jullunder.

LE CAPITAINE

Compagnie ! À vos rangs ! Cipaye Ishwar Lal, vous avez été reconnu coupable d’avoir dispersé illégalement les rations de l’armée en dehors de la zone du cantonnement. Sous cette inculpation, vous êtes condamné à recevoir dix coups de fouets, à restituer votre uniforme et à quitter le Régiment du Pendjab. Cipayes ! Cet homme a déshonoré les grandes traditions du Régiment du Pendjab ! Attachez-le.

Les soldats entreprennent de retirer son uniforme à ISHWAR et de déboutonner sa chemise pour lui dénuder lapoitrine puis le capitaine se met à administrer les dix coups de fouet de façon continue et réguilère. À chaque coup qu’il reçoit, ISHWAR revit une scène avec VIRA.

ISHWAR

Tu as besoin de bien manger, Vira-pabhi…
Tu ne peux vaincre cette peste…
Avec un ventre vide…
Fateh est parti…
Je dois veiller sur toi maintenant…

Exit la compagnie.

ISHWAR s’évanouit dans les bras de DE VIRA. Elle soigne ses blessures.

VIRA

Ishwar… Ishwar… Tu sais ce que ton nom veut dire, n’est-ce pas ? C’est assurément dans les âmes d’amis comme toi que se trouve Dieu…

ISHWAR

Maintenant qui va veiller sur toi…

VIRA

Chut – c’est toi qui as besoin qu’on veille sur toi en ce moment…

CHANT : Saunld-dha mahina pinghan…

ISHWAR

Tu connais cette image de Hanuman -ji dans le temple ? Où il s’ouvre la poitrine et qu’on voit Sita siégeant dans son cœur –

VIRA

Ishwar, Ishwar, je sais que Fateh et moi sommes dans ton cœur –

ISHWAR

Je – t’ai vue le premier – quand nous étions enfants – maintenant que Fateh n’est plus là…

VIRA s’éloigne de lui.

ISHWAR

Je dois partir…

VIRA

Où ?

ISHWAR

Retrouver Fateh…

VIRA

Et moi ? Meyra ki hoegha [que vais-je devenir] ?

ISHWAR la regarde puis, lentement, s’en va.

Retour dans le désert du Taru.

PATTERSON

À vos pangas !

Et pressez-vous païens, il y a

une course à gagner, un but à atteindre !

LE CHŒUR

Tandis que nous, les coolies, nous pressons, /

sabrons, / creusons, / coupons, / assemblons /

Et bâtissons, / le Sahid –

ALLAUDDIN

Debout sur le remblai –

FATEH

Insolation.

LE CHŒUR

Comme la terre

Accueillant la mousson, /

Il dégringole du remblai

Et se fend le crâne - /

ALLAUDDIN

Sur les pierres attendant d’être transportées.

Les collies portent le corps du SAHID et l’enterrent.

LE CHŒUR

Sa chair, il te la donne ; /

Ses os seront les trésors de ton sol ; /

Ses yeux baisent ta terre rouge, /

Son souffle agite les broussailles ; /

Sa sueur fait naître un monde nouveau, /

Son sang dévale de tes collines. /

FATEH

Il avait un rêve, bâtir une mosquée, un gurudwara, un temple.

ALLAUDDIN

Un rêve que nous devons honorer.

LE CHŒUR

Et les trains qui viendront après, /

Pour les siècles des siècles, / ralentiront

En passant devant le tombeau du Sahid

À Mackinnon Road, / en

Hommage au Sahid de Shaikhapura.

FIN DE LA PREMIÈRE PARTIE

Le CHŒUR entre en chantant.

CHANT : Meyn maajhey-dhi ja Ti…

VIRA entre. Se déguise en homme sur scène.

VIRA

Cent…

Deux cents…

Trois cents…

Quatre cents…

Cinq cent quatre-vingt-un pas, maintenant, je ferai, je me déguiserai en garçon, pour aller chercher mon Fateh !

Apparaît un offiecier recruteur. Il installe son pothi (petit bureau).

RECRUTEUR

Nom ?

VIRA

Moolla.

RECRUTEUR

Fils de ?

VIRA

Phalla.

RECRUTEUR

District ?

VIRA

Hoshiarpur.

RECRUTEUR

Signes particuliers ?

VIRA est troublée.

RECRUTEUR

Cicatrices, coupures, fractures, variole, borgne, polio…

VIRA

Nai ji.

RECRUTEUR

Profession ?

Sur le moment VIRA est perplexe.

RECRUTEUR (regardant Vira)

J’ai dit tu sais faire quelque chose ou non ?

VIRA

Haan.

RECRUTEUR

Quoi ?

VIRA

La cuisine.

RECRUTEUR (lui tend un badge)

Tiens.

VIRA

Qu’est-ce que c’est ?

RECRUTEUR

Ton numéro. (Tandis que Vira s’éloigne) Ô, que j’aime cette peste et cette famine ! Voyez-vous, le sahib m’a promis une roupie par tête, et c’était ma vingt-cinquième tête !

La scène se situe maintenant en Afrique sur l’emplacement de la voie ferrée. VIRA se trouve avec une équipe du rail à Majia Chumvi. Les ouvriers débroussaillent la jungle environnante pour la construction de bâtiments.

VIRA/MOOLLA

Mon Fateh a maintenant atteint la rivière Tsavo avec l’équipe de tête du rail. Pendant qu’ici à Majia Chumvi nous faisons bouillir l’eau pour la dessaler. Je ne pense qu’à la boue, la boue qui s’insinue entre les orteils, se coule à l’assaut de mes chevilles, qui me retient –va t-en ! L’équipe de tête du rail a franchi le désert du Taru. / Et moi je suis coincée ici dans cette boue, / qui se coule, / se colle, / me tire / - non je ne veux pas de ton cœur noir ! C’est son cœur limpide que je cherche, son cœur épuré par la Chenab quand il marchait près de mon doli, le cœur qui planta des champs de blé verdoyants et apporta le blé dans mon chukki…

On entend un coup de sifflet. C’est la fin du travail. Nuit. Les feux de camps sont allumés. VIRA/MOOLA distribue la nourriture.

VIRA/MOOLA

Khaao, pyaarey [mangez, mes chéris], mangez le fruit de mon labeur. Cuisiné avec le cœur. Et si quelqu’un prétend le contraire, je lui tranche la tête avec mon couteau !

LE CHŒUR

Ranjha , Ranjha –

Ô, Ranjha, Ranjha ! /

Elle est partie, mundeya - / a fui par-delà les champs dès l’instant où tu tournas le dos ! / Ne sais-tu pas que les femmes sont changeantes comme les blés, / qui penchent où souffle le vent ! /

Ranjha, Ranjha –

Ô, Ranjha, Ranjha !

VIRA/MOOLLA

Vos femmes sont peut-être comme les blés, saale-yo, mais la mienne – elle est comme la mer, toujours là.

LE CHŒUR

Ranjha, Ranjha –

Ô, Ranjha, Ranjha ! /

Dis plutôt qu’elle est comme ces moustiques, / qui piquent, piquent, piquent partout / Sucent le sang, / murmurent des cauchemars à ton oreille, / te donnent des démangeaisons Pendant que les vers dans cette boue - /

Les vers macaques ! - /

Pendant que les vers dans cette boue grouillent sous tes pieds et pondent leurs œufs dans ta chair. / Alors, /

Ranjha, Ranjha –

Ô, Ranjha, Ranjha ! /

Fais doucement le tour des désirs de ton amante !

Au cœur de la nuit on entend des feux crépiter, des bruits nocturnes dans la jungle.

VIRA/MOOLLA

Et si cette ligne ne te conduit pas vers lui ? Battras-tu alors aussi fort, mon cœur, que maintenant, rêvant de le revoir ? Et s’il détourne de toi son visage ? Vas-tu te ratatiner par manque de nourriture, marcher avec des trous à la place des yeux sur des baguettes en guise de jambes, priant que ton cœur cesse de battre ?... Chut, mon petit cœur, ce n’est pas avec de tels cauchemars qu’on façonne les rêves. Regarde – vois – les étoiles là-haut – elles t’ont lié à Fateh – quelle puissance dans le ciel peut défaire ce nœud ?... Chut, mon petit cœur…

Traduit par Elishéva Zonabend Marciano

AMAR

Was – was he caught?

ALLAUDDIN

You are a child, Amar!

FATEH

What did you do?

ALLAUDDIN

When this work on the railway finishes, Fateh, I will have money, and then –

SAYYID

Ai paaio [hey guys] – I can carry stones all day, but do I have to fill the baskets as well?!

FATEH & ALLAUDDIN scramble to gather stones into baskets, which the sayyid hauls on his head.

SAYYID

Though I was born a sayyid in Shaikhapura village, my family was poor. So I was married into a landowner’s family. And though my father-in-law was pleased that his daughter had married a sayyid, he was also jealous. Whenever we sat down to eat, he would throw taunts into the biryani my wife had prepared – all sayyids are useless – thinkers only – how can a man fill his stomach with though alone! Evening after evening, my biryani gathered the flavours on his taunts. I heard a recruiter in town talking about this work of the sahibs in Africa. There and then I decided to stop my father-in-law’s taunts by making more money than his land would ever give him… You know, Allauddin, it was in desert heat like this that our Prophet, Peace be upon Him, heard the words of Allah. The heat burns through, cleaning the heart of all its past lives. Teaching my father-in-law a lesson now seems too much effort for little benefit.

ALLAUDDIN

Sayyid-ji, who can compare with you? I am just a poor butcher, blood and meat my life.

SAYYID

It’s what I am saying, Allauddin – allow this heat to give you a new life!

ALLAUDDIN

Sayyi-ji… [gives up]!

Scene shifts to army camp in Jullunder.

SUBHEDAR

Company! Fall in!... Sepai Ishwar Lal, you have been found guilty of unlawfully dispersing army rations outside the cantonment area. On this charge, you are to receive ten lashes, stripped of your uniform and be discharged from the Punjab Regiment. Sepais! This man has disgraced the proud traditions of the Punjab Regiment! Secure him.

Soldiers proceed to strip ISHWAR of his uniform, and pull down his shirt to bare his chest. Subedhar, steadily, in even time, proceeds to administer the ten lashes. As each lash administered, ISHWAR re-lives the scene with VIRA;

ISHWAR

You need to eat well, Vira-pabhi… Cannot fight this plague… On empty stomach… Fateh has gone… I have to look after you…

Company exits.

ISHMAR collapses into the arms of VIRA. She tends to his wounds.

VIRA

Ishwar… Ishwar… You know what your name means, don’t you? God truly rests in souls of friends like you…

ISHWAR

Now who will look after you…

VIRA

Shhh – it is you who needs looking after just now…

Song: Saunld-dha mahina pinghan…

ISHWAR

You know that picture of Hanuman-ji in the temple? Where he tears open chest and Sita is sitting there, in his heart –

VIRA

Ishwar, Ishwar – I know Fateh and me sit in your heart –

ISHWAR

I – saw you first – when we were child – now that Fateh has gone…

VIRA pulls away from him.

ISHWAR

I must go…

VIRA

Where?

ISHWAR

Find Fateh…

VIRA

And me? Meyra ki hoeygha [what will happen to me] ?

ISHWAR looks at her. Slowly, he leaves.

Scene shifts back to the Taru Desert.

PATTERSON

Pick up your pangas!

Hurry up heathen, there is a

race on, an end in sight!

CHORUS

As we coolies hurry, /

slash, / dig, / cut, / build /

and lay, / the Sayyid –

ALLAUDDIN

Standing on top of the embankment –

FATEH

Sun-stroke.

CHORUS

Like the earth

Welcoming the monsoon, /

He rolls down the embankment

And cracks his head - /

ALLAUDDIN

On the stones waiting to be carried.

The COOLIES bear SAYYID’s body and bury him.

CHORUS

Flesh he gives you; /

bones, the treasures in your soil; /

his eyes kiss your red earth, /

his breath now the wind through the brush; /

his sweat blooms a new world, /

his blood now streams off your hills. /

FATEH

He had a dream, to build a mosque, a gurudwara, a temple.

ALLAUDDIN

A dream we must honour.

CHORUS

And the trains coming after, /

for all time to come, / will slow

as they pass the Sayyid’s shrine

at Mackinnon Road, / paying their

respects to the Sayyid from Shaikhapura.

END OF FIRTS HALF.

CHORUS enters singing.

Song: Meyn maajhey-dhi jaTi…

VIRA enters. Is seen changing her appearance on the stage to a man.

VIRA

One hundred…

Two hundred…

Three hundred…

Four hundred…

Five hundred and eighty-one steps, now, I will walk, I will change myself into a boy, to search for my Fateh!

A recruiting officer has appeared and set up his pothi (small desk)

RECRUITER

Name?

VIRA

Moolla.

RECRUITER

Son of?

VIRA

Phalla.

RECRUITER

District?

VIRA

Hoshiarpur.

RECRUITER

Any distinguishing marks?

VIRA is confused.

RECRUITER

Scars, cuts, broken bones, smallpox, one-eyed, polio…

VIRA

Nai ji.

RECRUITER

What work?

VIRA is momentarily at a loss.

RECRUITER

Looking at Vira: I said can you do any work or not?

VIRA

Haan.

RECRUITER

What?

VIRA

Cook.

RECRUITER hands her badge

Here.

VIRA

What is this?

RECRUITER

Your number. As Vira leaves: O, I love this plague and famine! You see, the sahid promised me one rupee per head, as a recruiter – and that was my twenty-fifth head!

Scene shifts to the railway in Africa. VIRA is with the rail-gang at Majia Chumvi. The gang is clearing surrounding jungle for the construction of buildings.

VIRA /MOOLLA

My Fateh is with the rail-head gang at the Tsavo river now. While here in Majia Chumvi we boil the sail out of the water. All I think is mud, mud creeping through every toe, sliding up my ankles, pulling me back – go away! The rail-head gang’s passed the Taru desert. / And I’m caught here in this mud, / sliding, / clinging, / pulling me / - no I don’t want your black heart! His is the clear heart I search, washed by the Chenab as he walked beside my doli, the heart that planted green fields of corn and brought the corn to my chukki…

Whistle blows. It’s the end of work. Night. Camp-fires are lit. VIRA/MOOLLA doles the food out.

VIRA / MOOLLA

Khaao, pyaarey [eat, dear ones], eat the sweat of my work. This is food of love. And if any man says otherwise, see my knife cut your heart out!

CHORUS

Ranjha, Ranjha –

O, Ranjha, Ranjha! /

She’s gone, mundeya - / fled over the fields the moment you turned your back! / Don’t you know women are as fickle as corn, / bending this way end that with each passing wind! /

Ranjha, Ranjha –

O, Ranjha, Ranjha!

VIRA / MOOLLA

Your women may be corn, saaleyo, but mine – she is like the see, always there.

CHORUS

Ranjha, Ranjha –

O, Ranjha, Ranjha!

Say instead she is like these mosquitoes, / biting, biting, biting everywhere /
Sucking the blood, / whispering nightmares in your ear, / driving your itch
While the worms in this mud - /

Jigger-worms! - /

While the worms in this mud crawl under your feet and lay eggs in the soles. /
So, /

Ranjha, Ranjha –

O, Ranjha, Ranjha!

Walk softly around your lovers desires!

Dead of night. Crackle of fires. Night-time jungle sounds.

VIRA / MOOLLA

What is this line leads me not to him? Will you beat as strongly then, my heart, as you do now, dreaming of seeing him again? And what if, buchhey [child], he turns his face away from you? Will you shrink for lack of food, walk with holes for eyes, on legs made of sticks, praying you could stop beating?... Hush, my little heart, dreams are not fashioned from such nightmares. Look – see – the stars above – they bound you to Fateh – what power in the sky can break that knot?... Hush, my little heart…

Par Jatinder VERMA

CONTEXTE HISTORIQUE

En 1886, les puissances européennes se réunissent à Berlin pour se partager l’Afrique. La Grande Bretagne s’octroie le Kenya et l’Ouganda, l’Allemagne la Tanzanie.
En 1895 aux Indes, famine et peste dévastent le Pendjab et le Goudjerate.
En 1896 débute la construction du chemin de fer d’Afrique-Orientale britannique, utilisant une main d’œuvre indienne, les « coolies ». Attirés par la perspective d’un salaire mensuel et la promesse de 5 hectares de terre à la fin des travaux, ils sont des milliers à s’engager. La ligne fera finalement 1 000 kilomètres de long et, sur les
30 000 ouvriers indiens, un dixième mourra durant les travaux.
Genèse retrace, à partir de quelques personnages, l’histoire de l’immigration de ces
30 000 indiens qui, fuyant la famine et la pauvreté, ont quitté leur pays pour l’Afrique à la fin du dix-neuvième siècle après avoir été recrutés par les colons britanniques en vue de la construction du chemin de fer devant relier la côte est de l’Afrique au Lac Victoria.

RESUME

Quand Fateh, jeune indien du Pendjab, quitte l’Inde pour aller travailler en Afrique, il laisse derrière lui sa femme Vira et son ami Ishwar qui part à l’armée pour pouvoir nourrir les siens. Comme ses compagnons de voyage, Allaudin le boucher musulman, Mehta, marchand opportuniste du Goudjerate, Amar, enfant du Pendjab vendu par ses parents à un agent recruteur, et le Sahid, un « saint homme » originaire du Pendjab, Fateh part avec l’espoir d’une vie nouvelle, une vie meilleure. Le bateau les emporte avec leurs rêves mais aussi leurs interrogations : « Y a-t-il des villes en Afrique ? » ; « Mange-t-on halal en Afrique ? ».
Arrivés sur le continent africain, ils se voient attribuer un numéro. Commence alors pour eux l’enfer de la construction du chemin de fer avec la peste, la mouche tsé-tsé, la chaleur, les moustiques, la malaria, les vers qui creusent des trous dans les pieds, mais la promesse des 15 roupies mensuelles et des 5 hectares de terre une fois le travail terminé leur donne la force et le courage de continuer.
Cependant, en Inde, Ishwar, pris en flagrant délit en train de passer ses rations à sa famille, est renvoyé de l’armée après avoir été condamné à dix coups de fouets. Il décide alors de partir en Afrique à la recherche de Fateh.
Peu après Vira, à son tour, part à la recherche de son mari, déguisée en homme.
Tandis que les coolies progressent en direction du lac Victoria, en butte à de nouveaux obstacles - ils sont attaqués par des lions puis par des tribus Massaï dans la région de Nairobi - Ishwar et Vira poursuivent leur destin : Ishwar rencontrera la mort sur son chemin et Vira finira par retrouver son mari.
Fateh et Vira réunis élèveront ensemble l’enfant nouveau-né d’une femme Massaï qui s’était attachée à Fateh après la disparition de son mari tué par les Britanniques, morte étranglée par Ishwar devenu fou.

PHOTOGRAPHIES : Agnès Varraine Leca.
Née en 1984. Voyage et photographie. Photographie et voyage.
Reportage "L’Inde, Humanité intouchable" en 2005, récompensé au Grand Prix Paris Match du Photoreportage Etudiant.
Expositions d’Octobre à Décembre 2005 aux "Quatre Jeudis" & "Le Petit Chicago", Canada.
Reportage "September 11th, five years later" pour Nazca Pictures, agence internationale de photojournalisme, Mars 2006, New York.
Reportage "100th anniversary of New York City’s taxis", Mai 2007, New York.
Commandes photographiques pour la SAGEP (Eaux de Paris), de Mars à Octobre 2007.

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http://www.nazcapictures.com/featur...