Retour sur VIRA & ISHWAR en Inde.
ISHWAR
L’armée ne nous donne que des lentilles et de la farine. C’est toute la ration que nous, cipayes, recevons. Un jour j’apporterai de la farine de maïs et des épinards – Je sais que c’est ce que Fateh préfère.
VIRA
Un jour.
ISHWAR
Kithey-ey [où est] Fateh ?
VIRA
Il est – allé – chercher du travail…
ISHWAR
Du travail ?
VIRA
En ville.
ISHWAR
Ouah ! Je n’aurais jamais pensé qu’il abandonnerait sa terre.
VIRA
Que veux-tu dire par abandonner ? Il ne l’a pas vendue – il ne ferait jamais ça !
ISHWAR
Je sais, Vira-pabhi… Je sais. Les champs de blé sont toute sa vie. Je suis heureux qu’il ne se contente pas d’attendre la pluie…
VIRA
Que signifiaient, le sais-tu, les 581 pas qu’il a faits en marchant à côté de mon doli ?
ISHWAR
Tu veux dire, pourquoi ces pas ?
VIRA
Haan.
ISHWAR
Rubb-i jaandley [Dieu seul le sait]… !
Pause. VIRA se met à rire.
ISHWAR
Qu’est-ce qu’il y a ?
VIRA
Rubb – tu as dit Dieu seul le sait… !
ISHWAR
Et alors ?
VIRA
Ton nom, Ishwar – ton nom veut dire Dieu !
Ils rient de concert. Puis
ISHWAR
Eh bien, je ne sais pas.
VIRA
Quoi ?
ISHWAR
Pourquoi il a fait tout ce chemin à pied alors qu’il aurait pu le faire à cheval… ! Un fou !
VIRA (d’un ton brusque)
Ne dis pas ça !
ISHWAR
Je – Je voulais dire que – qu’il a toujours été du genre à faire ce qui lui passait par la tête. Sans donner d’explication. Un jour, il a tout simplement disparu. Six ans qu’il avait, et personne ne savait où il était passé. Et puis, 3 jours plus tard, il était de retour chez lui ! Son père l’a battu avec ses chappals [sandales] pour lui faire dire où il avait disparu. Il n’a même pas pleuré !
VIRA
Donc il –(se retient)
ISHWAR
Fait ce qui lui passe par la tête, comme je l’ai dit.
PAUSE
ISHWAR
Dis à Fateh que j’espère qu’il sera à la maison la prochaine fois que je viendrai ! Ce n’est pas pareil quand on mange sans lui.
VIRA aquiesce. ISHWAR s’en va. VIRA craque et donne libre cours à ses pleurs.
VIRA
Fateh, Fateh… Je crie ton nom, guettant le bruit de tes pas en réponse à mon appel… Tu es la ligne tracée dans ma main avant notre naissance… Fateh, Fateh, où est le bruit de tes pas, Fateh…
Retour au campement à Majia Chumvi.
FATEH
Elle me demandait toujours de lui mettre du henné sur les mains. Elle disait qu’elle aimait bien les motifs que je faisais – des petits pieds qui couraient tout autour de sa paume…
ALLAUDDIN
Du henné ? Mon oncle mettait du henné sur sa barbe –
MEHTA
Ouah ! Un homme pieux.
ALLAUDDIN
C’était pour cacher son visage.
FATEH
Je peignais les motifs pour moi-même.
AMAR fait une marque avec sa main barbouillée de rouge.
FATEH
C’est quoi ça, Amar ?
AMAR
Chaque fois que ammi [mère] finissait de cuisiner, elle passait sa main sur le fumier. Elle disait que c’était pour remercier parce que notre nourriture venait de là.
ALLAUDDIN
Alors, tu devrais mettre ta marque sur les pieds de Mehta-ji ! Sans sa charrette qui nous apporte des provisions, où serions-nous ?
FATEH
Hé, Allaudin – tu veux te battre ?
ALLAUDDIN
Quoi ?
FATEH
Tu as dit qu’on lutterait en Afrique !
AMAR
Un match ! Un match !
MEHTA
Vous les coolies, vous êtes tous fous ! Ici c’est la jungle – pas ton Pendjab !
FATEH et ALLAUDDIN luttent, encouragés par les autres. ALLAUDDIN gagne.
ALLAUDDIN (citant les paroles de Fateh)
Ici au Pendjab on dit qu’une fois qu’on a terrassé un homme, on le bat à chaque fois ! C’est bien ce que tu m’as dit ?!
FATEH
Il y aura encore beaucoup d’autres matchs…
ALLAUDDIN
Arey-o ja Ta [Ô paysan], je te terrasserai chaque fois que nous nous battrons – avec ou sans viande à manger, hein Mehta-ji ?!
MEHTA
Comment vous, les coolies, pouvez-vous gaspiller toute cette énergie et avoir encore la force de travailler demain ?
AMAR
Arme secrète.
MEHTA (à Allauddin)
A suun vaat kurry chhe [qu’est-ce qu’il raconte] ?
ALLAUDDIN
Que le sahid est en train de dormir.
MEHTA
Et alors ?
FATEH
Il fait le travail de 10 hommes, avec ses deux mains. Nous, on se contente de le regarder !
ALLAUDDIN
Les sahibs ne sont pas les seuls à avoir un cerveau Mehta-ji.
MEHTA
Ils n’ont pas de cerveau. Ils ont des fusils.
FATEH
Et un cerveau.
LE CHŒUR
Car il en faut pour tailler
Un monde nouveau dans le vieux. /
Alors soulevez les pieds rendus las
Par le vers macaque, / levez les
Bras marbrés par la morsure de la
Mouche tsé-tsé / et tirez la bête
D’acier de ce marais pour la conduire
Dans la chaleur du désert rouge du Taru ! /
Ici le sol est dur et
Nous devons creuser / creuser / creuser /
Pour arracher les pierres des
Bras chauds de leur mère /
Et les empiler sur
Des remblais, / enfants maintenant
D’une mère d’acier. /
Mile 59 – Mackinnon Road dans le désert de Taru !
FATEH
Regarde où tu envoies les pierres, saale-ya !
ALLAUDDIN
Oui, oui, fais attention aux pieds du dikra !
FATEH
Je ne suis plus un gamin !
ALLAUDDIN
Alors pourquoi pleurer Vira ! Vira ! toutes les nuits dans ton sommeil ?
FATEH
Au moins les pleurs donnent de l’eau à ma gorge assoiffée ! Tu n’as pas d’eau pendant le jour et pas de larmes la nuit – bientôt tu seras aussi sec que ces arbres sans feuilles que nous avons dû abattre aujourd’hui !
ALLAUDDIN
Que sais-tu des larmes, Fateh ?
FATEH
Il m’a battu une fois à la lutte et le voilà qui se prend pour un gourou !
ALLAUDDIN
Tu as déjà tranché le cou d’un animal avec ton chakku –
FATEH
Kissu – c’est comme ça que les Africains appellent les couteaux ici –
ALLAUDDIN
Kissu – chakku – c’est la même chose – réponds-moi, tu as déjà regardé une chèvre dans les yeux en lui tranchant le cou ?
FATEH
Je sais, je sais, toi oui. Qu’est-ce qu’un boucher pourrait faire d’autre ?
ALLAUDDIN
Rester là sans défense…
FATEH
Sans défense ? Le boucher est celui qui tient le couteau ! C’est comme de dire que le sahib est sans défense un fusil à la main !
ALLAUDDIN
S’il ne sait pas tirer, il l’est.
FATEH
La chaleur te monte à la tête, tu devrais commencer par porter un topee comme le sahib Patterson !
AMAR
Allauddin-baba, tu m’apprendras à dépecer les animaux ?
ALLAUDDIN (riant)
La première leçon – comme disait toujours mon père – est "Jo-sey gaey voh jahaan-sey gaey" ; c’était son diction préféré – si tu n’es pas dans le rythme, tu n’es pas dans la vie !... Il était boucher à Bhuj. Mauvais boucher, mais bon musicien. Son frère aîné tenait lui aussi une boucherie, au bout de la route où nous avions la nôtre. Il mettait du henné dans sa barbe et tous le respectaient. Lui, c’était un bon boucher ! Tout le monde allait chez lui parce qu’on n’avait pas à attendre pour être servi en viande halal – ce qui n’était pas le cas pour les rares personnes à venir chez nous ! Parce que, chaque fois que nous avions des clients, mon père pensait qu’il s’agissait de spectateurs et se mettait à déployer son talent de musicien.
AMAR
Mais c’était bien, non ? qu’il aime la musique ?
ALLAUDDIN
Une fois, on était restés sans client des jours et des jours. Je coupais, coupais, coupais la viande, espérant servir un client. Mon père ne cessait de corriger le rythme de mes coups de hachoir – "Ai, murkha–saambld–to nuthi ? [Imbécile, tu ne m’écoutes pas ?] Jo taal-sey gaey voh jahaan-sey gaey !" Sans le faire exprès, je m’aperçus que mes coups de hachoir étaient rythmés ! Et alors, alors – je me suis mis à chanter ! Et tandis que mon père battait la mesure et que moi, je chantais et coupais la viande, notre réputation croissait. Les gens venaient de tous les coins de Bhuj pour voir et entendre le boucher chantant ! Nous rebaptisâmes notre boutique Teen Taal Halal ! Notre affaire ne cessait de prospérer tandis que, dans le même temps, la boutique de mon oncle sombrait comme un bateau qui fait eau.
AMAR
Ouah, ouah ! Allauddin-baba ! Tu es devenu le roi de tout le Goudjerate !
ALLAUDDIN
Puis vint une nuit – une nuit plus froide et sombre que les nuits ici dans le Taru – où mon père décida de rester tard à la boucherie. Il a dit que son frère devait venir le voir. Alors il m’envoya à la maison pour rester seul avec son frère aîné. Mon oncle vint, du henné sur la barbe et un couteau à la main. Il tua son frère.
The scene shifts to VIRA & ISHWAR in India.
ISHWAR
The army only gives us lentils and flour. That’s all the ration we sepais [soldiers] get. One day I’ll bring makki and saag – I know it’s Fate’s favourite.
VIRA
One day.
ISHWAR
Kithey-ey [where is] Fateh?
VIRA
He has – gone – looking for work…
ISHWAR
Work?
VIRA
In town.
ISHWAR
Wah! I never thought he would leave his land.
VIRA
What do you mean leave? He hasn’t sold it – he would never do that!
ISHWAR
I know, Vira-pabhi… I know. The fields of corn are his heart. I am happy he’s not just waiting for the rain to come…
VIRA
What did he mean, do you know, walking those 581 steps beside my doli?
ISHWAR
You mean, why did he?
VIRA
Haan.
ISHWAR
Ruub-i jaanldey [god only knows]…!
Pause. VIRA starts to laugh.
ISHWAR
What?
VIRA
Rubb – you said God only knows…!
ISHWAR
So?
VIRA
Your name, Ishwar – your name means God!
They share laughter. Then
ISHWAR
Well, I don’t know.
VIRA
What?
ISHWAR
Know why he walked all that way when he could have ridden on the horse…! Mad!
VIRA [suddenly sharp]
Don’t say that!
ISHWAR
I – I meant he – always was one to do things this way. And would give no reason. One day, he just disappeared. Six years old and no one knew where he had gone. And then, 3 days later, he was back at home! His father beat him with his chappals [sandals] trying to make him tell where he had disappeared to. He didn’t even cry!
VIRA
So he –[checks herself]
ISHWAR
Does things his own way, just like I said.
Pause.
ISHWAR
Tell Fateh I expect him to be home next time I come! It’s not the same eating without him.
VIRA nods assent. ISHWAR leaves. VIRA breaks down, sobbing quietly.
VIRA
Fateh, Fateh… I call your name, waiting to hear the sound of your footsteps answer my cry… You are the line drawn in my hand before we were born… Fateh, Fateh, where is the sound of your footstep, Fateh…
Scene switches back to the camp at Majia Chumvi.
FATEH
She always made me put henna on her hands – said she liked the patterns I made – little feet running round her palm…
ALLAUDDIN
Henna? My uncle put henna on his beard –
MEHTA
Wah! A pious man.
ALLAUDDIN
It was to hide his face.
FATEH
I was painting the patterns for myself.
AMAR makes an impression with his red-smeared hand.
FATEH
What’s that, Amar?
AMAR
Whenever ammi [mother] finished her cooking, she would pat her hand on the dung. She said it was to give thanks to where we got our food from.
ALLAUDDIN
Then you should put your mark on Mehta-ji’s feet! Without his cart bringing us supplies, where would we be?!
FATEH
Hey, Allauddin – want to play?
ALLAUDDIN
What?
FATEH
You said we would wrestle in Africa!
AMAR
A match! A match!
MEHTA
You coolies are all mad! This is a jungle – not your Punjab!
FATEH and ALLAUDDIN wrestle, cheered on by the others. ALLAUDDIN wins.
ALLAUDDIN quoting him
Here in Punjab we say once you floor a man, you always beat him!
FATEH
There will be more matches yet to come…
ALLAUDDIN
Arey-o ja Ta [O, peasant], I will put you on the floor whenever we play – with or whitout meat to eat, eh Mehta-ji?!
MEHTA
How can you coolies waste all this energy and still have strength to work tomorrow?
AMAR
Secret weapon.
MEHTA to Allauddin
A suun vaat kurry chhe [what’s he saying]?
ALLAUDDIN
The sayyid sleeping there.
MEHTA
What about him?
FATEH
He does 10 men’s work, with his two hands. We are happy to watch!
ALLAUDDIN
The sahibs are not the only clever ones Mehta-ji.
MEHTA
They are not clever. They have guns.
FATEH
Clever.
CHORUS
And the mind it is which
Carves a new world out of old. /
So raise the feet made weary
By the jigger-worm, / lift the
arms blotchy with the bite of the
tsetse fly / and drag the steel
beast out this swamp into the
red desert heat of the Taru! /
Here the ground is hard and
we must dig / and dig / and dig /
to wrest the stones from the
hot arms of their mother /
and lay them piled high on
embankments, / children now
to a mother of steel. /
Mile 59 – Mackinnon Road in the desert of Taru!
FATEH
Watch where you’re throwing stones, saaley-a!
ALLAUDDIN
Yes, yes, mind the dikra’s delicate feet!
FATEH
I’m not a boy anymore!
ALLAUDDIN
Then why crying Vira every night?
FATEH
At least crying gives water to my parched throat! You have no water during the day nor tears at night - soon you’ll be as dry as those trees without leaves we had to cut down.
ALLAUDDIN
What do you know of tears, Fateh.
FATEH
Beats me once at wrestling and thinks he’s a wise guru now!
ALLAUDDIN
Ever sliced an animal’s neck with your chaku –
FATEH
Kissu – that’s what the Africans call knives here –
ALLAUDDIN
Kissu – chakku – they are all knives – answer me, ever looked in goat’s eyes while you are slicking through its neck?
FATEH
I know, I know – you have. What else can a butcher do!
ALLAUDDIN
Stand by helpless…
FATEH
Helpless? The butcher is the one carrying the knife! It’s like saying the sahib is helpless with a gun in his hand!
ALLAUDDIN
When he can’t shoot.
FATEH
The heat is getting to your head – you should start wearing a topee like Patterson-sahib there!
AMAR
Allauddin-baba, will you teach me how to skin animals?
ALLAUDDIN laughing
The first lesson – as my father said – is “Jo taal-sey gaey voh jahaan-sey gaey” was his favourite saying – if you are out of rhythm, you are out of life!... He was a butcher in Bhuj – in Kutchh. A bad butcher, but a good musician. His eldest brother also ran a butcher’s shop, at the endof the same road on witch we had our shop. He put henna in his beard and was respected by all. He was a good butcher! Everyone went to his shop because they didn’t have to wait for their halal meat – which didn’t happen to the few who came to our shop! Because, whenever we had customers, my father would think they were an audience and start showing off his music.
AMAR
But it was good – no? – that he liked music?
ALLAUDDIN
One time, for days and days we had no customers. I chopped and chopped and chopped the meat, hoping to serve a customer. My father kept correcting the rhythm of my chopping – “Ai, murkha – saambld-to nuthi?” [Fool, aren’t you listening to me] Jo taal-sey gaey voh jahaan-sey gaey!” Without thinking, I found that my chopping was falling in rhythm! And then, and then – I began tossing! As my father kept time and sang and chopped meat, our fame grew. People came from all over Bhuj to see and hear the singing butcher! We re-named our shop Teen-Taal Halal! Our business got bigger end bigger – while all this time my uncle’s shop lost customers like a boat leaking water.
AMAR
Wah, wah! Allauddin-baba! You became king of all Gujarat!
ALLAUDDIN
There came a night – a night colder and darker than the nights here in the Taru – when my father decided to stay late at the shop. He said his brother was coming to see him. So he sent me home, to have some time alone with his older brother. My uncle came with his henna on his bread and a knife in his hand. He killed his brother.
Après le long voyage, le bateau indien arrive en Afrique. Ses passagers reçoivent des numéros et se mettent tout de suite au travail. Leurs proches, restés en Inde, doivent affronter leur absence.
CONTEXTE HISTORIQUE
En 1886, les puissances européennes se réunissent à Berlin pour se partager l’Afrique. La Grande Bretagne s’octroie le Kenya et l’Ouganda, l’Allemagne la Tanzanie.
En 1895 aux Indes, famine et peste dévastent le Pendjab et le Goudjerate.
En 1896 débute la construction du chemin de fer d’Afrique-Orientale britannique, utilisant une main d’œuvre indienne, les « coolies ». Attirés par la perspective d’un salaire mensuel et la promesse de 5 hectares de terre à la fin des travaux, ils sont des milliers à s’engager. La ligne fera finalement 1 000 kilomètres de long et, sur les
30 000 ouvriers indiens, un dixième mourra durant les travaux.
Genèse retrace, à partir de quelques personnages, l’histoire de l’immigration de ces
30 000 indiens qui, fuyant la famine et la pauvreté, ont quitté leur pays pour l’Afrique à la fin du dix-neuvième siècle après avoir été recrutés par les colons britanniques en vue de la construction du chemin de fer devant relier la côte est de l’Afrique au Lac Victoria.
RESUME
Quand Fateh, jeune indien du Pendjab, quitte l’Inde pour aller travailler en Afrique, il laisse derrière lui sa femme Vira et son ami Ishwar qui part à l’armée pour pouvoir nourrir les siens. Comme ses compagnons de voyage, Allaudin le boucher musulman, Mehta, marchand opportuniste du Goudjerate, Amar, enfant du Pendjab vendu par ses parents à un agent recruteur, et le Sahid, un « saint homme » originaire du Pendjab, Fateh part avec l’espoir d’une vie nouvelle, une vie meilleure. Le bateau les emporte avec leurs rêves mais aussi leurs interrogations : « Y a-t-il des villes en Afrique ? » ; « Mange-t-on halal en Afrique ? ».
Arrivés sur le continent africain, ils se voient attribuer un numéro. Commence alors pour eux l’enfer de la construction du chemin de fer avec la peste, la mouche tsé-tsé, la chaleur, les moustiques, la malaria, les vers qui creusent des trous dans les pieds, mais la promesse des 15 roupies mensuelles et des 5 hectares de terre une fois le travail terminé leur donne la force et le courage de continuer.
Cependant, en Inde, Ishwar, pris en flagrant délit en train de passer ses rations à sa famille, est renvoyé de l’armée après avoir été condamné à dix coups de fouets. Il décide alors de partir en Afrique à la recherche de Fateh.
Peu après Vira, à son tour, part à la recherche de son mari, déguisée en homme.
Tandis que les coolies progressent en direction du lac Victoria, en butte à de nouveaux obstacles - ils sont attaqués par des lions puis par des tribus Massaï dans la région de Nairobi - Ishwar et Vira poursuivent leur destin : Ishwar rencontrera la mort sur son chemin et Vira finira par retrouver son mari.
Fateh et Vira réunis élèveront ensemble l’enfant nouveau-né d’une femme Massaï qui s’était attachée à Fateh après la disparition de son mari tué par les Britanniques, morte étranglée par Ishwar devenu fou.
PHOTOGRAPHIES : Agnès Varraine Leca.
Née en 1984. Voyage et photographie. Photographie et voyage.
Reportage "L’Inde, Humanité intouchable" en 2005, récompensé au Grand Prix Paris Match du Photoreportage Etudiant.
Expositions d’Octobre à Décembre 2005 aux "Quatre Jeudis" & "Le Petit Chicago", Canada.
Reportage "September 11th, five years later" pour Nazca Pictures, agence internationale de photojournalisme, Mars 2006, New York.
Reportage "100th anniversary of New York City’s taxis", Mai 2007, New York.
Commandes photographiques pour la SAGEP (Eaux de Paris), de Mars à Octobre 2007.
http://www.flickr.com/photos/mydria...
http://www.agnesvarraineleca.com
http://www.nazcapictures.com/featur...