Vers Babadag avec Andrzej Stasiuk
Andrzej Stasiuk


Andrzej Stasiuk

Kecskemet, Kiskun, Korçë, Voskopojë, et puis Babadag...
Kocevski Rog, Cernovcy, Gjirokastër, Lwow, et puis Babadag...
« Ni Rozpucie, ni Baurci, ni Caraorman ne mourront d’épuisement. »
Uzlina, Bardejov, Sokolow, Husi, Soroca, et puis Babadag...
Paltinis, Denesti, Hàrnicesti, Giulesti, et puis Babadag...
Medzilaborce, Zborov, Ubl’a, Szabols-Szatmar, la Transnitrie et le Maramures.
Dukla, Ersztegom, la rivière Zala, la rivière Kerka, « je n’aurais pas eu à me traîner de Dulabka à Bajansenye... »
Okeçie, Abrud, Zdynia, Gorlice, Podoliniex, Solotvina, Crisan, Branesrti, Dragos, Màd, Tokaj, Hidasnemeti, Sàrospatak, Pàlhaza, Sotofüdro, Gönc, Göncrkucza...

En lisant, on se dit qu’il faudrait chercher sur la carte, si c’est vrai. S’il y a telle ville, au bord de telle rivière, de telle route, et de façon qu’un train, un autobus, une mauvaise voiture surchargée puisse vous emporter au nom suivant. On est trop fasciné. Après tout, qu’importe où soit ici bas ce nom : comptent les maisons et leur rapport à la terre, les visages et leur rapport à l’attente, et ce que nous faisons, non pas seulement du temps et de l’espace, mais d’un destin qui avance ou pas. Ou, plus exactement : ce qu’on fait de soi et comment on reçoit les autres quand le destin n’avance pas, et qu’on habite un tel nom.

Et tout du long, parce que d’un bout d’autobus à une gare sans train, c’est toujours une conversation vague qui s’ébauche, la maison où on vous reçoit pour dormir, où l’hôtel qu’on ne trouve pas, et la lumière à l’aube comment elle est, et ce qu’on mange et ce qu’on boit, et de quel argent on le paye, c’est sa propre relation à l’espace, au temps, à la route et à l’attente qu’on aperçoit. Fraternité d’une condition pauvre : la nôtre, tant est grande la disproportion de ce que nous sommes, nous et nos villes, dans les massacres du temps, la prégnance d’un passé tellement lourd que le présent en est à peine secoué.

Pourtant, au bout du livre, ou presque, je reprends le vieil atlas : on l’avait acheté à Berlin, en 1988, parce que, dans cette maison où nous discutions avec les voisins du dessus, Norman et Cella Manea, où nous échangions avec les voisins du dessous, Arvo Pärt et les siens, les noms et les routes nous étaient si inconnus.

Un gros atlas bleu, comme encore à l’époque on faisait des livres à rêve, des livres qui contiennent 1000 Jules Verne, des cartes qu’on regarde longtemps, et un index en caractères minuscules tout au bout, qui mêle par ordre alphabétique tous les noms du monde, indiquant la page et l’indication de bataille navale (K9, J10) pour associer à nouveau le nom et un tout petit bout du monde.


François Bon par Olivier Roller

Au bout du livre j’ai réouvert l’atlas et tous ces noms y sont. Ce qui n’y est plus, c’est la frontière étanche qui nous en séparait. Et, aux bords de la Bulgarie, de la Hongrie, de l’Ukraine, de la Roumanie, d’autres frontières ont surgi : la Moldavie ce n’était pour moi qu’un nom presque de bande dessinée. Mais on peut traverser la Moldavie dans sa longueur, entrer en Transnitrie, comme on peut se rendre au musée de Gagaouzie à Comrat, qui en est la capitale :

Il est difficile de décrire Comrat parce qu’elle est peu discernable. On traverse une ville que l’on voit à peine. Il y a bien des maisons, des rues, mais ce ne sont que des esquisses, du provisoire à peine façonné, tristesse de la matière qui s’est figée à mi-parcours sur le chemin de l’accomplissement, qui s’est épuisée dans sa semi-forme. La statue de Lénine était recouverte d’une peinture dorée. Dans la rue principale avançait un enterrement. Le cercueil ouvert se trouvait à l’arrière d’une fourgonnette. A côté du cercueil était assise une vieille femme vêtue de noir. Au-dessus du visage de l’homme mort, un essaim de mouches volait. La femme les chassait à l’aide d’une tige verte. C’était un geste lent et monotone. Cela faisait tout bizarre car ils avançaient dans un silence absolu au milieu du vacarme quotidien, au milieu des étals de pain et de légumes, au milieu des bicyclettes, chariots et voitures. Ils se frayaient un passage à contre-courant de la vie ordinaire.

D’Andrzej Stasiuk, la photo sur le wikipedia polonais : qu’importe le petit pourcentage d’approximations de wikipedia, s’il nous offre aussi de tels renseignements. On y apprend aussi que ses Chemins de Badabag, parus en 2004 dans la langue originale, ont reçu plusieurs prix. Fier de voir Stasiuk déjà repéré dans les dossiers d’Ombres blanches, il n’y a pas de hasard. Notice bien sûr sur le site Christian Bourgois, un des rares sites d’éditeur avec contenu (mais là, sur Stasiuk, peu). Et puis voilà. Andrzej Stasiuk a un site personnel, reste à franchir l’obstacle de la langue, mais au moins fait-on mieux connaissance...

[...]

J’ai commencé ce livre début juillet, j’en termine juste la lecture. Déstabilisé profondément (Hatzfeld aussi me produit cet effet-là, avec sa Stratégie des antilopes, pour d’autres raisons). Déstabilisé dans ma perception du temps et de l’espace. Et ce basculement, nous savons depuis Nicolas Bouvier comme il est essentiel : rendre poreuse notre relation à l’autre.

Sans doute que Bouvier, ou quiconque d’entre nous, aurait pu faire le chemin de Babadag, et s’en aller là-bas, et pareillement dire le mauvais goût de la bière ou ces décorations sur le buffet de cuisine, là où on vous reçoit. D’ailleurs, cet été, je me suis retrouvé à Sarande sur telle route d’Albanie qu’avait forcément empruntée Stasiuk. Mais Stasiuk a mon âge ou presque (il est de 1956) : il est né l’année de Budapest. Il avait 22 ans l’année de Prague, et 34 ans l’année de Gdansk : il a appris le russe à l’école parce que.

Alors, toutes ces années depuis l’effondrement du bloc socialiste, il est parti sur les routes de là-bas. Il est allé jusqu’au bout. L’estuaire du Danube est un pays de marais où on accède par bateau à des villes sans autres accès, mais où croisent des cargos parfois chargés de moutons qui sont une scène de Rabelais, à 500 ans près. Et même s’il n’y a rien de plus à voir, entre Tiszacsermely et Nagyhomok :

On sent l’eau partout, et la terre spongieuse et lourdre s’incurve sous le poids du ciel. Les villages ressemblent à des îlots jaunes en pierre. Le monde colle à l’horizon et, vu de loin, tout se réduit à une ligne plane. De la route qui passe par Tiszacsermely et Nagyhomok, on voit les montagnes au-delà de Sraospatak. Elles émergent brusquement, sans prévenir, sans introduction, comme les pyramides dans le désert, et leur forme est tout aussi parfaite et géométrique. Mais Sarospatak, c’était une autre fois. Là, nous regardions la pluie et Satoraljauhely en train de se vider et de fermer ses portes. Sàtoraljaùjhely veut dire, ni plus ni moins, tente montée dans un nouveau lieu.

Ce que cherche Stasiuk, c’est en quoi son propre destin de Polonais le sépare de nous-mêmes, Européens de l’ouest, quand nos lectures, nos référents esthétiques, notre quête est la même, et que cela s’appelle littérature de la même façon pour lui que pour les autres. Ce qu’il interroge en allant au bout du Danube et jusqu’à Babadag, c’est cette communauté où nous sommes aujourd’hui, lui et nous, dans ce présent — et que ce que signifie le mot littérature est sans doute foulé des mêmes pieds. C’est cette quête du présent, là où l’espace et le temps sont distendus par la pauvreté organisée du présent, qui fait la part unique de ce livre.

Une lecture où on reste aussi longtemps, on pourrait tout commenter : on s’en veut presque de ne pas connaître Babadag. Et tout cela doit sonner bien beau en polonais : on a quelques démangeaisons parfois quand on s’imagine que la traduction pourrait aller plus du côté de le la phrase des Balkans de Maspero ou du Danube de Magris (par exemple, j’aurais conseillé à la traductrice d’éviter ces tel un, telle une qui reviennent chaque deux pages, et rhétorisent une image qui ne l’est pas, rhétorique). Mais on s’en moque, au regard de ce qu’on traverse : et ça n’a pas dû être facile, de traduire. Pas plus que ceux qui s’affrontent à Bouvier dans leur langue.

Enfin, l’interrogation sur le voir : qu’est-ce que Stasiuk a vu de Sarande, en Albanie, qu’au même endroit j’ai vu autrement ? La question de l’image, de la photographie, est souvent posée. On rêve souvent, à ses pages, qu’il se soit fait suivre de Depardon. En reprenant le nom des villes, cet après-midi, je suis parti voir sur FlickR à quoi elles ressemblaient : on en trouve, des images, même de Babadag. Mais ce sont des images muettes, des villes en représentation. Voir n’appartient qu’à la phrase: et c’est un livre de voir.

Il semblait qu’à Tiraspol c’était nettement moins cher qu’à Kishinev. Nous partîmes à la recherche d’un endroit pour déjeuner. Nous n’arrivions pas à trouver quoi que ce soit. Cela ne ressemblait pas du tout à une ville, mais à une banlieue. Comme si quelque chose voulait commencer mais en réalité n’y arrivait pas.

Je suis content d’écrire sur Internet, et avoir pris une heure de mon après-midi, après deux mois de lecture, pour quelques phrases et quelques liens sur ce livre : comme Laurent Evrard, librairie Le Livre à Tours m’avait passé le relais (parce que je ne serais pas tombé de moi-même sur ce livre, sans son habituel Tiens, c’est pour toi, ça...), je le passe ici au suivant. On ne sera pas nombreux, c’est sûr. Mais on saura pourquoi.

© François Bon - 10 septembre 2007

Andrzej Stasiuk
Andrzej Stasiuk

Kecskemét, Kiskun, Korçë, Voskopojë, a potem Babadag...
Kocevski Rog, Cernovcy, Gjironkastër, Lwów, a potem Babadag...
„ Ani Rozpucie, ani Baruci, ani Caraorman nie umrą z wyczerpania.”
Uzlina, Bardejov, Sokołów, Husi, Soroca, a potem Babadag...
Paltinis, Denesti, Harnicesti, Giulesti, a potem Babadag...
Medzilaborce, Zborov, Ubl’a, Szabolcs-Szatmár, Naddnietrze i Maramuresz.
Dukla, Ersztegom, rzeka Zaran, rzeka Kerka, „nie musiałbym się tłuc z Dubląki do Bajánsenye...”
Okęcie, Abrut, Zdynia, Gorlice, Podoliniec, Sołotwina, Crisan, Branesrti, Dragos, Mat, Tokaj, Hidasnémeti, Sárospatak, Pálháza, Sotofudro, Gönc, Göncrkucza...

Czytając, myślimy sobie, że trzeba by poszukać na mapie, czy to prawda. Czy jest takie miasto na brzegu takiej rzeki, takiej drogi, i jeszcze tak, by jakiś pociąg, jakiś autobus, jakiś kiepski, przeładowany samochód mógł nas ponieść do następnej nazwy. Jesteśmy urzeczeni. Zresztą, czy to ważne gdzie tu, na nizinie, znajduje się dana nazwa: liczą się domy i to, jak się mają do ziemi, twarze i to, jak się mają do oczekiwania, i to, co robimy nie tylko z czasem i z przestrzenią, ale także z losem, który posuwa się naprzód lub nie. Albo dokładniej: to, co robimy ze sobą i jak przyjmujemy innych, gdy los nie porusza się do przodu i gdy się mieszka w takiej nazwie.

I to w całej jej rozciągłości, bo od skrawka autobusu do dworca bez pociągu zawsze rysuje się jakaś rozmowa, dom, gdzie przyjmują nas na nocleg, hotel, którego nie znajdujemy, i światło o świcie, jakie jest, i to co się je, i to co się pije, i jakimi pieniędzmi się za to płaci; w ostatecznym rachunku odkrywamy swój własny stosunek do przestrzeni, do czasu, do drogi i do czekania. Braterstwo kondycji ubogiej, naszej własnej kondycji, tak wielka okazuje się dysproporcja tego, czym jesteśmy, my i nasze miasta, w masakrze czasu; piętno przeszłości tak ciężkiej, że teraźniejszość ledwie pod nią drży.

A jednak, pod koniec książki, lub prawie, sięgam po stary atlas: kupiliśmy go w Berlinie, w 1988, bo w tym domu, w którym prowadziliśmy rozmowy z sąsiadami z góry, Normanem i Cellą Manea, w którym wymienialiśmy poglądy z sąsiadami z dołu, Arvo Pärtem i jego rodziną, nazwy i drogi były nam tak nieznane.

Duży, niebieski atlas, jak w czasach, gdy robiono jeszcze książki do marzenia, książki, które mieściły w sobie tysiąc historii Juliusza Verne’a, mapy, które ogląda się długo, a na samym końcu: indeks malutką czcionką, gdzie porządek ortograficzny plącze wszystkie nazwy świata, aby, wskazując stronę i oznaczenie, jak w grze w statki (K9, J10), związać na nowo nazwę i mały kawałek świata.


François Bon par Olivier Roller

Pod koniec książki otworzyłem jednak atlas i wszystkie te nazwy tam są. To, czego już nie ma, to szczelna granica, która nas od nich oddzielała. A na skraju Bułgarii, Węgier, Ukrainy, Rumunii wyrosły nowe granice: Mołdawia była dla mnie nazwą niemal z komiksu. A tu możemy ją przemierzyć, dojechać do Naddnietrza, tak jak możemy sie udać do muzeum Gagauzji w Comrat, jej stolicy:

Trudno jest opisać Comrat, ponieważ jest słabo dotrzegalne. Jedzie się przez miasto, które ledwo widać. Są domy, są ulice, ale to tylko szkice, ledwie uformowana prowizorka, smutek materii, która zastygła w pół drogi do spełnienia, osłabła w pół kształtu. Pomnik Lenina był pociągnięty złotą farbą. Główną ulicą szedł kondukt pogrzebowy. Otwarta trumna jechała na pace furgonetki. Obok trumny siedziała na krześle stara kobieta w czerni. Było gorąco. Nad twarzą martwego mężczyzny unosił się rój much. Kobieta odganiała muchy zieloną gałązką. To był powolny, monotonny ruch. Dziwnie to wszystko wyglądało, ponieważ szli w zupełnej ciszy pośród zgiełku codzienności, pośród straganów z chlebem i warzywami, pośród rowerów, furmanek i aut. Przeciskali się pod prąd zwykłego życia.

Jeśli chodzi o Andrzeja Stasiuka, znajdujemy zdjęcie na polskiej stronie wikipedii: nie ważny jest procent przybliżeń wikipedii, jeśli dostarcza nam również takie informacje. Dowiadujemy się także, że „Jadąc do Babadag” (oryginalne wydanie z 2004 roku) otrzymało kilka nagród. Jestem dumny, że Stasiuk został zauważony przez Ombres Blanches: przypadki nie istnieją. Oczywiście jest także notka na stronie Christiana Bourgois, jednej z nielicznych stron wydawnictw z zawartością (ale tu, niewiele o Stasiuku). A potem, proszę, Andrzej Stasiuk ma osobistą stronę, pozostaje przekroczyć barierę językową, ale przynajmniej możemy się poznać.

[...]

Zacząłem czytać tę książkę na początku lipca, dopiero kończę jej lekturę. Głęboko poruszony (Hatzfeld również dostarcza mi takiego uczucia swoją „Strategią antylop”, ale z innych powodów). Poruszony w mojej percepcji czasu i przestrzeni. Ten wstrząs, wiemy od czasów Nicolasa Bouviera jak bardzo jest niezbędny: sprawia, że nasz stosunek do innych staje się chłonny.

Bez wątpienia Bouvier albo ktokolwiek spośród nas mógł przebyć droge do Babadag, pojechać sobie tam, i w podobny sposób opowiedzieć kiepski smak piwa, albo dekorację kredensu w kuchni, gdzie się nas przyjmuje. Zresztą tego lata znalazłem się w Sarandzie na takiej drodze albańskiej, którą Stasiuk pewnie szedł. Ale Stasiuk jest w moim wieku (lub prawie (jest z 1960): nauczył się rosyjskiego w szkole dlatego że.

Tak więc przez te wszystkie lata po upadku bloku socjalistycznego podróżował po tamtych drogach. Dotarł na sam kres. Zatoka Dunaju jest krainą bagienną, gdzie można dostać się statkiem do miast, do których nie mozna się dostać inaczej; gdzie mijają się statki towarowe niekiedy załadowane owcami, niczym z Rabelais’go, pięćset lat później. I nawet jeśli między Tiszacsermely a Nagyhomok nie ma nic do zobaczenia:

Wszędzie czuć wodę, a gąbczasta i ciężka ziemia ugina się pod ciężarem nieba. Wsie przypominają żółte murowane wyspy. Świat klei się do horyzontu i z oddali wszystko przyjmuje postać poziomej kreski. Z szosy wiodącej przez Tiszacsermely i Nagyhomok widać góry za Sárospatak. Podnoszą się nagle, bez uprzedzenia, bez wstępu, jak piramidy na pustyni, a ich kształt jest równie doskonały i geometryczny. Ale Sárospatak było kiedy indziej. Teraz patrzyliśmy na deszcz i na putoszejące, zamykane Sátoraljaùjhely. Sátoraljaùjhely znaczy tyle co namiot rozbity w nowym miejscu.

Stasiuk szuka tego, w czym jego własny los Polaka oddziela go od nas, Europejczyków z Zachodu, w momencie, gdy nasze lektury, nasze punkty odniesienia estetyczne, nasze poszukiwanie jest to samo i gdy nazywa się ono literaturą, w równym stopniu dla niego, jak dla innych. To, o co pyta, jadąc do ujścia Dunaju i aż do Babadag, to istnienie tej wspólnoty, w której jesteśmy dziś, i on, i my, w owej teraźniejszości – i gdzie znaczenie słowa „literatura” jest bez wątpienia wydeptane tymi samymi krokami. To właśnie owo poszukiwanie teraźniejszości w miejscu, gdzie przestrzeń i czas są rozmyte przez zorganizowane ubóstwo chwili obecnej stanowi o wyjątkowości tej książki.

Tak długo zostajemy nad nią, moglibyśmy wszystko omówić: mamy sobie prawie za złe, że nie znamy Babadag. A to wszystko musi pięknie brzmieć po polsku: czasami czujemy lekkie ukłucie, gdy pomyślimy, że tłumaczenie mogłoby pójść bardziej w stronę zdania z „Bałkanów” Mospero albo z „Dunaju” Magrisa (poradziłbym na przykład tłumaczce unikać wszystkich „tel un”, „telle une”, które powracają co dwie strony: nadają charakter retoryczny obrazowi, który retoryczny nie jest). Te usterki są jednak bez znaczenia, biorac pod uwagę to, z czym się zapoznajemy; zresztą, przetłumaczyć musiało być niełatwo. Podobnie jak trudno jest czytać Bouviera w innych jezykach.

Na koniec pytanie dotyczące „widzenia”: co Stasiuk zobaczył z Sarandy, w Albanii, a co ja zobaczyłem zupełnie inaczej w tym samym miejscu? Kwestia obrazu, fotografii, pojawia się często. Często marzymy, czytając kolejne strony, by towarzyszył mu Depardon. Przepisując nazwy miejscowości dziś popołudniu, wszedłem na FlickR zobaczyć jak wyglądają: znajdujemy je tam, zdjęcia, nawet z samego Babadag. Ale są to nieme obrazy, miasta przedstawione. „Widzenie” przynależy do wyłącznie zdania: to jest książka „widzenia”.

W Tiraspolu miało być znacznie taniej niż w Kiszyniowie. (...) Pojechalismy szukać jakiegoś miejsca na obiad. Niczego nie moglismy znaleźć. To w ogóle nie przypominało miasta, tylko jakieś peryferie. Coś niby chciało się zacząć, lecz nie potrafiło.

Cieszę się, że piszę na internecie i że mogłem tego popołudnia poświęcić godzinę, po dwóch miesiącach lektury, na kilka zdań o tej książce i kilka linków: podobnie jak Laurent Evrard z księgarni Le Livre w Tours przekazał mi pałeczkę (bo sam bym nie trafił na tę książkę bez jego zwyczajowego: „Trzymaj, to akurat dla Ciebie...”), ja ją tu przekazuję kolejnej osobie. Nie będziemy zbyt liczni, ale będziemy wiedzieć dlaczego.

Traduit par Monika Prochniewicz

Vieilles routes et villes de l’Est Europe, une lecture de Sur la route de Badabag (Christian Bourgois) par François Bon
article paru le 10 septembre 2007 sur tiers livre